Dopage > Dr Sallet s’explique sur son étude, des recherches pour améliorer et non condamner le passeport biologique.

Depuis la diffusion dans Stade 2 du reportage sur le travail du Dr Sallet, cela a eu l’effet d’une bombe. Comme on le mentionnait, cette recherche a été mal interprétée par les médias et le grand public. L’initiateur de ce projet s’est fait attaquer de tous les bords, entre ceux (dont nous) qui mettaient en cause les effets du microdosing et ceux qui voyaient dans ce topo une incitation à se doper. Certains iront jusqu’à l’accuser d’avoir fourni un mode d’emploi.

Ironiquement, l’agence mondiale antidopage (AMA) avait aussi condamné son travail. Sachez qu’elle vient pourtant de se rétracter et confirme qu’elle approuve ces travaux. Par contre, elle confirme que selon son protocole, 2 athlètes auraient été contrôlés positifs et 3 auraient des valeurs suspicieuses qui entraineraient des contrôles ciblés.

Contrairement à l’impression que donne le reportage de Stade 2, le message n’est pas que la lutte est vaine, tout au contraire. Le but est d’améliorer le passeport biologique et non de le condamner.

On se place toujours avec l’histoire,  est-ce que la situation entre 99 et 2015 a évolué dans le bon sens, je vais vous répondre oui, il y a eu la création de l’agence mondiale antidopage, on a la chance d’avoir des équipes françaises de recherches très pointues … ils ont mis au point le test contre l’EPO et fort heureusement la mise en place du passeport biologique … on a programme de recherches depuis 2006, il y a des choses qui vont dans le bon sens, maintenant, il ne faut pas non plus se voiler la face, on a en face de nous des experts, des gens qui sont encadrés par des scientifiques, par des médecins qui sont très au fait de toutes les méthodes, et chaque fois que nous progressons, ils mettent au point de contre stratégie… Aujourd’hui, il y avait des rumeurs, pour nous, cela n’a pas de sens parce qu’on travaille sur des évidences scientifiques, qui disaient que le passeport biologique avait des limites avec les microdoses. Il est vrai que dans le cadre de cette expérience, on a mis en avant certaines failles du passeport en rapport avec les microdoses, maintenant, il faut savoir que le sujet est depuis très longtemps dans les tuyaux dans les laboratoires d’antidopage, on a nous même des méthodes qui vont permettre à l’avenir de détecter ces microdoses. Mais avant, il nous faut les valider en observant comment le passeport biologique réagit aux microdoses, dit le docteur Sallet dans son entrevue donnée aux Grandes Gueules de RMC.

Questionné sur l’aspect placebo, il faut comprendre que son étude se porte principalement sur les méthodes de détections et non les gains de performance, il déjà dans une phase (#4) très avancée dans sa recherche biomédicale.

Alors que certains ont vu ce reportage alimenter leur cynisme face à la lutte antidopage, ces efforts sont justement pour rendre le passeport biologique plus pertinent et devrait susciter de l’espoir. 

Dr Sallet a d’ailleurs confirmé que les chercheurs étaient déjà en mesure de savoir qui était dopé sauf que certaines méthodes, sur un plan juridique, elles sont pratiquement impossibles à faire appliquer pour le moment.

Si on nous laisse 6 mois, quel que soit le sport, nous, les gens de la lutte antidopage, on vous dira s’il est dopé ou pas, il y a beaucoup de noms qui circulent, on a des gens qui sont ciblés parce qu’on sait pertinemment qu’ils sont dopés, c’est seulement l’aspect juridique qui fait que certaines méthodes ne peuvent pas être utilisées. Oui, un athlète de niveau national peut bien être transformé en champion olympique en étant dopé, ajoute Pierre Sallet.  

Comme on le répète souvent chez Trimes, la lutte contre le dopage est une question d’éducation. Contrairement aux croyances, Stade 2 n’est pas l’investigateur du reportage, l’équipe du Dr Sallet voulait mettre à la lumière leurs recherches. Malheureusement, le message a été mal perçu. Il est inconcevable que cette initiative soit mise en doute puisqu’elle rentre dans un effort de dissuasion et prouvant que les méthodes de détection évoluaient aussi.

Cela n’est probablement pas autant une utopie comme certains aimeraient nous faire croire. N’oubliez jamais que les tests ont un cout important pour les organisations. En déclarant les tests inefficaces, cela leur permet de ne pas tester et de ne pas entacher la réputation de leur sport. 

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