Brice Daubord se fait trimer > Changer pour mieux revenir en ITU.

Le développement d’un athlète n’est jamais un long fleuve tranquille, Brice Daubord est l’un de ces athlètes qui a porté les couleurs de l’équipe de France plus jeune et qui n’a pas été en mesure de se faire un accès jusqu’à la série mondiale. Cet athlète qui est monté à plusieurs reprises sur les podiums en coupe d’Europe avait stoppé le projet ITU en fin de saison 2013. Retrouvant le plaisir en s’échappant dans le hors route, Brice vient de refaire un retour fracassant. Gagnant une coupe d’Europe à sa première tentative, il vient à nouveau de confirmer avec un top 10 à Dunkerque et une 3e place à Holten. Trimes s’est entretenu avec lui pour en savoir plus sur le pourquoi de son retour.

Tu es reconnu pour tes talents en course à pied, le circuit Xterra était pourtant devenu ta priorité ces dernières années, peux-tu nous expliquer les raisons.

Oui, j’ai toujours bien couru et c’est ce qui m’a sauvé ma saison en triathlon classique l’an passé. Mais c’est vrai que durant les deux dernières années, j’ai jonglé entre les Cross Triathlon (Xterra) et les étapes de Grand Prix français! Mon niveau en natation était en baisse, j’avais vraiment perdu le plaisir à courir sur le circuit ITU, car j’avais un axe course à pied à l’entrainement plus important et mon envie était orientée Off-ROAD 🙂

1907491_1410016802660891_6362246225090146559_n

Est-ce que tu crois que le Xterra t’a permis de devenir un meilleur athlète?

Oui, je pense avoir élevé mon niveau de base, quelle que soit la circonstance de course.

Les Xterras ou Cross Triathlon sont des courses plaisantes, mais difficiles. L’effort y est souvent seul une fois le VTT enfourché, la dynamique de course peut subir beaucoup plus d’imprévus et tu ne peux pas te reposer sur les autres.

Ce type de course forge un mental, car en VTT il y a quand même des moments douloureux quand tu te rapproches des meilleurs. C’est une étape de construction durant laquelle j’ai pu remporter 3 titres nationaux consécutifs, rencontrer des athlètes « PRO » avec une autre philosophie et également honorer mes partenaires.

10360403_1486267701632335_829324722980727574_n

Pourquoi revenir en ITU après 2 ans d’absence?

L’envie! J’ai un nouveau Coach depuis ma course catastrophique d’EMBRUN 2014 … ce jour-là, j’ai pris une bonne grosse claque…!!!!  Il fallait rebondir pour continuer à prendre du plaisir et profiter de l’incroyable niveau qu’offre le « Grand Prix français ».

Après un hiver complet où nous avons repris les bases, je me sentais bien alors je voulais voir ce que ça pouvait donner sur le circuit ITU.

As tu l’impression que ces deux dernières saisons en dehors de l’ITU ont changé ta philosophie face au sport, on imagine que cela ne devrait pas être facile de regarder les autres évoluer en ITU?

Oui, c’est certain, maintenant, je vais où j’ai du plaisir et j’assume mes choix. Le coach me soutient et il m’accompagne à être meilleur en triathlon, tout roule !

Une saison, c’est long, mais de toute façon, je n’avais pas le niveau pour monter en WTS. Et puis, il n’y a que très peu de place en France. Je suivais l’actualité et les résultats des athlètes comme Étienne.D, les deux Aurélien, tous les 3 ont fait des courses énormes et cela reste difficile pour eux de concrétiser sur le circuit. WTS.

La route est longue, mais un jour, si je réussis à avoir un départ sur  WTS…faudra que je sois bien meilleur!

Capture d’écran 2015-07-07 à 07.41.38

Parle-nous de ton environnement d’entrainement, est-ce qu’il a changé pour préparer ton retour ITU?

Je m’entraine majoritairement à Orléans, ma ville de naissance. Je partage mon quotidien avec une athlète de haut niveau qui est en route pour les mondiaux de Pékin en Athlétisme, on essaie de se motiver à aller plus haut tous les 2.

Le plus grand changement qui a conditionné aussi ce retour c’est que j’ai un nouveau coach, Pierre Pompili! Il tient les cordes et nous avons un échange riche, ce qui est motivant.

Sur place, j’arrive à partager beaucoup des séances « cool » avec mes copains et mon Père suit souvent sur le vélo ou en Twizy sur les séances difficiles.

L’ITU, c’est généralement un environnement où il est très difficile de faire sa place et donc de relancer sa carrière. J’imagine que tu revenais avec une certaine appréhension, surtout qu’avec les couts reliés au coupe d’Europe, la pression est très différente.

Oui ce n’était pas évident, en Bulgarie, je n’étais pas ultra serein avant le départ… ni même à Holten! La confiance ne revient pas aussi facilement, il y a encore du boulot pour cela!

Sur ce type de circuit, tu es face à des athlètes jeunes qui sont en plein développement avant d’accéder aux étages supérieurs, des athlètes qui viennent gagner leur vie à l’expérience et des revenants;) !

Tu t’es imposé 4 courses en moins d’un mois. Tu fais un top 10 en GP, deux podiums en ITU, pourquoi s’imposer un calendrier aussi chargé?

L’objectif de travailler était là, sans tout miser sur un pic de forme. On souhaitait d’essayer d’enchainer les courses le mieux possible. Être régulier, c’est aussi important, c’est quelque chose que j’ai réussi pour la première fois en 10 ans!

Tu dois donc être étonné par tes résultats?

Oui! Le travail est déjà fructueux, je visais plutôt le TOP 10 d’une coupe d’Europe et un retour dans les 20 premiers en Grand Prix!

Est-ce que ces résultats ont changé tes attentes pour ton futur ? Inspires-tu à monter rapidement en coupe du monde et en série mondiale?

Je vais courir à Châteauroux et après je pars à Font-Romeu. Là-Haut nous ferons un point avec le coach.

J’ai peu de chance d’être à MAUI pour le mondial de XTERRA (stage professionnel) donc cette fin de saison se fera en triathlon classique.

Effectivement, j’aimerai bien finir 2015 avec une participation en coupe du Monde.

Pour la série mondiale, on verra ce qu’il en est de mon classement ITU et des critères d’accès, mais pas avant fin 2016 ou même 2017.

Que devons-nous te souhaiter pour ton avenir?

Pas de blessures, pas de chutes, un podium à Châteauroux et de continuer à prendre du plaisir dans notre si beau sport !

Je te remercie pour la visibilité que tu donnes aux athlètes et de m’avoir accordé cette interview.

 

Aucun commentaire

Commentaire fermé