Depuis son titre olympique à Londres en 2012, le grand frère des Brownlees avait la tête ailleurs. Entre les différentes solicitations commerciales, Alistair voulait autre chose. Il s’est entêté d’aller courir le 10 000m aux Jeux du Commonwealth.
Après sa victoire facile à San Diego en 2013, cela sera le début d’un cheminement à l’image de la météo britannique, très changeante. Dans sa première tentative, il courra 28:32.48. Malheureusement, cette performance aura un coup important pour le reste de la saison. Embêtée par une blessure, elle se dégradera au fil de la saison. Il finira par se faire battre par son frère à Hamburg dans le sprint final. Durant la grande finale à Londres, il sera incapable de courir à son niveau et verra sous ses propres yeux son frère perdre le titre mondial aux dépens de Javier Gomez.
En 2014, Alistair espérait toujours se qualifier pour les Jeux du Commonwealth. Il espérait vraiment courir 28:20 à la course de Highgate Harriers Night. Il finira finalement par renoncer au projet au dernier moment voyant que son corps ne suivait pas un entrainement plus spécifique à la course à pied. Les dommages seront pourtant bien là, il commencera sa saison finalement à Yokohama et prendra la 4e place à ses 2 premières séries mondiales.
C’est seulement après la pause estivale que Alistair Brownlee redeviendra l’athlète dominant. Il gagnera Hamburg et les Jeux du Commonwealth. Même s’il fera rapidement oublier la domination de Javier Gomez durant les derniers mois, sa victoire à Edmonton montrait la victoire d’un athlète aux dépens de sa santé. Alistair était encore blessé.
Avec le nouveau calendrier très chargé de la WTS, il ne fait aucun doute qu’Alistair veut faire preuve de patiente et d’éviter la blessure. Rien n’indique que le grand frère peut-être battu à la régulière. Le plus grand défi pour Alistair sera de s’aligner à Rio en santé.
Le demi-secret du moment est que la fédération britannique exige de ses athlètes pour obtenir une sélection dès la saison de 2015 de monter sur le podium à Rio et à Chicago. Aucune fédération n’a des critères aussi difficiles. Cela s’explique probablement par un souhait que leurs athlètes focalisent uniquement sur le triathlon et démontre leur faculté à rester en santé.
Vu le contexte, il n’est pas étonnant qu’Alistair ait préféré ne pas prendre le départ des 3 premières courses. Ce qui est particulièrement intéressant avec sa participation à Gold Coast est qu’il sera le seul britannique au départ. Son frère Johny fait d’ailleurs l’impasse des deux prochaines courses (Cape Town et Yokohama). Alistair devra se débrouiller seul à cette course puisque Richard Varga ne sera pas non plus au départ. Seul, Kristian Blummenfelt pourrait l’aider comme à Edmonton.
Dans les derniers mois, les Brownlee ont démontré que même une aide très réduite leur permet de s’imposer. Dans le cas de Cape Town, Alistair aura le dossard 39, il ne sera donc pas protégé durant la natation.
Il existe une certaine impatiente à voir le retour de l’enfant terrible du triathlon. Même si la performance de son frère à Gold Coast nous rappelait de leur domination, on a souvent l’impression que la hiérarchie actuelle est légèrement faussée.
Le retour du roi sera ce week-end. Est-ce qu’il pourrait indirectement aider nos français?