Test > Asics Piranha SP3

Ce modèle a été précédemment critiqué sur Trimes mais un deuxième avis ne peut pas faire de mal. Ma version est celle d’Angleterre (SS11), en noir et orange.

Pesant 151g en pointure 10.5 US et ayant un dénivelé de 5 mm, cette chaussure est très agressive. Je suis de ceux qui croient que lighter is better dans le soulier, et je prétend avoir une technique potable (midfoot), mais pour moi, le minimalisme a ses limites. Mes récentes expériences de course et d’entraînement avec l’extrême (du côté léger) de la chaussure me prouvent que l’amorti et le dénivelé ne sont pas nécessairement des défauts. Tout dépend de l’application et du contexte.
Par exemple, pesant 168 lbs, j’ai de la misère à courir avec les Piranha plus de 10km sans modifier passablement ma foulée à cause des douleurs aux jambes. Une Adizero Rocket, un tantinet plus lourde (7oz) et avec 7mm de dénivelé, me permet de courir un 21.1km sans changer ma technique, tout en restant dans la catégorie des racing flats. Une Adizero Adios à 9 mm me permet de faire mes longues sorties sans les sentir. Est-ce que la piranha me fait courir un 10km plus vite qu’avec une Rocket à cause de son poids moindre? Les études semblent dire que oui. Est-ce que j’en sors plus fatigué? Je crois que oui.

La qualité d’assemblage de la piranha est sans reproches. On a affaire à un dessus en tissus, loin des plus récentes offres en synthétique des manufacturiers de chaussures. L’intérieur est doux et sans coutures, ce qui permettrait de courir nu-pied. J’ai d’ailleurs vu une photo de Paula Findlay sans chaussettes dans une paire de ces chaussures l’an dernier. Je ne peux pas faire autant puisque pour une raison obscure, mes pieds tournent en steak haché dès que je cours sans chaussettes.

Mon expérience avec cette chaussure, avec quelques 100km d’usure au compteur, est que en bas de 10 km par séance ou sur piste, elle me va. Possible que je cours plus vite qu’avec ma flat d’entraînement, mais à un coût élevé en fatigue musculaire. Elles tapent pas mal plus fort, ça va sans dire, mais elles répondent et sont très réactives. Avec des jambes fraîches, c’est un avantage. Avec les jambes mortes, c’est pénible.

Le confort de cette chaussure est bon. La languette est large et couvre bien les lacets. L’avant du pied est plutôt large, typique chez Asics.

L’usure est son gros défaut. Après 100km, le midfoot extérieur est usé jusqu’à la mousse.  Pour quelques grammes de plus, on trouve des chaussures beaucoup plus durables. À vous de choisir vos priorités. Par exemple, la Adizero Hagio semble beaucoup plus durable (critique à venir). Depuis la sortie du nouveau modèle, le SP4, on trouve la SP3 en liquidation, ce qui peut compenser son usure rapide. D’ailleurs, c’est à confirmer mais le nouveau modèle SP4 semble avoir une semelle avec un caoutchouc plus durable à l’endroit où les miennes usent.

 

3 commentaires
  1. 100k en un trou… hmmmmm

    moi aussi en ce moment je me questionne beaucoup sur l’intérêt des racings flats trop minimalistes. Mais si on reste rationnel, tout est en fonction de la distance.

  2. C’est ma quatrième saison avec les piranha je cours avec pour mes bricks et certain training de track et aussi pour les compés et ils sont presque pas usés.

    1. Gabriel,
      L’usure de tes souliers dépendra de:
      -ton poids
      -ta technique
      -l’endroit où tu pose le pied au sol par rapport aux renforts du soulier (le talon est souvent plus durable)
      -le kilométrage, et non pas le temps
      -la surface où tu cours
      -etc.

      Tu devrais préciser ce genre de détails.

      D’ailleurs, je me permets de préciser qu’il y a 4 ans, les piranha SP3 n’existaient pas donc il doit s’agir d’une autre version que celle qui est testée dans cet article.

      Pour l’usure, il s’agit seulement de mon expérience personnelle.