Un peu d’histoire

Le Triathlon apparaît en France dès les années 1920, pratiqué de façon ponctuelle chaque année, du côté de Joinville le pont, puis à Meulan et à Poissy.

Il prend pour noms successifs : Les Trois Sports, La Course des Débrouillards, et La Course des Touche-à-Tout.

Tradition banlieusarde sans ambition, il se perpétue dans l’anonymat le plus total.

En 1934, la course des Trois Sports est à La Rochelle le moment le plus insolite de l’année. Il s’agit de traverser le chenal à la nage, soit environ 200 mètres, de parcourir 10 kilomètres à bicyclette, du port de La Rochelle au parc de Laleu, quartier situé plus au nord, et enfin d’avaler trois tours de piste, soit 1 200 mètres sur le stade André-Barbeau.

Le premier Triathlon américain se déroule à Fiesta Island( Californie du Sud, près de San Diego) en 1975, sur les distances de 800 mètres en natation, 8 kilomètres en vélo, et 8 kilomètres en course à pied. Mais, c’est à Hawaï que le Triathlon écrit sa première page d’histoire. il s’appellera  » Ironman  » (Homme de fer).

C’est à une table de la brasserie Primo, quelque part dans le village polynésien d’Honolulu, que le capitaine de vaisseau John Collins, vétéran de la marine américaine stationné à Hawaï, lance un soir de 1977 le défi de regrouper en une épreuve unique les trois compétitions les plus dures de l’Archipel :

  • la Waikiki Rough Water Swim en natation, longue de 3,9 kilomètres,
  • l’Around Oahu Bike Race en cyclisme, d’une distance totale de 179 kilomètres,
  • le Marathon d’Honolulu : 42,195 kilomètres.

Il espère ainsi prendre sa revanche sur les cadets de la marine, qui viennent de battre son équipe de vétérans dans une compétition de relais, Oahu Perimeter Relay Race.

Le 18 février 1978, l’impossible se fait exploit, et Gordon Haller entre dans la légende en devenant le premier homme de fer hawaïen : il boucle les 225 kilomètres de ce défi en 11 heures 46 minutes et 58 secondes. Douze des quinze concurrents engagés terminent l’épreuve.

Franchissant l’Atlantique, cette discipline révolutionnaire conquiert l’Europe du Nord (Pays-Bas, Belgique, Allemagne de L’ouest) en 1981.

Cette vague sportive s’étend à la France, plus précisément par la Côte d’Azur avec Nice en 1982.

Les images  » chocs  » produites par Antenne 2 révèlent ce sport au grand public. Certains inconditionnels des activités traditionnelles crient  » aux fous « , mais ces rois de la défonce vont créer de nouveaux adeptes.

Le Triathlon rompt avec les habitudes, l’enchaînement de ses trois composantes va à l’encontre de toute logique physiologique. En fait, il sort des sentiers battus que sont les stades et les piscines et porte un label mythique :  » made in U.S.A. « .

En France, les premiers Triathlons amateurs furent organisés n 1983 avec ceux d’Hyères (Var) et de La Grande Motte (Hérault). Ce sport marginal allait connaître un fort engouement.

En 1984, grande effervescence dans le milieu sportif et chez les médias. Une vingtaine d’épreuves est organisée. La saison s’ouvre aux Mureaux (Yvelines), où plus de 400 concurrents se pressent sur la ligne de départ.

Face à ce développement, la chaîne de télévision Antenne 2 crée une véritable Coupe de France avec comme apothéose l’organisation de la finale à La Grande Motte.
Tout est en place pour cette finale, évènement retransmis en direct, mais hélas la nature en décide autrement. Le vent souffle en tempête, la mer est déchaînée. Les plus téméraires se jettent à l’eau et sont renvoyés sur la plage par les vagues, les embarcations de sécurité chavirent… Face à cette vision apocalyptique, la mort dans l’âme, les organisateurs décident d’annuler l’épreuve.

Sur l’instant, tout le monde pense que l’expérience du Triathlon va s’arrêter là. Mais non ! Bien au contraire, athlètes, organisateurs et journalistes décident de se réunir au Palais de La Grande Motte pour jeter les bases de ce qui va devenir le Comité National pour le Développement du Triathlon.

Les Mureaux (Yvelines) accueillent au Centre de Formation du Gaz de France l’Assemblée Générale Constitutive qui donnera naissance au Comité National pour le Développement du Triathlon.

Durant l’intersaison, les responsables œuvrent pour la reconnaissance de ce sport par les pouvoirs publics. La première étape est franchie le 16 novembre 1984 avec la création de l’organisme de gestion du Triathlon en France, la Commission de Coordination du Triathlon en France (C.C.T.F.), placée sous la présidence d’un membre du Comité National Olympique et Sportif Français (C.N.O.S.F.), constituée de six membres représentant les fédérations concernées (Natation, Cyclisme, Athlétisme), et de sept membres du Comité National pour le Développement du Triathlon.

Le développement du Triathlon, le sérieux des organisateurs, la multiplication des triathlètes amènent les pouvoirs publics à reconnaître officiellement le Comité National pour le Développement du Triathlon, par l’intermédiaire du Comité National Olympique et Sportif Français , le 15 février 1985.
Dès 1986, sont recensés 55 clubs, pas moins de 86 épreuves et un circuit national.

En 1986, le nombre de clubs, d’épreuves et de pratiquants ne cesse de croître. Le Triathlon, reconnu par tous, se structure et s’affirme parmi les autres disciplines sportives.

Les 31 mars et 1er avril 1989, se tient en Avignon (Vaucluse) le Congrès Constitutif de l’International Triathlon Union (I.T.U), qui regroupe 37 délégations de tous les coins de la planète.

C’est l’occasion pour la France d’affirmer ses ambitions de leader mondial dans le domaine du Triathlon et de faire un point sur l’état d’avancement de l’organisation des premiers championnats du monde officiels de Triathlon.

Le 6 août 1989, toujours en Avignon, 40 équipes nationales et 700 triathlètes se retrouvent pour la conquête du premier titre de Champion du Monde attribué par l’I.T.U.. Cette épreuve, retransmise en direct sur Canal plus, voit l’incontestable victoire de Mark Allen (U.S.A.) chez les hommes et Erin Baker (Nouvelle Zélande) chez les femmes.

Alain




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