Le sprint sans fin de nos juniors, faut-il réformer la série Junior Nationale?

2013 est sans conteste une année très particulière pour nos juniors. On s’est récemment rendu compte que certains de nos jeunes avaient tout simplement fait 10 courses d’affilées…(semaine après semaine).

Pour vous illustrer le calendrier totalement fou de nos juniors
9 juin première course junior nationale – Manitoba
15 juin Drummondville (course qualificative pour jeux du Canada 1/2)
22 juin Edmonton course nationale (certains jr faisaient la WC afin d’obtenir des points ITU)
29 juin Championnat Patco (Brésil)
6 juillet course junior nationale  – St Andrews
13 juillet Lac Delage (course qualificative pour jeux du Canada 2/2)
21 juillet Championnat canadien junior – Toronto

 

Évidemment, personne ne les a forcés à en faire autant, les systèmes, oui.

Un athlète junior qui veut rejoindre l’élite internationale au Canada doit actuellement courser à différents niveaux – provincial, nationale et internationale.

Les courses provinciales paraissent non nécessaires pour l’élite junior, mais puisqu’elles comptaient comme critère de qualification pour les Jeux du Canada, il était impossible pour nos québécois de faire l’impasse. Dans le passé ces courses permettaient aussi aux athlètes d’amasser des points pour obtenir du financement. Même si tout cela est en train d’être réformé et que cela sera plus basé sur des critères de vitesse et encouragera les athlètes à faire des courses de plus grande envergures, cette future transition n’est pas encore assez bien connue de nos athlètes.

La grande particularité des Jeux du Canada est que la course permet aux 20 ans de pouvoir participer (la catégorie junior s’arrête au moins de 19 ans). Cela signifie qu’il fallait des courses provinciales avec les deux catégories.

Sportivement, puisqu’aucune course n’a été organisée pour les moins de 20 ans et qu’on a préféré faire les sélections à partir de courses « élite », cela signifie que certaines athlètes qui essayaient de se qualifier pouvaient être aidés par des domestiques occasionnelles ou que les dynamiques de courses ne reflétaient pas totalement l’esprit d’une course junior provinciale. oOn ne condamne pas, on relève juste ce point. Cela pourrait engendrer la qualification d’athlètes avec des profils moins en réponse à la concurrence très dense chez les Européenss).

De même, Triathlon Canada a son propre circuit avec la série Junior Nationale. La participation des juniors à ces 4 courses est primordiale puisqu’elle définit la sélection des athlètes pour faire des courses internationales comme les championnats américains (PATCO) et les championnats du monde ITU à Londres.

Même si Triathlon Canada peut être cité comme un exemple avec son circuit junior puisqu’elle offre la possibilité à nos jeunes de course avec du drafting, il est de plus en plus difficile à savoir qu’elle importance elle y donne puisque historiquement, elle a favorisé des athlètes plus irréguliers, mais capables de bien faire à sur un événement international que des athlètes très réguliers dans la série nationale. Nous ne condamnons pas cet aspect, mais dans le passé, il est difficile d’expliquer à un junior pourquoi il n’ira pas au Championnat du monde alors qu’il montera toujours sur le podium…

De plus avec les jeux du Canada le 13 aout, cela a mis un terme à la saison pour nos juniors très prématurément, puisque la dernière course était le 21 juillet.

Malheureusement, la réalité est qu’on demande à nos jeunes de faire trop de courses avec des critères de plus en plus compliqués et son entourage à généralement trop de crainte pour faire l’impasse sur un. Pendant tout ce temps-làà, nos jeunes juniors en dernière année ne peuvent pas accumuler des points pour l’ITU surtout que l’Amérique du Nord offre que très peu de courses. Kelowna et Magog n’étant pas au calendrier ITU en PanAm cette année.

Ironiquement, Ottawa accueille les championnats du monde de duathlon 3 jours avant le triathlon des jeux du Canada. Par ce fait, la participation junior de nos Canadiens est anémique… C’est plutôt triste quand on connait l’ancien palmarès de cette course ou certains anciens champions du monde sont désormais dominants en WTS.

De plus, la plus grande problématique est qu’on ne permet pas à nos jeunes d’aller apprendre le métier en Europe. Comme nous l’avons déjà mentionné, il existe un noyau de junior qui est nettementau-dessuss du lot. On peut se questionner si nos Canadiens peuvent vraiment bien faire à Londres sans courser contre les Européens avant.

On pense qu’il devient de plus en plus important de revoir le système pour nos juniors. Même si cette année est particulière avec les jeux du Canada et que cette course est sportivement pas si importante pour l’avenir de nos athlètes, elle l’est pour le financement de nos fédérations provinciales puisque c’est sur l’une de ces bases que les gouvernements définissent le financement.

Nous continuons à croire à la série Junior nationale, mais on se questionne de plus en plus sur l’importance de la réserver uniquement au moins de 19 ans. On a d’ailleurs cette impression que nous perdons beaucoup de nos athlètes après 19 ans puisque les courses ITU PanAm canadiennes sont nettement moins populaires que les courses juniors (certains jeunes n’ont pas leurs critères) et que nos U23 coursent beaucoup trop eu durant une saison (à l’exception de la relève féminine canadienne).

L’avantage d’un circuit national élite permettrait à tenter de rapatrier plus de courses ITU Pan Am au Canada et de laisser nos juniors à accumuler des pointsITU,U mais ils auraient aussi une image plus claire de l’athlète complet qui doivent devenir.

 

13 commentaires
  1. personnellement je comprends la critique mais dans la réalité – arrimer les calendriers de courses provinciales, nationale junior et itu pan am européennes ou internationales est un véritable casse tête.
    Oui Oui le système s’arrime drôlement entre province, pays, pan am et international et j’espère que ça s’améliorera dans le futur. Et oui, c’est vrai que le réseau de course n’est pas parfait et on peut le critiquer à plusieurs niveaux.
    Mais c’est le travail de l’entraîneur et de son athlètes de choisir les courses et les priorités de l’année – vouloir faire toutes les courses ou le plus possible est selon moi une erreur – l’athlète et le coach doivent faire un travail de sélection et il faut savoir faire des concessions. De cette façon aussi, il y a une diversité de courses et d’objectifs: ça donne du choix à l’athlète. Et c’est une opportunité de démontrer une maturité, un choix tactique et c’est aussi l’occasion de voir ceux et celles qui savent faire leur plan de match sur du long terme.
    Le système est à mettre au point, oui, mais cela ne doit pas empêcher le coach et l’athlète de s’entraîner, de prendre l’expérience et de progresser en pouvoir choisir une gamme de courses diversifiées. Chaque athlète est différent et unique – je ne crois pas qu’il y ait une solution globale valable pour tous, sinon svp j’aimerais savoir!

    1. Je ne visais pas les fédérations dans ce texte. Je pense justement que c’est le moment de faire passer la série nationale junior à autre chose et que les critères de financement des athlètes doivent évoluer en fonction de cette réalité qui changent.

      Honnêtement, je ne pense pas qu’on a vraiment offert le choix aux juniors de faire l’impasse sur certaines courses puisqu’il y avait un enjeu derrière chacune d’elle.

      Si tu prends nos meilleurs québécois, de mémoire, ils ont tout fait. Honnètement, je ne suis pas tout a fait d’accord pour mettre cette responsabilité uniquement sur les entraineurs et les entourages. J’ai plutot l’impression qu’il y a une différence de perception sur l’importance des jeux du Canada en fonction des structures.

      Moi je crois avant tout que le Canada devrait tenter d’avoir un circuit plus proches au championnat de France dans son fonctionnement ou les juniors peuvent affronter les élites et que cela soit en partie des courses ITU Pan Am.

      À moins que je me trompe mais, il n’y a eu qu’une seule course ITU au Canada soit Edmonton en WC et ca, c’est vraiment navrant selon moi. et en esperant que Magog reviendra l’année prochaine…

  2. oui je suis d’accord avec toi, ce serait bien d’avoir un vrai circuit pan canadien sur un véritable modèle de championnats.
    Pour les courses itu et pan am au Québec c’est énormément de travail et aussi pas mal de sous aussi – Magog ne pouvait pas à la fois accueillir les jeux du canada, le trimemphré et en plus une pan am… le club et ses bénévoles se donnent déjà vraiment beaucoup.
    Il faut qu’un club ou un promoteur québécois prenne le flambeau.
    Avec le développement du triathlon et sa popularité toujours et encore grandissante, il y a de la place pour du développement d’affaire en organisation événementielle – et certains commencent à le comprendre: ironman, endurance aventures, événement topchrono (nouveaux), le grand défi de victo, le pentathlon aussi à sa manière…
    2014 devrait être intéressante

    1. La problématique des ITU pan am/WC est a un autre niveau. On devrait sérieusement se questionner pourquoi ces événements ne sont pas viables et pourquoi nous athlètes ne continuent généralement pas après leurs années juniors. Surement parce que cela devient trop demandant de courser en Amérique financièrement… et que cela amplifie la pression au succès.

      Pour les exemples que tu cites, endurance aventures, topchrono, etc… se sont des bonnes nouvelles mais cela ne change pas grand chose pour la relève parce que les nouvelles courses sont avant tout pour les groupes d’ages et pour le moment, on ne voit toujours pas une entraide vers nos jeunes. De mémoire, il n’y avait pas un course de la série junior au Québec cette année. C’est évident que les conditions actuelles font que c’est trop difficile d’en faire un événement viable et c’est justement pour cela qu’il devient necessaire de changer la formule.

  3. Moi, je crois que la serie national junior ne devrais pas exister… ou comme tu le dis etre grandement transforme: Le pays est beaucoup trop grand, seulement les riches ou les tres bons peuvent participer a la serie national! Comme tu le dis,on devrait laisser participer les seniors: deux championnat de l’est, deux de l’ouest et pour ceux qui repondent aux criteres de selection une finale ouvert egalement aux americains pour avoir plus de calibre. je crois que les federations provinciales devraient plus communiquer entre-elles et avec la fede national pour creer ces evenements… De plus,je ne vois pas l’interet d’amener le jeune qui termine 15ieme dans une course provinciale sur le circuit national.

    1. En fait, la série junior est essentielle dans une certaine mesure. C’est assez fascinant de voir autant de jeunes y participer surtout que la participation est souvent plus forte qu’en élite.

      Moi je pense aussi que les dépenses reliées a ce circuit met une trop grande pression aux jeunes. aidé ou pas par le fédération.

      Mais il est certain qu’il est necessaire de former nos jeunes a des épreuves en drafting comme celle-ci.

      Comme on l’a déjà mentionné, on pense que le sport élite devrait surtout utiliser les infrastructures et ressources universitaires. Cela demeure une idée qui plane mais qui reste là. La deuxième possibilité serait celle de monter des clubs comme en France ou les athlètes sont supportés par des associations sportives à but non lucratifs.

    1. En fait, il faudrait dans une certaine mesure imiter l’exemple de l’université de Laval. Cela signifie que des élites junior peuvent se rattacher au club de l’université. Cela pourrait rendre les infrastructures disponibles parce que présentement, le grand problème est bien souvent l’accessibilité…

      Je pense qu’il faut s’inspirer du réseau CIS qui laisse les juniors ou civils s’aligner a leurs courses.

      Mais réalistiquement, cela serait impossible de reserver cela à juste des universités.

  4. Il devrait y avoir une section triathlon pour chaque club de natation au Quebec! Le nombre de membre de triathlon Quebec doublerait!

  5. C’est drôle Alex, je me suis débattu corps et âme pour que le calendrier sois ajusté pour respecter une certaine logique, mais mes demandes sont resté lettre morte cet hiver.

    Une solution très simple que plusieurs fédé provinciales ont choisi de faire est d’utiliser les SNJ comme sélection pour les jeux du CDN. 3 secondes de réflexions et on a retiré déjà deux obligations…

    Mais bon, je crois qu’il est trop tard pour cette année, regardons devant et espérons que certaines recommandations seront éventuellement écoutées.

    1. La problématique est que bien souvent ces problèmes restent entre nous… C’est justement quand ils deviennent publiques que les choses changent. Et le pire, c’est que j’ai un placard d’affaires que je n’ose pas dire…

      À la base, je pense que les jeux du Canada n’apportent rien au plan sportif pour les elites… Mais cela reste mon opinion personnelle. Et ce point de vue se valide par le fait que le triathlon puisque le sport a deja des championnats et une serie très efficaces.

  6. Je pense qu’il est important de promouvoir les courses québécoise et de rendre accessibles les qualifications, étapes par étapes.

    Et il y a plusieurs opinions entre les entraîneurs, les conseillers techniques, les athlètes et l’objectif de développement à long terme. Quels sont les bons choix à faire pour avoir le meilleur développement? Quelles opportunités promouvoir? Comment faire le calendrier? La bonne réponse n’est ni noire ni blanche. Et on reste à l’écoute des conseils, propositions. Vraiment. On veut tous le mieux.

    Je vous encourage à envoyer vos recommandations avec le maximum d’explications, de mise en contexte possibles, et de propositions de calendrier 2014 idéal pour les élites québécois. Et toute autres propositions d’ailleurs. On fera toujours de notre mieux pour prendre les meilleures décisions possible, avec votre implication.

    Et lancer les débats, selon la politique de Trimes qui est excellente!

    1. Seb, on s’en parlera aux jeux du Canada :p Mais t’en fait pas, je suis tres bien conscient que la qualité des jeunes junior au Québec vient du fait qu’on a un circuit très compétitifs au Québec.

      Et l’année prochaine… il n’y a pas de jeux du Canada et de plus Edmonton sera la grande finale… Donc on s’en reparlera dans 2 ans.