Véronique Fortin se fait Trimer

Véronique Fortin - Sur le bitume
Véronique Fortin - Sur le bitume

Ville natale : St-Georges de Beauce
Discipline de prédilection : Présentement, le vélo de route
Club/équipe : Rocky Mountain – Investissement Mobilière

Trimes : Tu es nouvelle dans la Grande Région de l’Outaouais.  Soit la bienvenue!  Tu t’es rapidement fait remarquer par les adaptes de sports d’endurance locaux.  Tu nous viens d’où comme ça?  Ils mettent quoi dans l’eau de ta ville natale?
Véronique Fortin : Je suis déménagée de Québec à la fin du mois de juillet pour le boulot (je buvais l’eau chlorifiée provenant du Lac St-Charles). L’Outaouais et moi, on a fait match parfait! Deux jours après mon arrivée, donc début août, j’étais déjà en selle avec les coureurs cycliste du coin aux « Championnats du Monde du mardi soir » [NDL – parcours hebdomadaire et compétitif de 45 Km dans le Parc de la Gatineau, encadré par un véhicule de tête et un véhicule de balais qui donne une impression aux nombreux cyclistes de rouler dans un peloton]. Merci à mon ami Bruno Lafontaine de m’avoir pistonnée sur les mille et un évènements du coin. C’est une chance que vous, euh, nous avons de bénéficier d’un réseau de groupe, compétition, site, blog de mono-du ou trisport d’endurance si bien ficelé dans la région. Sans compter le Parc de la Gatineau.

Trimes : Parait que tu bosses pas mal d’heures en une semaine?  Tu fais quoi dans la vie quand tu ne tires pas le peloton durant les Championnats du Monde du mardi soir?
VF : Depuis août 2010, je suis anesthésiste (anesthésiologiste pour les puristes) aux hôpitaux de Gatineau et de Hull. Une anesthésiste d’Hull.  Pas trop endormant j’espère ? Ouf…

Véronique Fortin - Sur le gazon
Véronique Fortin - Sur le gazon

Les horaires sont très variables  entre 35 et 90 heures semaine! Ce n’est pas la quantité, mais la disposition qui rend parfois l’entrainement difficile.  Les fins de semaine chiffrent de 24 à 48 heures consécutives. Parfois c’est très relaxe, parfois c’est exténuant.  Au fait cette labilité, c’est une des raisons pour laquelle j’aime mon métier.

Trimes : Comment réussis-tu à garder un bronzage de cycliste, au mois de février, au Canada?
VF : L’an passé, j’ai gagné le championnat québécois sur route avec une avance de quatre minutes sur certaines filles qui ont fait plusieurs projets avec l’équipe nationale développement et élite (le parcours me convenait à merveille.). Je crois que c’est ce qui m’a valu l’invitation au camp [d’entrainement avec l’équipe nationale en Caroline du Sud] cette année. C’était ma première expérience de projet avec l’ACC. Les filles les plus pressenties pour les prochains Jeux Olympiques n’y étaient pas, alors le calibre n’était pas aussi relevé que je l’aurais cru. J’ai tout de même appris beaucoup, car malgré les années qui s’accumulent je n’ai pas beaucoup d’expérience des gros pelotons des courses internationales. Les entraineurs m’ont donné de super bons conseils. Je dirais que le volume et l’intensité des entrainements étaient parfaits pour ma situation actuelle (entre 3 et 6 heures par jour). Et la Caroline du Sud est remplie de merveilleuses bosses!

Véronique Fortin - Sur le podium
Véronique Fortin - Sur le podium

Trimes : Tes premiers pas, tu les as fait comment?  Patinage artistique?  Sports études?  Famille sportive? Quilles?
VF : J’ai neuf ans d’expérience en softball! Beaucoup de plein air, de la montagne, et honnêtement jusqu’au CEGEP je croyais que je n’étais pas assez bonne pour m’inscrire à un club de course à pied ou de vélo.

Ce n’est qu’à l’université que j’ai fait mes débuts compétitifs en sports d’endurance. J’ai été triathlète de 22 à 25 ans avec le club Rouge et Or [de l’Université Laval, à Québec].  J’ai même quelques demi-Ironman à mon actif (dont une troisième place à Timberman).

J’ai ralentis au début de ma résidence (j’avais mis une croix sur la compétition me disais-je… hum!).

Trimes : Parait que tu cours pas mal vite aussi?  Tu as déjà pensé au duathlon?
VF : J’ai quitté le triathlon en partie à cause de la natation mais je ne dis pas que je n’y reviendrais jamais.

J’ai plein de truc en tête pour les 20 prochaines années.  Ski de fond, raids d’aventure, course en montagne.  On verra!

J’aime bien surfer entre plusieurs sports, non seulement pour la forme mais pour voir la différences entre les types de gens qui les pratiquent.

Trimes : Des athlètes que tu admirais quand tu étais plus jeune?
VF : Clara Hughes (elle  revient souvent celle là!).

Trimes : Tu as un palmarès de vélo de montagne impressionnant.  Tu peux nous en parler?
VF : En montagne j’ai surtout participé à des épreuves de type raids.  J’ai gagné le Raid Trans-Gaspésien et le Tour du Mont Vallin, mais c’est surtout pour le plaisir. Je me concentre d’avantage sur le vélo de route avec un peu de cyclocross et de cross country running pour agrémenter le tout.

Trimes : Le cyclisme sur route et de montagne sont deux mondes différents avec des exigences très particulières.  Ryder Hesjedal et Cadel Evans ont eu une belle carrière à rouler dans la boue avant de faire carrière sur le bitume.  Si la tendance se maintient, tu penses suivre leur cheminement?
VF : Je crois qu’il n’y a plus de Tour de France féminin? Ha!

Trimes : Ce n’est pas toujours évident de trouver des gens avec qui s’entrainer.  Tu trouves ça comment rouler, soyons franc, entourée de mecs avec des orgueils fragiles?
VF : J’adore briser l’orgueil masculin! Sérieusement, je dirais qu’à l’entrainement et en course, j’ai beaucoup plus une mentalité de gars que de fille. Merci messieurs de m’avoir « crinquée » tout au long du mois d’août.  Je vous doit une partie de mon titre provincial!

Trimes : Selon toi, comment pourrait-on s’y prendre pour encourager la relève féminine dans une discipline comme le cyclisme?
VF : D’abord, il faut faire connaitre le cyclisme aux filles! La différence entre les filles et les gars sur le circuit provincial, c’est la profondeur du talent. Il faut augmenter la base de la pyramide. Avant d’étudier à l’Université, je ne savais même pas qu’il existait des clubs de cyclisme, de triathlon ou d’athlétisme à Québec! J’aurais beaucoup aimé commencer plus jeune.

Trimes : A quoi ressemble une semaine d’entrainement typique?
VF : de 8 à 12 heures par semaine, dont 2 à 3 heures d’intensité et une séance de musculation. Je travail avec un entraineur (Pierre Hutsebaut) depuis seulement novembre 2010.  À l’automne, c’est la course à pied et le cyclocross. L’hiver c’est du ski de fond, un peu de raquette et des sessions sur le Computrainer depuis cette année.

Trimes : Tes objectifs pour 2011?
VF : Les Nationaux sur route où j’aimerais monter sur le podium. Si les circonstances me le permettent j’aimerais faire quelques courses en Europe.

Merci d’avoir répondu à nos questions Véronique.  Trimes te souhaite du succès sur le bitume en 2011!

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