Série Mondiale ITU, bilan mi-saison.

Londres sera déjà la 6e des 10 étapes du circuit de la série mondiale en 2015. Même si la saison est déjà bien entamée, on continue à ressentir cette impression que rien n’a véritablement commencé. Voici les points marquants des 3 derniers mois.

Les rendez-vous manqués?

On savait qu’avec 10 étapes cette saison, une course test à Rio et des Jeux continentaux, les agendas des athlètes allaient être très variés. Entre des Européens qui ont refusé d’aller en Océanie, des athlètes qui ont préféré commencer leurs saisons plus tard ou encore une championne olympique (Spirig) actuelle qui refuse clairement jouer le jeu de la série mondiale par opposition au système actuel, on fait face à une hiérarchie presque connue, mais avec des nombreux doutes. Les courses semblent être abordées pour acquérir de l’expérience pour plus tard dans la saison ou confirmer sa place au départ pour les courses plus importantes. De circonstance ou pas, Spirig profitant de l’absence de Jorgensen pour faire son retour conforte notre impression des rendez-vous manqués.

Contrairement aux croyances de début de saison, les places sur le ponton étaient plus accessibles qu’on se l’imaginait. L’absence de certains athlètes marquants durant la natation, Raphael, Varga, Alessandro a provoqué des courses avec des dynamiques nettement plus ouvertes qu’à l’habitude. On a d’ailleurs même vu des courses féminines n’atteignant pas le maximum d’athlètes au départ.

Il faudra finalement attendre la 6é étape (Londres) pour voir les deux frangins Brownlee et de Richard Varga (SLK) pour les voir enfin réunis au départ d’une course.

Les dynamiques, la fin du club des 8?

En 2015, on a vu des courses très ouvertes où c’est fréquemment revenu de l’arrière (sauf Auckland).

Malheureusement, on a souvent eu l’impression que ce sont les parcours et des conditions qui ont décidé des scénarios et non les athlètes. Alors qu’en 2014, les dynamiques de courses agressives semblaient être un automatisme pour contrer Mola et Murray. Le jeune espagnol (à l’exception d’Abu Dhabi) n’a pas su finir le deal. Jonathan Brownlee (Gold Coast) et Javier Gomez (Yokohama) se sont prouvés qu’ils pouvaient battre Mola en posant le vélo avec lui.

Ces courses plus ouvertes ont permis à des athlètes plus faibles en natation d’aller chercher des résultats marquants. La 4e place à Yokohama de Mark Buckingham alors qu’il sort avec 45 secondes de retard de l’eau. Richard Murray 5e à Gold Coast avec un retard d’une minute.

Dans ces perspectives, il est impossible d’affirmer qu’un athlète est réellement au dessus du lot. La récente victoire de Javier Gomez sur Alistair Brownlee (Yokohama) a démontré que la forme des protagonistes n’étaient pas si invariable malgré un enchainement des courses.

Le titre mondial est-il vraiment un enjeu? La sélection olympique avant tout. 

À l’exception d’une fédération espagnole qui pourrait se baser sur le classement mondial pour attribuer ses sélections, cette formule est l’exception à la règle. Même si Jo Brownlee (GBR) gagnera deux courses d’affilée et fera l’impasse sur les deux suivantes. Vincent Luis, monte à 2 reprises sur le podium et préfère sagement mettre en priorité sa fin de saison. Fernando Alarza (ESP) se classe présentement 3e au monde sans jamais être monté sur le podium cette saison. Pierre Le Corre (7e mondial) n’aura pris le départ qu’à la moitié des courses.

Même si seuls les 5 meilleurs résultats comptent avant la grande finale, on est dans l’inconnu dans les réelles intentions de nos champions pour le titre mondial. Il ne fait aucun doute que la sélection olympique demeure la priorité pour nos athlètes.

À cause de la distinction du parcours de Rio (vallonné/natation en mer), les résultats en WTS ne permettent pas de fournir des indications assez fiables pour s’y baser dans le processus olympique.

Gwen Jorgensen, imbattable?

Oui, Vicky Holland (GBR) a bien gagné une course cette saison, il demeure que Gwen Jorgensen vient de gagner 9 WTS de suite. Même si ses progrès sont réels en vélo, on continue à croire que son évolution sur le circuit met une pression sur ces adversaires qui les fige. Norden, Stimpsons, Findlay, Sweetland, Haug, Jenkins, Jackson, Stanford sont dans des efforts de retours. La demande pour être compétitive semble tellement exigeante face à Jorgensen que ses adversaires semblent être hypothéqués mentalement ou physiquement.

À l’exception d’une Andrea Hewitt (NZ) qui continue à faire sa route et qui ne se plaint jamais, on ne peut pas parler d’un rapprochement. D’ailleurs, à l’exception d’athlètes comme Duffy, personne n’ose attaquer l’Américaine. Il semble y avoir une sorte de consensus qu’il n’y a rien à faire contre elle.

Une fin de saison en Sprint?

Les sprints seront en majorité en fin de saison (Stockholm et Chicago Grande Finale). L’événement marquant restera le Test Event à Rio le 1er aout.

Les révélations du début de saison?

Si un homme s’est véritablement rapproché des Brownlees et de Gomez, c’est sans aucun doute Vincent Luis (FR). Le jeune français prend progressivement confiance et est devenu comme un prétendant sérieux dans l’avenir.

Pierre Le Corre termine 3 fois dans le top 8. La régularité en WTS démontre un niveau d’exécution exemplaire. Nos deux Français peut-être confiants dans l’avenir, excellents nageurs, des dynamiques plus sélectives ne pourront que les favoriser.

Le mexicain Crisanto Grajales vient de passer de l’arrière-scène de la WTS à l’avant. Régulièrement dans les Top 10, cet athlète semble profiter de sa collaboration avec Javier Gomez.

Les 20 ans… Les athlètes jeunes en mesure d’obtenir des résultats intéressants sont rares, encore plus lorsqu’ils sont précipités dans un projet olympique. Jake Birtwhistle (AUS) a impressionné à Yokohama avec sa 9e place. Le canadien, Tyler Mislawchuck vient de prendre une 18e et 21e place en WTS. Dorian Coninx s’ajoutera rapidement à la liste, sa 19e place à Cape Town est loin d’être à l’hauteur de son potentiel.

Il ne faut surtout pas oublier Simon Viain qui réussi aussi son baptème avec deux top 20. La nouvelle génération semble de mieux en mieux adapter aux nouvelles exigences de la WTS.

Chez les femmes, les médias sont nombreux à souligner l’émergence dans les athlètes américaines. Leur mise en valeur est avant tout le produit de l’absence des athlètes protagonistes du circuit.

On peut certainement souligner les bonnes performances de l’actuelle championne du monde U23, l’Allemande Sophia Saller. Les efforts de cette fédération en regroupant ses athlètes dans un centre national unique semble porter ses fruits.

Évidemment, il faut aussi souligner le retour gagnant de Vicky Holland. Sa performance est d’autant plus impressionnante puisqu’elle revenait d’une fracture dans chacun de ses pieds.

Alors que Stanford, Stimpson et Jenkins semblent se battre pour faire leur retour, Holland pourrait bien créer la surprise dans une sélection olympique qui semblait si évidente sur papier.

La fin des domestiques?

La fédération britannique a été la seule a inscrire des athlètes en WTS afin qu’ils jouent le rôle de domestique. Que cela soit Lucy Hall, Jessica Learmonth ou Phil Graves, cette attribution place les athlètes dans une prise de décision trop difficile. Dans le cas de Graves, il n’a pas été en mesure de suivre en natation pour jouer son rôle.

Ce modèle semble fonctionner uniquement avec des athlètes de nations différentes comme Varga et les frères Brownlees où des athlètes d’un même squad international.

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