Chronique anonyme > Les pneus, l’enfant mal aimé du vélo!

Comme vous devez le savoir, les publications ont cette problématique de rédiger des critiques de matériels tout en étant impartiales. Ce luxe est très rare. Trimes à donc décidé d’avoir un chroniqueur anonyme. Cet Ex-pro du vélo, a aussi roulé sa bosse dans l’industrie. Acheteur et développeur de nouveaux produits pour les plus grandes marques, il est capable de faire la distinction entre un bon et un mauvais produit. Trimes a donc voulu lui offrir cet anonymat puisqu’il lui serait impossible de dire ce qu’il pense à visage découvert. 

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Les pneus, l’enfant mal aimé du vélo!

Et pourtant… c’est l’une des pièces les plus importantes d’un vélo. Très souvent, nous évaluons et analysons les pièces de vélo de par leur performance et leur poids (cadre, roue, groupe, etc).

L’item sur lequel nous passons généralement le moins de temps mais qui peut changer complètement la dynamique et la performance de votre engin est justement le pneu. Votre sélection en terme pneumatique peut vous faire passer de la conduite d’une Meulai à une Ferrari mais aussi d’une Ferrari à une Meulai!

Vous constaterez que la plupart des articles recommandés sur les sites internet et les magazines spécialisés sont très souvent analysés selon : l’adhérence, l’aérodynamisme et la résistance.

Les résultats de produits testés vont souvent afficher en tête de liste les marques populaires et ce sont ces mêmes marques qui vont commanditer les analyses ou encore investir en publicité sur ce média. L’équation est simple! Plus l’entreprise qui gère la marque investit dans son positionnement, plus son produit fera parler de lui… et rarement en mal!

Mais est-ce les meilleurs produits sur le marché? Certaines marques vont réussir à ressortir du lot sans vraiment de publicité. Des coureurs commandités roulent avec des marques sans nom réellement connus. Prenons par exemple « Veloflex » qui fournit l’équipe « Sky » et « Cancellera » sans en faire la publicité. Ces pneus, fabriqués à la main en Italie, sont pourtant convoités par les professionnels qui recherchent une qualité supérieure. « Veloflex » fabrique même des pneus pour d’autres grandes marques et les fournis aux coureurs du « Pro Tour ». Comme un grand cru, les coureurs vont conserver ces pneus au frais pendant plusieurs années et lorsqu’ils les utilisent, auront très rarement des crevaisons lors des compétitions.

La question qui revient souvent : Quel est le poids de ce pneu? Ah le fameux poids!! Nous dépensons des centaines voire même des milliers de dollars pour avoir l’air d’un chameau lors des courses de 70.3 ou d’un « Ironman ». Ceci en plus de tous les bidons et gels accrochés à notre « super engin ultra léger ». Pourquoi cette fixation sur le poids? Pourtant, le poids ne devrait jamais être un facteur à considérer lors de votre sélection de pneus. Il y a sur le marché plusieurs tests en soufflerie, qui vous permettra de savoir quel pneu vous sauvera combien de temps lors d’une compétition « Ironman ». Les résultats habituels… une économie de 40 secondes! Wow! Ça vaut vraiment la peine selon vous?

Maintenant comment faire une bonne sélection en terme de pneus?

Le point technique le plus important est le TPI. Cette donnée fondamentale est en quelque sorte l’ADN du pneu.

Un TPI (Thread per inch ou fil par pouce) de 2,54 cm est selon moi le critère de performance le plus important pour déterminer la qualité d’un pneu ou d’un boyau. Comme cette mesure calcule le nombre de fils par pouce, on est loin de parler en terme de trous ou de vulgaire morceaux de caoutchouc!

Donc plus le TPI est grand, moins le poids est élevé (moins de gomme pour combler les trous), plus le confort et les forces de frottement au sol (dûe à une meilleure flexibilité) sont intéressants. La comparaison la plus simple… Imaginez rouler sur un goudron granuleux versus un goudron lisse. Ça fait toute la différence!

Et pourtant, il y a des pneus plus légers qui ont un TPI plus faible. Effectivement, la comparaison de poids n’est valable qu’en prenant en considération les mêmes matières. Et il existe des gommes plus légères que d’autres. Mais si elles étaient aussi performantes qu’elles le prétendent, nous utiliserions uniquement des pneus en caoutchouc, comme c’est le cas sur les vélos de ville!

Les carcasses les plus performantes sont celles en coton ou encore mieux, en soie (TPI parfois > 300). Les moins intéressantes sont en Nylon (généralement un TPI < 200). Toutefois, les boyaux en soie sont moins intéressants si on prend le point de vue de l’usure.

En conclusion, on peut dire qu’un pneu ayant un TPI supérieur à 300 nous donnera un confort accru, une meilleure absorption des vibrations de la route ainsi que moins de résistance au sol. Ceci aura comme impact de diminuer la fatigue musculaire et améliorera par le fait même, votre performance sur la course à pied. En bout de ligne, vous sauverez beaucoup plus que ce « 40 secondes » sur votre temps global à la fin de la journée.

Voici une liste de 3 bons pneus (tubulaire & clincher) qui valent la peine d’être mis à l’avant-scène et 2 pneus populaires, mais décevant. Les autres sur le marché, nous pouvons les considérer comme de bons pneus pour l’entraînement.

Bonne route!!!!

 

Bons pneus (Tubulaire)

TPI

Continental GP4000

240

Veloflex Carbon

320

Vittoria Corsa CX

320

Bons pneus (Clincher)
Continental GP4000

330

Veloflex Corsa

320

Vittoria Open Corsa

320

Les déceptions
Michelin Pro Race 4

120

Schwalbe Ultremo ZX

127

 

4 commentaires
  1. Attention tout de même dans l’utilisation unique du TPI…

    Je ne suis pas certain si c’est le cas pour tous les pneus annoncés à plus de 300 TPI, mais le continental est une superposition de 3 couches de soie à 110TPI. Les fibres de soie sont donc plus plus grosses que celles d’un Michelin à 120TPI…

    D’ailleurs au point de vue du feeling, un Michelin Pro Race 3 à 120 TPI me semble plus « Smooth » qu’un Vittoria Rubino Pro à 150TPI (peut-être encore une superposition de soies pour arriver à ce haut TPI).

    1. oui en effet … et une mention des crr. correspondant aurait été bien également.

      il y a « quelques » études qui ont déjà été faites à ce sujet 😉

  2. Salut,

    La deuxième partie de l’article (analyse technique du TPI) ressemble comme deux gouttes d’eau à l’article de fdR http://fada.de.roues.over-blog.com/article-323803.html publié en … 2005 avec des phrases strictement identiques.
    L’anonymat sert il au plagiat ou bien s’agit il du même auteur ? Au quel cas, les notions de TPI ont très largement évoluées en 8 ans.