Le pourquoi ? > Comprendre son esprit compétitif et ses distinctions.

Probablement par déformation professionnelle, lorsque j’observe un athlète élite, j’essaye toujours de décerner sa motivation pour démontrer autant d’acharnement et d’attachement à vouloir gagner. Le succès d’un athlète lui permet généralement d’atteindre un statut distinct dans la société.

Encore une fois, il existe une dualité entre l’athlète qui est dans une quête personnelle et celui qui veut se positionner dans la société, être reconnu par les autres. Malheureusement, le sport est fait ainsi, ce sont les échecs qui mettent en valeur les succès à la fin de la journée. C’est avant tout le résultat qui compte et non l’individu qui se cache en arrière. 

Rares sont ceux qui réussiront. Il suffit de voir toutes ces courses élites pour se dire que 90% ne seront plus sur le circuit et totalement désillusionnés. Rationnellement, il y a beaucoup plus de casses que de succès. Pourtant, les jeunes continuent de se jeter dans la quête olympique. Même chez leurs ainés, on se rend compte qu’il y a des champions du monde dans tous les quartiers. Certains amateurs s’imaginent comme des pros et pensent que leur performance mérite du support.

Alors, c’est quoi être compétitif, les deux types

Les athlètes sont rarement honnêtes sur le sujet, mais la victoire est généralement une question d’ego.

Même si c’est avant tout pour soi qu’on devient un compétiteur afin de prendre confiance en soi cela devient surtout pour eux un moyen d’être reconnu par sa communauté. C’est avant tout le résultat qui compte pour eux à tel point qu’ils perdent souvent le plaisir dans la pratique de leur sport. La compétition est pour eux un moyen de se classer dans la hiérarchie et seul le succès a de la valeur. En cas d’insuccès, ce sont eux qui sortent le plus rapidement du sport ou bien ils finissent par s’engager sur des courses avec des niveaux plus faibles. La pratique du sport peut rapidement devenir négative. On les appellera les dépendants puisqu’ils répondent aux attentes des autres.   

La deuxième catégorie a effectivement ce besoin personnel du dépassement. Ils veulent tout simplement devenir une meilleure personne et ne sont guère intéressés par savoir ce que les autres pensent d’eux. Ils aiment ce fameux processus d’être constamment à la recherche de devenir meilleur. La compétition est pour eux un moyen de s’exprimer et de mettre en application ce qu’ils tentent de devenir. Leur pratique du sport est généralement positive.  On les appellera les indépendants puisqu’ils répondent à leurs propres attentes et se jugent par eux même. 

Rassurez-vous, on a pratiquement tous une partie dans chacune des 2 catégories. Positif et négatif.

Et alors?

Un athlète qui compétitionne a deux images. Celle qu’il a de lui et celle que les autres se font de lui. Il existe donc un jugement. Malheureusement, notre continuation dans le sport est maintenue généralement si vous êtes en réussite. Dans les athlètes en développement, il y a un bon nombre qui arrête pensant que leurs résultats ne sont pas assez probants.

Quand ce processus de questionnement existe déjà, ce doute nuira à la performance puisqu’il agira sous pression. Dans l’évaluation actuelle des athlètes en développement, en les mettant tout de suite face à des temps de référence, on vient tout simplement de compromettre leur plaisir dans la pratique d’un sport. Tout cela devient de plus en plus absurde puisqu’il faut du temps pour développer un athlète à son plein potentiel. On a pourtant cultivé cette culture de l’écrémage permettant de se limiter sur le nombre d’athlètes potentiels. On devrait donc se questionner si le système n’incite pas l’athlète à être dépendant et subir son influence. 

Il n’est donc peut-être pas si étonnant de voir que les athlètes qui dégagent le plus de joie dans le sport sont ceux qui préfèrent contrôler leur carrière que l’inverse. 

Dans cette peur de l’échec, les réactions sont généralement très différentes, ce sont ceux qui y répondront généralement positivement qui pourront continuer. On dit souvent que les enfants d’athlètes profitent d’une meilleure génétique, mais ils profitent avant tout d’une personne qui comprendra leur angoisse et qui peut faire être un repère pour eux. 

Certains athlètes (les dépendants) s’accrocheront en se trouvant des excuses et en allant jusqu’à se doper. Malheureusement, ils le font avant tout par dépit et parce qu’ils ont peur de ne pas répondre aux attentes. Cela semble aussi démontrer que leur compétitivité n’est pas juste avec eux même. 

L’esprit compétitif dans lequel vous évoluez est déterminant dans votre réussite dans le sport et surtout dans le plaisir qu’il vous procure. Lorsqu’on condamne le dopage, ce n’est pas qu’une question de tricherie ou de santé, mais surtout d’une expérience négative qui ne devrait pas avoir sa place dans le sport. 

C’est à nous tous d’être plus conscients de la signification des attitudes des sportifs. Ego mal placé ou pas. 

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