Opinion > La France, le pays du triathlon?

Quel est le point commun entre Marc Allen, Melissa Mantak, Stephen Foster, Eric Van Der Linden, Mieke Suys, Remy Rampteau, Isabelle Mouthon, Suzanne Nielsen, Brad Beven, Jenny Rose, Carol Montgomery, Olivier Marceau, Emma Carney, Craig Watson, Sir Lindley, Miles Stewart, Sheila Taormina, Gerg Bennet, Michellie Jones, Magalie Messmer, Franck Bignet, Anja Dittmer et Simon Lessing ?

Question à mille euros… Ce sont tous et toutes des grands champions…ok, mais à part ça ?

Un petit indice ?

Tous ces athlètes ont remporté au moins une manche de coupe du monde ITU de triathlon dans leur carrière… Ce ne sont pas les seuls évidemment, mais ce qui les rapproche vraiment, c’est que les courses en question se déroulaient en France. C’était à Embrun, Paris, Gérardmer, Rennes, Nice ou Monaco et, malheureusement, cela ne date pas d’hier…

Plus de dix ans sans coupe du monde…

Cela fait maintenant plusieurs années que notre pays n’a plus eu l’occasion d’accueillir une coupe du monde. Je ne parle même pas d’une manche de WCS et, plus surprenant encore, d’une manche de coupe d’Europe premium…

N’oublions pas que la France fut, en son temps, support des 1erchampionnats du monde triathlon courte distance. C’était à Avignon en 1989. Notre beau pays fut aussi le théâtre des 1er championnats du monde longue distance… Nice 1994, une course dantesque restée dans les annales !

Il y eut donc une époque où les organisations des « grandes premières » et des courses phares qui servaient de support au développement de la discipline étaient presque systématiquement confiées à la France…

Les temps changent…

Cela pourrait paraître anecdotique, personnellement je trouve cela à la fois étrange et malheureux pour un pays qui a l’ambition de faire partie des meilleures nations mondiales de ce sport.

Car si pour briller, un pays a besoin de structures et d’athlètes performants, il paraît évident que l’existence d’épreuves phares constitue également un élément déterminant, à la fois pour les athlètes mais aussi pour le rayonnement d’une nation.

Hors, sur le format olympique, notre pays brille en tout premier lieu… par son absence !

Le Grand Grix Français, comme unique vitrine ?

Bien sûr, la France possède avec son « Grand Prix », le meilleur « championnat » du monde des clubs. Ce n’est pas rien et nous devons absolument garder ce « leadership » ô combien précieux pour la formation de nos jeunes.

Ses cinq manches, pour beaucoup, ressemblent fort à des véritables coupes du monde, et c’est bien vrai sur le papier, lorsqu’on examine les « start-lists ».

Cependant, la logique de ces courses, le mode de sélection et l’engagement des triathlètes ne peuvent être comparés à ce que l’on retrouve sur les coupes du monde. Par ailleurs, le GP n’a pas le même rayonnement international que la WTS.

Aujourd’hui la stratégie de l’ITU semble être de privilégier pour les WCS, des courses dans des grandes métropoles afin de rechercher plus de lisibilité et d’impact médiatique. Ceci avec plus ou moins de bonheur. Si la manche de Chicago n’aura pas marqué les esprits, Auckland, Londres et surtout Hambourg ont donné lieu à de superbes évènements tant sur le plan du spectacle que de l’engouement populaire. A ce niveau, la course Allemande fait figure d’exemple… et pourrait servir de modèle !

Paris… Un pétard mouillé…

Dans ces conditions, aujourd’hui, seul Paris semble en mesure de rivaliser de ce point de vue mais les tentatives avortées de faire vivre une réelle belle et grande épreuve au cœur de la capitale ne rendent pas optimiste quant à la désignation future d’une course Française comme manche de la WCS…

Pour les anciens dont je fais partie, cela constitue un véritable crève cœur si on se rappelle que le 14 septembre 1986, le triathlon était rentré dans Paris par la grande porte, place du Trocadéro et sur antenne 2… Plus tard, en 1996, la capitale fut l’occasion de voir la 1ere victoire d’un français en coupe du monde… (et oui, Olivier Marceau était français à l’époque ;-))

L’épreuve parisienne semblait alors promise à un bel avenir…

Malheureusement, même si la fédération a souhaité y rapatrier une série mondiale dans le passé. La qualité de l’eau de la seine est malheureusement trop risqué puisque la moindre précipitation entraîne des dangers.

La France… Aucune candidature ?

J’avoue ne pas être au fait des tenants et aboutissants des décisions qui font que l’on attribue tel ou tel label à telle ou telle course. Que se passe-t-il réellement dans les couloirs obscurs de l’ITU ? Mystère…

Ceci dit, je ne sais même pas si des organisations françaises font partie des candidates, si ce n’est pour des manches de WCS, tout au moins pour des coupes du monde ou d’Europe… Sans épreuve sur les rangs, difficile d’obtenir le précieux sésame !

Il est urgent que cela change et que notre pays se dote d’une date importante dans le calendrier ITU.

Nos athlètes le méritent, et notre pays, de part son histoire, sa culture mais aussi sa beauté, le vaut bien !

 

 

14 commentaires
    1. Honte à moi ! J’ai oublié Lorient ! Que les bretons et surtout Cédric Fleureton ne m’en veuillent pas ! 😉 Cela fait donc « seulement » 6 ans qu’il n’y pas eu de coupe du monde en France… Une paille !

      1. Je t’en veux pas Xavier….;-) Pour le rayonnement du triathlon, de la France, de nos athlètes, et aussi de nos organisateurs de courses (on a de très belles organisations) il est important qu’on puisse avoir des courses de rang en France. Je crois savoir que notre fédé en est consciente et qu’on devrait rectifier le tir prochainement.

        1. Cédric dans le secret des dieux ! Tant mieux, c’est une bonne chose et c’est important je pense ! Par ailleurs, je suis tout à fait d’accord pour dire qu’on a de belles organisations en France, certaines très anciennes… Embrun, Nouâtre… et d’autres un peu plus récentes mais très « maîtrisés », Obernai, Gerardmer, L’Alpes d’huez etc… le retour aussi du triathlon de Marseille qui semble s’affirmer et que je verrais personnellement être le cadre idéal d’une course internationale d’envergure… (petite anecdote Cédric, j’étais parmi les participants du duathlon des collines que tu avais remporté à l’époque du côté de Luminy à Marseille tout près de la fac de sport où j’étais étudiant STAPS jadis, c’était en 1994 je crois… pfiuuuu !!!! )

  1. Fais un tour sur cette page : http://www.triathlon.org/about/downloads/category/bids
    Tu constateras les coûts pour être WTS et que tout le monde ne peut pas sortir cet argent.
    Pareil pour une coupe du monde (100k$ de frais).

    Il me semble plus pertinent d’organiser des coupes continentales Elite et junior. Depuis 2 ans avec Vierzon c’est le cas. Reste à trouver en Elite.

    N’oublie pas le WPE de Besançon.

    1. Tu veux dire que c’est juste une question de moyen ? Et que la France n’a pas ces moyens là par rapport à des pays comme l’Afrique du Sud, le Canada ou même la Suède ? Pour Vierzon, c’est très bien, mais comme tu le soulignes, ce n’est pas en élite… Non, ça me suffit pas, de mon point de vue, tout cela manque de volonté politique, à une époque, il y avait même parfois plusieurs manches de coupe du monde la même année en France et aujourd’hui, c’est le désert complet depuis 10 ans hormis Lorient… Mais je viens de réaliser pourquoi je l’avais oublié cette manche là, c’est parce c’était juste après les J.O et que cette course, malheureusement en avait bien pâti.

    1. Oui, coupe du monde 1992, victoire de Simon Lessing et Melissa Mantak chez les filles ! J’étais cadet et j’avais participé ! Un sacré souvenir ! (relis bien l’article Dave et tu verras au début que je n’oublie pas de citer Monaco ;-))