Différence entre la puissance produite à l’intérieur vs à l’extérieur – La charge d’inertie

Introduction
Par Charles G. Couturier

À ce temps-ci de l’année, certains parmi vous songez déjà à passer un chiffon sur votre turbo-trainer afin de vous résigner à devoir y investir des heures, bien au chaud, en toute sécurité, à préparer votre saison prochaine. Or les mieux équipés d’entre vous, ceux qui possèdent un power meter, remarquerez probablement une baisse significative de puissance critique, à l’intérieur en comparaison à ce que vous pouvez produire à l’extérieur. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce fait, dont un qui demeure plutôt mystérieux. L’extrait suivant, tiré d’un article écrit par le célèbre entraîneur Australien Alex Simon, tente de décrire sommairement comment une différence de charge d’inertie peut expliquer cette baisse de puissance.

Turbocharged Training (extrait)
La charge d’inertie est un élément important à considérer afin de comprendre la différence de puissance critique qu’on peut produire à l’intérieur vs à l’extérieur. Sans vouloir entrer dans les détails, lorsqu’on roule à l’extérieur, nous comptons sur la charge d’inertie procurée par le cycliste et sa monture se déplaçant vers l’avant à une certaine vitesse. Si nous cessons de pédaler, notre roue arrière ne cesse pas de tourner immédiatement, elle n’est pas freinée par une résistance quelconque, ce qui nous permet de continuer à avancer pendant un bon bout de temps (sans perdre trop de vitesse). Sur plusieurs trainers cependant, puisque nous demeurons sur place, la charge d’inertie est bien moindre. Elle est confinée à la roue arrière qui tourne et dont le poids est augmenté par une minuscule flywheel attachée au turbo-trainer. Lorsqu’on arrête de pédaler, la roue arrière ralentit rapidement et s’immobilise relativement vite. Certains modèles sont pires que d’autres à cet égard.
Heureusement, il existe une façon d’augmenter la charge d’inertie d’un turbo-trainer, et c’est simplement en augmentant le poids de la flywheel. Combien de poids est nécessaire? Et bien pour reproduire la charge d’inertie qu’expérimente un cycliste à l’extérieur, nous aurions besoin d’un flywheel de 20-30kg roulant à 500-800 révolutions par minute (rpm). Ouffff.
Heureusement, pour rendre l’entraînement effectif, il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin. Ajouter un peu plus de poids pour adoucir les temps morts occasionnés par une charge d’inertie moindre devrait s’avérer suffisant. Par exemple, le Kurt Kinetic Road Machine ou encore le turbo-trainer 1-Up sont d’excellents exemples. Ils possèdent tous 2 une flywheel petite, mais efficace.
Ces options sont idéales pour ceux à la recherche d’une solution permettant l’usage de leur vélo, donc un turbo-trainer. L’autre option est d’utiliser un vélo stationnaire dédié, tel l’ergocycle d’entraînement intérieur Schwinn ou le Saris (ou autre machines du genre). Ce type d’équipement offre l’avantage d’incorporer une flywheel bien plus grosse et lourde que celles qu’on retrouve sur les trainers. Bien entendu, ces systèmes sont dédiés, et ne reproduisent pas entièrement les mêmes angles que votre vrai vélo.
Il convient d’ajouter à ce moment ci que l’idée d’une charge d’inertie réduite comme étant une cause possible pouvant affecter à la baisse la puissance critique n’est supportée par aucune preuve, autre qu’anecdotique, autant de moi-même que de d’autres qui utilisent un turbo-trainer. Par exemple, cet étude ici ( http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/8945654 ) indique que varier la charge d’inertie aurait peu ou pas d’impact sur la coordination dans le geste de pédalage à puissance constante.

Par Alex Simmon, cycling coach

Extrait d’un article à propos de l’entraînement à l’intérieur assisté par puissance
http://alex-cycle.blogspot.com/2009/01/turbocharged-training.html

La traduction par Charles G. Couturier est faite avec la consentement explicit de l’auteur.  Alex Simmon est un entraîneur en cyclisme sur route et sur piste Australien, qui travail pour l’entreprise RST Sports Solution. Il a notamment participé comme entraîneur à établir le nouveau record de l’heure sur piste catégorie Masters.
http://www.rstsport.com/index.htm

Fait intéressant, l’auteur, Alex Simmon a fabriqué son propre turbo-trainer de rêve, possédant une flywheel très lourde. Depuis, il n’expérimente plus cette baisse de puissance critique à l’intérieur en comparaison avec l’extérieur.

Alex Simon Thunderbird Turbo-Trainer
Alex Simon Thunderbird Turbo-Trainer
25 commentaires
  1. Il me semble que cela n’explique pas la variation de la puissance intérieure/extérieure, en fonction de la masse en rotation, ou de la quantité de mouvement (masse du cycliste en mouvement).
    Une roue d’inertie très lourde sera moins susceptible aux changements de vitesse pour une même puissance, mais cela n’affecte pas la puissance en tant que tel. Et ce n’est pas seulement fonction du poids, mais bien de l’inertie (position de la masse p/r au centre de rotation).
    Voici un exemple pour expliquer le principe de roue d’inertie : pour écraser une tôle sur une presse, il est nécessaire de fournir un effort de 200W de façon instantanée (0.1sec). Une roue d’inertie permettra d’utiliser un moteur de 2W qui fonctionnera pendant XX secondes pour accélérer la roue d’inertie. Plus l’inertie du disque sera importante, mois il subira un grand changement de vitesse lors de l’impact sur la tôle. Avoir une flywheel de masse importante permet donc de masquer les défauts dût à un pédalage asymétrique, mais cela ne devrai rien changer à la puissance produite par un cycliste sur un trainner…

    1. Merci Max, et dans ton cas? La puissance indoor vs outdoor est identique?

      En passant, l’explication avancée par Alex Simon va pas mal dans le même sens que celle proposée par Andrew Coggan, soit le père de l’entraînement par puissance. Bien que cette explication, tel que mentionné par Alex, ne soit toujours pas supporté par de l’évidence scientifique, disons que depuis 2004 environ, un très grand nombre de cyclistes semblent l’avoir adopté d’emblée.

      Peut-être parviendrons-nous à mettre le doigt sur une cause encore plus probable, et ton input sera apprécié. S’il fallait qu’un groupe de Québécois puisse parvenir à jeter par terre les théories élaborées par Coggan lui-même, ce serait HOT!!!

      Merci
      Charles G. Couturier, tri-coach

    2. Max:

      Puissance = Couple * RPM

      Or, le couple = Force appliquée tangentiellement * longueur effective du bras de levier P. Ex: une manivelle de 172,5mm.

      Donc: Puissance = Force tangentielle * Longueur de manivelle * RPM (en rads/s)

      À 90 révolutions par minute et longueur de manivelle fixe, la seule chose qui change est la force appliquée sur 360 degrés.

      Quand je réfléchis à ça, je me dis qu’il y a bien des façons d’appliquer 200 watts à un pédalier, contrairement à ce que tu dis. En passant, un 200 watts affiché sur un average de 3 secondes implique que la puissance a été calculée sur 4,5 révolutions à 90 rpm. La force sur chaque manivelle aura varié sur 360 degrés pendant 4,5 tours pour une moyenne de 123 Newtons ou 12,5 Kg (manivelles de 172,5mm). La force n’est pas fixe à 123 N, c’est seulement une valeur moyenne. Elle aura varié de grande (en descente) à faible (aux points morts).

      Réfléchis, il y a bien des patterns de pédalage qui te permettront d’afficher une valeur de force moyenne de 123 N à 90 RPM, notamment si tu as à forcer plus fort aux points morts de 6h et 12h et que cela t’empêche de forcer autant dans les phases de descentes et remontées. C’est une technique de pédalage différente dont je te parle.

      C’est une théorie que j’appuie, que la mécanique de pédalage est modifiée la quantité de mouvement du système, puisque pour une qté de mvt élevée, les points morts sont faciles à passer et que pour une qté de mvt faible, tu devras forcer les points morts un peu plus pour les passer.

      Pour un cycliste avec une technique ultra efficace, ça doit être de moins grande envergure. Je crois que meilleur est ton coup de pédale, moins cela se fait sentir.

      1. Marcel, c’est une valeure très sure que d’embrasser cette explication. Vous pouvez faire confiance au grand Andy sur cette question. C’est un vrai freak qui a commencé à s’entraîner par puissance en 1979, et qui depuis investi une bonne partie de sa vie à faire progresser cette cause.

        J’ai évité jusqu’à présent de m’utiliser comme exemple. Mais j’ai réalisé un test très très parlant en 2008 je crois. Je me suis pointé sur le CGV avec mon PowerPack (batterie) + mon Tacx Flow Ergotrainer. J’ai roulé quelques tours relaxes, wattage = 220w, les doigts dans le nez. Ensuite j’ai clippé le bike sur mon Flow, et j’ai tenté de reproduire le même wattage. J’ai échoué misérablement et j’ai peiné à générer 205w. Et ce 205w était ressenti comme bien plus difficile à soutenir que les 220w produits en faisant un tour de circuit sans forcé. Donc ici, la motivation était là, et la ventilation également. Reste juste le facteur mécanique.

        Charles

      2. Marcel, après relecture de ton post, je tiens à te remercier. Je crois que tu as su mettre des chiffres sur ce phénomène que tu décris avec toutes les nuances que cette complexité exige.

        J’oserais te demander quel est ton background académique? Ingénieur mécanique?

        De plus, peut-être pourrais-tu m’aider à compléter ma tentative de réponse à JP. Je crois que ce que je parviens mal à expliquer dans le contexte de son questionnement, c’est la contribution de cette autre force en présence dans le cas de pédalage en pente, je parle de la gravité.

        Je suis condamné d’avance à échouer en tentant d’expliquer sa contribution dans la facilité que ressentent les cyclistes à produire d’avantage de watts sur un léger incline vs sur le plat.

        Exprimé tout croche, la gravité fait en sorte que t’as besoin d’une Torque positive juste pour rester sur place. Je crois que ceci explique cela.

        Donc autrement dit, la charge d’inertie accrue t’aide à passer les points morts et à exploiter d’avantage le Effective Pedaling Range et en plus, la gravité fait que tu demeure bien appuyé (en terme de Torque) expliquant qu’il soit plus facile de produire des watts.

        Merci encore
        Charles

        1. Salut Charles,
          Merci, c’est flatteur. J’ai en effet fait mes études en génie mécanique. Depuis que j’ai un Quarq, je réfléchis pas mal à ça.

          Tu as une excellente explication à ce phénomène.

          Je vais tenter de l’expliquer en formules… Je crois qu’il s’agit d’un mélange des 2 premières lois de Newton (http://en.wikipedia.org/wiki/Newton's_laws_of_motion) et de manipulations humaines.

          La première loi dit que tout objet en mouvement conservera son mouvement si aucune force résultante n’est exercée sur lui. On parle d’équilibre des forces, de physique statique. Un objet immobile restera immobile et un objet en mouvement conservera sa vitesse et son orientation si les forces appliquées à l’objet sont équilibrées.

          La 2eme loi dit que si la force (F) résultante appliquée à l’objet est différente de zéro, l’objet subira une accélération (a)dans le sens de la résultante inversement proportionnelle à sa masse (m). (Somme des forces = M *a ). On parle de dynamique. On objet accélèrera si une force vient troubler son équilibre.

          Je vais y aller avec 2 cas pour l’expliquer:
          1) Cycliste dans un faux-plat montant (Cas statique):
          Les forces agissant contre le mouvement du cycliste sont: Le poids du cycliste, la résistance au roulement, la traînée aérodynamique. La seule force agissant contre ces forces pour équilibrer le mouvement est celle appliquée à la patch de pneu en contact avec la route à la roue arrière lorsque le cycliste pédale. C’est la même équation, où on convertis les Watts en Newtons avec la vitesse de rotation de la roue. (Puiss = Force (à la patch) * L (rayon de la roue) * Vitesse de rotation de la roue).

          Bref, le cycliste force contre un paquet de choses incluant la gravité, ce qui en fait un cas statique. En effet, on peut dire qu’il est « appuyé » puisqu’il doit vaincre des forces agissant sur lui pour maintenir sa vitesse. On peut aussi prétendre que les variations de la vitesse du vent auront moins d’impact « relatif » sur son « appui » puisqu’il a toujours à forcer contre son poids.

          2) Cycliste dans un faux-plat descendant

          Oups, là c’est plus compliqué. Au début, les forces agissant contre le mouvement du cycliste sont: la résistance au roulement et la traînée aérodynamique. Le poids du cycliste n’agit plus contre le mouvement mais AIDE le mouvement. Donc, si on était en statique à 40km/h à 250 watts SUR LE PLAT, en descente à 250 watts et 40km/h, on est en dynamique puisqu’on doit accélérer pour que la traînée aérodynamique équilibre la force causée par le poids du cycliste qui descend. On accélère (en passant des vitesses, facteur humain) donc jusqu’à une vitesse XX qui nous ramènera éventuellement à un cas statique. Le cycliste pédale et roule à vitesse constante à nouveau, plus vite que 40km/h.
          Les forces contre le mouvement sont à ce moment: la résistance au roulement et la traînée aérodynamique augmentée (puisqu’il roule maintenant plus vite que 40km/h)et les forces qui équilibrent tout ça sont celle à la roue arrière causée par la puissance du cycliste (on a dit 250 watts) et le poids du cycliste qui descend.

          L’appui du cycliste n’est plus aussi constant, puisque son poids n’a plus à être élevé. D’ailleurs, la moindre variation de la vitesse du vent a maintenant un impact « relatif » important sur l’équilibre des forces puisque la puissance à vaincre en aérodynamique varie au cube de la vitesse et que le poids n’aide plus à vaincre le mouvement mais à l’augmenter. Cette partie là demanderait encore bien des lignes de texte.

          Je m’étais fait une feuille de calcul Excel pour voir les contributions de la vitesse et de la masse en fonction de l’inclinaison, je pourrai donner des exemples. C’est impressionnant comment élever de la masse peut coûter cher au cycliste, même si Cervelo prétend que ce n’est pas important!

          J’espère avoir assez vulgarisé, n’hésites surtout pas à poser des questions pour clarifier certains trucs.

          Marcel

          1. Pour faire suite à mes 2 exemples, voici des chiffres pour démontrer mon explication.
            J’ai calculé les puissances nécessaires pour vaincre la traînée aéro à l’aide de donnés personnelles. (250 watts de moyenne pour 9 tours du circuit GV à 40km/h de moyenne). J’ai isolé une constante dans laquelle se retrouvent combinés mon aire frontale et mon Cd, sans savoir quels sont ces valeurs individuellement. On peut savoir facilement la contribution du poids à la puissance nécessaire au mouvement.

            À 350 watts:

            1) Faux-plat ascendant de 2%, poids du cycliste et de son équipement de 90kg.
            Il me faut 350 watts pour maintenir 35,6 km/h.
            il me faut 331 watts pour maintenir 34,6 km/h.
            Donc pour 1km/h d’écart, ma puissance varie de 5,4%.

            2) Même cycliste, faux-plat descendant de -2%.
            Il me faut 350 watts pour maintenir 54 km/h.
            il me faut 321 watts pour maintenir 53 km/h.
            Donc pour 1km/h d’écart, ma puissance varie de 8,3%. C’est beaucoup plus que dans le faux-plat ascendant.

            Cela s’explique par le fait que la puissance perdue en aérodynamique varie au cube de la vitesse et que la contribution du poids dans la puissance totale à fournir est inversée dans les 2 situations.

            Maintenant, quand je dis 54km/h, je parle de la vitesse relative au vent, par exemple rouler à 34 km/h dans un vent de face de 20km/h. La vitesse du vent n’étant pas constante (entre 15 et 25km/h par exemple), mon 54km/h varie en tout temps (et donc la puissance à fournir). On doit donc passer des vitesses et/ou augmenter-diminuer la cadence pour réajuster la puissance constamment à 350 watts.

            OR, on vient de voir qu’en descendant, les petites variations de la vitesse du vent auront un grand impact sur la puissance à fournir, de là une difficulté à maintenir 350 watts constant pendant 20 minutes. On passe son temps à changer les vitesses, ajuster sa cadence.

            Le phénomène est moins présent en ascension puisqu’on roule moins vite et qu’en proportion, l’aérodynamique a moins d’impact puisque son poids est contre le cycliste.

            Comme Charles l’a mentionné, il doit avoir une combinaison de facteurs qui amènent les gens à mieux performer sur un 2×20, comme l’inclinaison et la vitesse plus ou moins stable du vent.

            Je ne dis pas que c’est la seule explication, mais ça en est une.

          2. Sans grande surprise, tu découvre petit à petit le besoin pour une stratégie par puissance de pacing. Messieurs Paul Rachal, PhD, Alex Simmon et al (je faisais partie de cette expérience) avons émis des suggestions d’ordre générale quant aux stratégies à adopter pour maximiser le résultant en contre-la-montre sur parcours accidenté.

            Mais c’est un tout autre sujet qu’il me fera plaisir d’aborder dans un autre article.

            Mais au fait, tu as procédé comment pour tes calculs?????? Par toi-même ou tout comme nous, tu as besoin d’analyticcycling?

            Ref: http://www.analyticcycling.com

          3. Salut Charles, je ne connaissais pas ce site web, j’ai développé mon propre outil de calcul sur Excel un soir où j’arrivais pas à dormir 🙂

            Je viens de faire la vérification et j’arrive aux même résultats que sur ce site web.

          4. Ben j’ai mon voyage. Les travaux de Tom Compton sont reconnus et admirés de tous. T’es fort! Très fort!

          5. Son truc à lui est salement travaillé! Je n’ai fait que quelques applications des lois de Newton dans un tableur, c’est rien en comparaison à son travail!

    3. En réalité Max, après relecture de ton commentaire, je crois que je sais ce qui (peut-être) t’échappe. C’est normal, la grande majorité des gens qui découvrent ce problème pour la première fois ont la même réaction.

      Premièrement, ce que l’article d’Alex ne mentionne pas, c’est COMMENT exactement la différence de charge d’inertie affecte la puissance à la baisse. J’en ai parlé ailleurs dans un autre post, mais permets-moi de te refaire un petit résumé:
      Si on compare le cycle de pédalage à une horloge, tout simplement. On peut affirmer sans se tromper que, selon où on en est dans notre horloge, la force appliquée par le cycliste sera plus ou moins directement convertie en torque, et donc en puissance. Par exemple, si tu tentais de performer un CLM en te concentrant surtout sur le pédalage entre 6h et 12h (donc la phase montante), ton pédalage serait bien moins économique.. C’est évident. Nous croyons que le registre de pédalage le plus effectif qui soit se situerait entre disons, 2h et 5h. Donc au beau milieu de la phase descendante.

      Lorsque tu roules dehors, la charge d’inertie (accrue) permet justement de produire la majeure partie des watts à l’intérieur de ce registre effectif de pédalage, d’où une grande économie, une grande facilité de pédalage.

      En revanche, sur turbo-trainer, en raison de la charge d’inertie bien moindre, le frein doit entrer en fonction pour garantir une résistance permettant d’augmenter la torque. Or l’ennui, c’est que ça te *mord* les cuisse plus tôt à l’horloge. On ressent les effets du frein plus tôt. Et donc ça nous *mord* dès 12h environ, peut-être même avant.

      Il s’en suit une perte d’économie (temporaire) occasionnée par le fait que les muscles doivent travailler d’une façon à laquelle ils ne sont pas habitués. Alors voilà. Geste techniquement problématique? Non je ne crois pas. Le principe d’entraînement qui s’applique ici est simplement le bon vieux principe d’adaptation.

      Une fois bien adapté à ce nouveau geste, une fois les quadriceps habitués de se faire mordre aussitôt dans le geste de pédalage, notre limite à produire des watts indoor serait déplacée vers les autres facteurs (ventilation, motivation etc).

      Et une façon tout simple de réalisé si c’est le cas? Simple, les 5-10 premières minutes d’un intervalle de seuil, alors que tu n’as pas eu le temps de surchauffer, alors que tu n’as pas eu le temps de trouver le workout plate, DEVRAIENT résulter en un wattage à peu près identique indoor/outdoor.

      Charles

      1. Je réfléchie à ça, et je te répond un peu plus tard. Personellement, je passe beaucoup de temps sur le 3 rouleaux; qui à une très faible inertie (seulement mes 2 roues et 3 rouleaux de plastiques)

        Selon la théorie que tu présente,il dervait être vraiment difficile de produire de la puissance sur ce genre d’équipement… et ce n’est pas nécessairement le cas.

        1. Max, entre toi et moi, ton outdoor FTP doit bien être à quoi… 320-325w peut-être plus(~4.5w/kg)?

          Tu peux vraiment produire 320w sur l’heure sur un 3 rouleaux?

          Car c’est bien dont on parle ici, soit de puissance critique. Pas d’un niveau de puissance nettement nettement sous le FTP.

          1. Il est impossible de faire beaucoup de puissance sur mon 3 rouleaux, car il n’y a pas de mécanisme de résistance additionnel (max 250W en continue avec des roues avec des roulements fini).

            Il est un peu difficile de comparer mes chiffres indoor et outdoor aussi, car mon niveau de fitness change avec la saison et je ne fais pas de trainner pendant l’été. Cependant, je ne remarque pas une grande différence lors de la transition.

            Mais pour ton information, j’ai fait 343Watt (SRM) pendant 53min (dans une course de bike) il y a 2ans (Juillet?). Au printemps la même année, je faisais 340W sur un T20 (20min all out). Oui la puissance est un peu différente, surtout considérant la durée, mais mon niveau de forme change pas mal avec la saison…

      2. Salut Charles !

        Excellent article ! Simmons est un gars unique… son blog est super intéressant.

        J’ai une grosse interrogation par rapport à l’explication de la plus faible puissance à cause de la différence d’inertie… :

        – un trainer de vélo a une inertie plus faible qu’un vrai vélo sur une vraie route
        – on sait que l’inertie diminue avec l’augmentation de l’inclinaison d’une pente, sur une vraie route
        Alors, comment se fait-il que l’on soit capable de générer autant de Watts (sinon plus !) sur une pente montante dehors à durée égale (personnellement, mon CP20 est le même sur le plat ou à 3-4% de pente constante) que sur un home trainer ?

        De plus, si l’inertie est plus faible sur un trainer, et que les points morts de pédalage sont plus difficiles (on le sent dans une ascension également), comment se fait-il que l’on ne génère pas encore plus de Watts étant donné que l’on pousse autant fort sur les pédales mais sur un arc de cercle encore plus étendu que sur un vélo extérieur ?

        JP

        1. L’inertie ne diminue pas avec l’inclinaison, mais avec la vitesse et la masse.

          À 20km/h dans une pente, tu as beaucoup plus d’inertie qu’avec ta petite flywheel de trainer…

          Augmente l’inclinaison à 20%, en ralentissant à 5-7 km/h… est-ce que ton efficacité reste la même? Je crois que non.

          La réponse est: ça dépend.

          1. Absolument, ça dépend. Car dans ces conditions, généralement, on se lève, ou encore on modifie notre positionnement sur la selle (on se recule) pour allonger la longueur des leviers et, plus important, pour modifier l’angle d’attaque des pédales. Vous savez cette impression qu’une fois reculé sur la selle on commence à pousser sur la pédale alors qu’elle arrive à 10 ou 11h? Comme si on poussait de 10h à 4h.. genre? C’est soit ça, ou on se lève bien souvent (inclinaison de 15% et plus).

            Mais même à ça. Même si la charge d’inertie est réduite, je crois qu’elle demeure plus élevée (dans une telle pente) que sur un trainer où on ajuste la résistance pour produire autant de watts. Par exemple, si je veux produire le même wattage sur mon trainer que dans Camélien-Houde, chui obligé de monter la résistance tellement que là… Il n’y en a plus du tout d’inertie. Too bad, mais la petite flywheel ne sert plus à rien.

        2. @JP, Je crois que le potentiel de production de puissance n’augmente pas (indéfiniment) en même temps que l’inertie, donc j’ai l’impression que ce serait une question de juste milieu, vraiment. Car par exemple, sur une légère pente descendante, ou par vent de dos, la charge d’inertie augmente (évidemment) mais le potentiel de production de puissance, lui, diminue.

          Fort possible que, sur une légère pente (e.g. 2-4%) d’une belle longueur, on se retrouve dans une situation quasi-idéale. On a suffisamment d’inertial load, tout en étant *constamment appuyé* côté torque. Je m’exprime probablement mal, je n’ai pas les connaissances de Marcel n’ayant pas du tout étudié la physique, mais ce que je veux dire c’est que sur un léger incline, c’est plus facile de produire de la torque, on se sent bien appuyé. Et la charge d’inertie est suffisante pour faire la job en quelque sorte. D’ailleurs, plusieurs rapportent avoir bcp plus de facilité à performer le 2×20 dans ces conditions.

          Et oui, Alex Simon est assez exceptionnel. Un FTP qui dépasse 4.5w par kilo, probablement tout près de 5w par kilo, avec une seule jambe pleinement fonctionnelle. Il a perdu la moitié de l’autre jambe dans un accident de moto je crois.

    4. Y a quelque chose (Max) qui peut être dit et qui risque de te plaire.

      La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que si c’est hypoethèse est vraie, le trainer l’hiver n’est pas une mauvaise chose.

      Je m’explique. Faites-le test. Essayez de travailler pour parvenir à produire le même wattage sur 2×20.

      Lorsque vous y arriverez, regardez la cadence moyenne, comparez avec dehors. Bon c’est vrai que dehors y a du coasting. Mais sur le CGV, j’arrête pas de pédaler vraiment.

      Si vous travaillez en ce sens, vous y parviendrez. Car il se produit une adaptation. Vous êtes FORCÉS de développer votre technique de pédalage en ajoutant une corde à votre arc. Est-ce qu’on peut s’attendre à un effet bénéfique l’été venu?

      À vous de vous faire votre propre idée. Mais au moins, vous savez que le travail est légèrement diffférente. Donc pas de doûte que all in all, sur 360, l’adaptation serait plus entière chez ceux faisant du trainer, vs ceux qui sacrent tout ça là pour skier.

  2. Hi folks,

    Apologies for writing here in English – I do not speak or write French so will keep my comments brief. Hopefully Google translate will help!

    Thanks you to Charles for the translation. I hope it helps!

    1. I only report my experience (and that of clients) of the level of difficulty when attempting to hold the same power on a low inertia trainer (especially magnetic resistance units) when compared to a higher inertia trainers.

    2. I do not say this is the only reason or that it is proven fact. It is just my experience/observation.

    3. In my blog item, I also discuss other reasons why power on an indoor trainer is often lower than outdoors. Cooling, adaptation to the trainer, and motivation also play a role in how hard we can go.

    Another blog item discusses the pedal forces and pedal speeds comparing indoor to outdoor at same power:
    http://alex-cycle.blogspot.com/2009/01/quadrant-analysis.html

    Finally, I had a lower leg amputation in 2007 as a result of injuries from a cycle training accident, not motorbike.

    I have since attained higher W/kg for all durations of 4-minutes and longer than I had attained before my accident. Good training. It works.

    Un grand merci pour la lecture

    1. Hey mate! Thank you so much for your visit. It’s an honor for us. Given how busy you are, wow it’s overwhelming.

      To the best of my knowledge, Trimes is a bilingual site. You may find articles posted in both languages, and everyone is more than welcome to post in their preferred one (as long as it’s not swahili;-)

      Sorry for having confused cycling with motorbike. I might give your article on quadrant analysis a try for translation. In fact, as I was explaining Andy and yourself, I will be tempted for the next few months or year, to simply port some of the best content available out there on power to our community. After all, a lot of this has already passed the hard test of peer review as it’s been debated for years now.

      Reason for me for having left other factors aside (cooling, motivation etc) is that it has been discussed already in some article posted by the editor in chief here, and since I’d better not get him mad against me, after all I’m kind of new here…

      Thanks once again. I might feel free to drop you a few lines if I ever feel I might need your help on a few aspects. And I might also be tempted to share with my friends here, this great file you lend me for developping flexible power based pacing strategy.

      Thanks again and have your best season ever!
      Charles

    2. I have a question Alex if you’re still reading…

      Do you have clients that really fail adapting to this? That have to live with it or do most manage their way back to FTP with lot of work?

      And also do you have special protocols, I mean sets that you like to use early in the season to speed up the adaptation.

      I’ve used a pyramid for a few years, works pretty well. Something like

      30min 85-90% (ftp)
      15min 90-95%
      10min 100
      05min what’s left

      As you feel better, try to reach higher end of each bracket. I’ve found too that 2×20 better be done with some variability in it, thus giving short break. Don’t need to cut that much, just a little and for short while will do. Otherwise it might bite and you may end up with lower results.