Christophe De Keyser se fait trimer, introduction avec la nouvelle génération belge.

Cela fait plusieurs compétitions qu’on remarque un renouveau chez les belges. Cette nation qui s’était fait discrète dans le passé et à nouveau génératrice de nouveaux talents. À cette image, Trimes s’est entretenu avec le U23 belge Christophe De Keyser.

Comment s’est faite ton introduction au triathlon?

La première fois que j’ai été en contact avec le triathlon, je n’avais même pas un an. En 1993 ma mère me poussait dans le landau pendant que mon père terminait le demi-triathlon de Braaschaat. On peut donc dire que le triathlon me fut enseigné dès la poussette. À l’entrainement, pendant que papa courait je le suivais avec mon petit vélo.

À 7 ans j’ai commencé à nager au NSTT sous la houlette de Sylvain Thiebaut. Très vite il me fit gouter aux premières compétitions, les ironkids.

Je n’aurais jamais cru que 14 ans plus tard je participerais a de courses dans le monde entier.

À 12 ans, l’âge minimum pour courir en jeune C. Ma première participation à une compétition officielle fut le duathlon  d’Hollain (Hainaut). Lors de cette course, j’ai remporté le titre de Champion de Belgique.

A 16 ans ça a commencé à devenir sérieux, avec ma première coupe d’Europe junior à l’étranger :Vienne J’ai terminé a la 19e place.

Malheureusement malgré de nombreux titres de champion de Belgique en catégorie jeune j’ai éprouvé des difficultés à m’épanouir sur la scène internationale. Ce n’est qu’en 2012 (dernière année junior) que j’ai remporté une coupe d’Europe en junior et terminé 12e des championnats du monde.

La Belgique à une longue tradition en longue distance (les 2 Van Lierde), peux-tu nous parler un peu de la place qui est réservée à l’ITU puisque ce sont souvent deux mondes liés, mais aussi en opposition?

C’est certain que les Belges ont une tradition sur la longue distance, mais moi ça ne m’intéresse pas encore. Je veux d’abord m’exprimer sur le court. En tant qu’athlète ITU je suis aidé par les instances sportives belges. Je pense que la démarche des athlètes du long est différente et qu’ils ont souvent des sponsors privés.

Par exemple, l’équipe professionnelle «  Uplace-BMC » a en son sein quelques athlètes belges et c’est une aubaine pour le triathlon longue distance. Par contre je pense qu’il est plus facile de trouver des sponsors si tu as une certaine notoriété sur le long…personnellement je suis toujours a la recherche d’aides pour le matériel vélo et les suppléments alimentaires…

Mon plan de carrière idéal est de progresser sur le court et de continuer sur cette distance jusqu’à mes 32-33 ans. Idéalement ça me laisserait des opportunités pour un jour participer aux JO.

Après, si le triathlon reste ma passion, j’aimerais bien monter sur Ironman. Pour le moment les athlètes ITU passent Torres bien sur Ironman, ça ne m’étonne pas… sur les circuits ITU tu ne peux plus avoir de faiblesse.

Si tu n’es pas « avec » après la natation, tu peux oublier un bon résultat. Et après…ben …ça roule vite et ça court très très vite. De plus en plus ça devient le cas sur ironman aussi.

Je suis un grand admirateur de Frodeno, j’aurais bien aimé le voir gagner à Hawaii. Je ne comprends pas pourquoi les athlètes ITU et longue distance sont en opposition. Notre sport est déjà si peu médiatisé, on devrait se soutenir les uns les autres

En ce moment, il y a véritablement une nouvelle génération en train d’arriver en distance olympique, autant chez les femmes que les hommes d’ailleurs… Comment explique tu cela?

Le triathlon devient de plus en plus populaire. De jeunes nageurs ou coureurs qui ne sont pas au top dans leur discipline font plus facilement le pas vers le triathlon. Le niveau en natation et à pied ne fait qu’augmenter grâce à ces jeunes ! Bientôt il faudra courir en 28 min au 10 km.

Surtout en France et en Angleterre le niveau de jeunes triathlètes est impressionnant. Cette année aux mondiaux au Canada ils ont tout raflé dans les catégories juniors et espoirs.

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Comment marche votre fédération, est-ce qu’elle vous laisse une certaine liberté ou vous êtes constamment en stage ensemble?

Je tiens tout d’abord à remercier les instances belges (francophones et nationales) qui me soutiennent depuis de nombreuses années. En Belgique nous avons deux ligues, une ligue francophone, dont je fais partie, et une ligue flamande.

Les deux ligues sont chapeautées par la Fédération Belge.

Cette année nous sommes souvent partis ensemble en déplacement. Ça me convient parfaitement. Je suis parfaitement bilingue et n’éprouve donc aucun problème à me déplacer et a séjourner avec les néerlandophones. Cette année l’ambiance entre francophones et flamands fut au top, on a pris beaucoup de plaisir ensemble.

Point de vue stage, pour ma part, j’ai effectué un long stage début d’année en Afrique du Sud a Stellenbosch accompagne de mon père. Stellenbosch est réputée pour accueillir les triathlètes de toute la planète. Cet endroit est vraiment top.

Début mars je suis parti trois semaines en Australie et Nouvelle Zélande avec l’équipe nationale. Nous étions 5 athlètes, Claire Michel, Sofie Hooghe, Marten Van Riel et moi .

Nous avons séjourné sur la Gold Coast et avons enchainé un stage avec la coupe du monde de Mooloolaba et New-Plymouth.

La ligue francophone me laisse une certaine liberté niveau stage et planification de compétitions, mais tout ceci est discuté avec et accepte par le Direction technique.

Une de tes idoles est Laurent Vidal, un peu comme nous!, j’imagine que pour toi cela était toute une expérience de pouvoir le côtoyer avec TC Lievin.

Oui, c’est certain. J’ai toujours été admirateur de Laurent, je me souviens l’avoir vu courir lors d’un GP à Lorient (ça fait trèèèèsssss longtemps), quand j’y étais en vacances et bien évidemment les récents J.O à Londres ou j’étais également de la partie en tant que spectateur.

J’ai eu la chance de courir avec lui dans quelques courses en France (en D2 en 2013) et aux coupes du monde en Australie et Nouvelle-Zélande.

C’était génial cette année de pouvoir le côtoyer au sein du Tc Lievin. Il nous a vraiment soutenus et nous a donné pas mal de conseils et confiance avant chaque course. J’ai même partagé une chambre avec lui et Pablo à Embrun! J

On aurait tous préféré le voir courir bien sûr, j’espère vraiment qu’il pourra reprendre la compétition!

Tu es âgé de 21 ans, tu avais terminé 12 en junior à Auckland et tu viens de passer ta deuxième année en U23, peux tu nous parler de ta transition?

La transition de la distance sprint au DO c’est plutôt bien passée. Je pense que le DO me convient mieux que le sprint, maintenant je n’ai pas encore pu m’exprimer complètement.

Malheureusement, il y a toujours une discipline pendant la course ou je réussis moins bien. Je dois devenir plus constant. Je dois encore beaucoup travailler et apprendre. Surtout ma natation a été irrégulière cette saison. Sur le court, tu ne peux pas te permettre de perdre une minute sur 1500m. Devant ça n’attend pas!

 

10402085_10152561376984306_5803501711684292816_nComment résume ta saison de 2014?

Je ne vais pas être trop dur avec moi, mais je pense que ma saison a été décevante. Je n’ai pas marqué assez de points en ITU, même si j’ai gagné pas mal de places au ranking mondial. Dans l’ensemble, il y a eu peu de courses ou je peux être vraiment satisfait, même si j’ai fait un bon championnat d’Europe espoir en Russie, avec à la clé la 5e place.

J’ai terminé a la 4e place au championnat de Belgique Élite ( 2e U23). Ma course à La Baule m’a également satisfait. Mais pour le reste j’ai été irrégulier. J’ai régulièrement été distancé en natation – surtout sur 1500 m. Par contre la course à pied a été plutôt bien.

Ta course à pied semble être redevenue ta force, cela reste très encourageant pour l’avenir non?

Oui, j’ai bossé dur pendant quelques années en natation pour refaire mon retard. Ce n’est pas encore parfait, mais on y arrive tout doucement. Cet hiver j’ai plus travaillé en course à pied et je suis content du résultat. Mais je dois encore beaucoup progresser : ça ne suffit pas de courir en 31-32min au 10 km.

Comment penses-tu adresser ta faiblesse en natation pour 2015?

Swim Swim Swim. Je vais essayer de planifier des « minis » stages ciblés en natation avec mon coach Rudy Fauville. On part souvent avec une équipe en stage à Vittel. C’est pas loin de la Belgique et il y a tout là-bas pour y faire un bon stage! Sauf le beau temps 😉

Quelles sont tes espérances pour 2015?

Je n’ai pas encore laissé tomber Rio. Je suis conscient que je ne suis pas encore dans le coup, mais à condition que je passe un bon hiver sans blessure je me sens capable de jouer un rôle pour le dossard belge. Il faudra quelques bons résultats l’an prochain niveau mondial.

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