Special Championnat du monde 70.3 > Antony Costes se fait trimer.

Même si Antony Costes n’est pas encore le premier qui vient à l’esprit lorsque l’on pense à la scène française en longue distance, il reflète pourtant bien cette nouvelle génération ambitieuse et impatiente de faire sa trace en 70.3. Athlète complet dans les 3 sports, sa 4e place au récent Championnat d’Europe en Ironman 70.3 n’était surement pas le fruit du hasard. Rares sont les français qui peuvent revendiquer son niveau de performance.

À l’aube de sa participation au Championnat du monde de 70.3 en Autriche, Trimes en profité pour en savoir plus sur lui durant cette période charnière dans le développement d’un athlète. 

11960438_10206227886229553_567794689_oTu fais partie de cette nouvelle génération qui a décidé de se lancer jeune dans le 70.3, peux tu nous expliquer ton choix…

Tout d’abord, merci à Trimes pour cette interview! Le choix de concourir sur 70.3 est pour moi une étape intermédiaire avant de me lancer sur la distance Ironman. Cela permet d’être progressif sur la distance et de laisser un peu plus de temps à mon corps pour s’adapter. Je ne pense pas que cela soit mal vu, et je perçois même plutôt de la bienveillance de la part des « durs à cuire » du triathlon vis-à-vis de ce choix!

Peux-tu nous parler un peu de ta réalité en tant que Pro en triathlon? Est-ce que tu envisages de te lancer dans une carrière à temps plein?

Jusqu’à présent et même si j’ai concouru en catégorie « Pro » à chaque fois que l’occasion s’est présentée, je ne peux pas (encore) dire que je suis un réel sportif professionnel. En effet, je concilie ma pratique sportive avec une thèse de Doctorat en Biomécanique (intitulée « Une Nouvelle Approche du Cyclisme: la Transition Assis-Danseuse comme Prétexte à l’Étude de l’Optimisation du Mouvement ») et quelques enseignements à l’Université de Toulouse. Cela durera jusqu’à la fin de l’année. Il n’a pas toujours été évident à concilier avec le sport de « haut niveau », mais j’y ai trouvé un équilibre et j’ai même continué à progresser d’année en année! Je suis d’autant plus impatient à me lancer dans le grand bain, puisque l’année prochaine sera ma première en tant que professionnel à 100%. C’est un véritable rêve d’enfant que de pouvoir vivre de sa passion, je n’ai pas encore eu le temps de me poser suffisamment pour bien le réaliser!

L’année dernière, tu étais sélectionné en équipe de France pour les championnats du Monde de LD, comment as-tu vécu ta non-sélection?

Cela a été une grosse déception, d’autant plus grande que j’en avais fait un des points centraux de ma saison. Ce fut en plus une grosse frustration, car j’avais des éléments objectifs me permettant d’affirmer que j’étais plus rapide que l’an dernier. Je n’ai malheureusement pas su le montrer lors de la période de sélection. Mais cette -très relative- cruauté fait aussi la beauté de ce genre de sélection lorsqu’elle se présente!

J’imagine que c’est une douce revanche pour toi d’être qualifié pour les championnats du monde d’Ironman 70.3 sachant que le niveau est plus dense.

Oui, une douce revanche et un sauvetage in extremis! Ce fut plutôt chanceux, car cela fait suite à un gros roll-down. Le comble, c’est qu’avec mon résultat au Championnat d’Europe 70.3 à Wiesbaden, j’ai déjà quasiment assuré ma qualification pour les mondiaux de 2016 en Australie…

Quel était ton objectif pour cette saison?

Comme dit précédemment, j’avais fait des Championnats du monde ITU Longue Distance mon premier objectif de la saison (rat !), avec possibilité de me rabattre sur le Championnat de France longue distance (encore raté!). Mon second objectif de la saison était le mondial Ironman 70.3, et je ne suis pas passé loin de la correctionnelle!

Enfin, et j’en profite pour en faire l’annonce officielle, un autre objectif est désormais de commencer à marquer des points pour le Kona Pro Ranking 2016, et cela commence dès ce week-end en Autriche!

Tu es passé par quelques hauts comme ta 4e place à l’Euro et bas avec ton craquage au Championnat de France de LD. Quel bilan en fais-tu?

Je savais que cela serait un défi de continuer à progresser en 3e année de thèse, et à ce niveau le bilan est plutôt positif! On fera le bilan à la fin de la saison…

Est-ce que l’on apprend des échecs?

Dans mon cas j’essaye en tout cas d’en tirer le maximum! J’aime bien rappeler cette citation de Michael Jordan : « J’ai raté plus de 9000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu 300 matchs. 26 fois, on m’a fait confiance pour le tir de la victoire et je l’ai raté. J’ai raté, raté et encore raté dans ma vie. Et c’est pour cela que j’ai réussi ».

Un fait qui m’a marqué, c’est que ta 4e place à Wiesbaden était probablement l’une des plus belles performances françaises sur la distance. Les spécialistes savent très bien qu’elle équivaut à une victoire sur des courses du circuit ordinaire. As-tu l’impression d’être un peu dans l’ombre?

Cette 4e place à Wiesbaden sur le Championnat d’Europe est très certainement mon meilleur résultat… À ce jour! Le podium s’est en plus joué à très peu… Une victoire sur une autre course aurait peut-être eu plus d’impact. Patience!

Peux-tu nous parler de ta relation avec ton entraineur Nick Hemet?

Nick m’entraîne depuis fin 2011, mais nous n’en sommes qu’au début de l’aventure. Nous sommes sur la même longueur d’onde dans de nombreux domaines et il m’apporte énormément. C’est un entraînement à distance et nous ne nous voyons que quelques fois dans l’année. Cela a des avantages et des inconvénients, mais jusqu’à présent cela me réussit plutôt bien. Il nous reste encore énormément de perspectives à explorer!

Sachant que tu étudies dans la science du sport, ta décision de te faire coacher peut surprendre…

Oui, en plus de la Recherche, j’ai passé une deuxième spécialisation dans l’Entraînement sportif lors de mon Master. Avant d’être entraîné par Nick, j’ai passé quelques années à gérer ma préparation moi-même. J’y ai beaucoup appris, car la formation théorique ne fait pas tout, et j’ai même eu une progression assez linéaire. J’ai voulu changer avant une possible stagnation. Cela a d’autres bénéfices, notamment celui de ne plus être seul à faire mes choix et à orienter mon entraînement. Avec Nick, c’est un échange constant.

Ton objectif de la saison aura lieu ce week-end, rares sont les Français qui ont osé s’aventurer sur cette course, dans quel état d’esprit t’alignes-tu?

Extrêmement motivé pour y réussir!

Je sais que les athlètes n’aiment pas parler de dynamique, mais as-tu quand même un scénario en tête?

Je n’ai pas encore pu repérer les circuits, mais vu la densité d’athlètes cela se jouera certainement à l’usure et il faudra être rapide dans les trois disciplines!

Comment qualifierais-tu le parcours, as-tu l’impression qu’il correspond à ton profil?

De ce que j’en ai vu pour le moment, le cadre autrichien est magnifique. Le dénivelé positif en vélo (environ 1300m) favorisera les athlètes complets. Je n’ai pas de parcours fétiche, mais j’ai fait en sorte que celui-ci me convienne! Il me rappelle celui de l’Ironman 5150 Marseille avec du plat au début et à la fin du vélo, et une montée centrale assez roulante (13km à environ 5% de moyenne)…

Est-ce que l’on peut te dire merde pour ce week-end?

Je ne sais pas comment c’est interprété au Canada, mais si c’est comme en France, je suppose que oui!!! Merci encore, Alex, et à bientôt!

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1 commentaire
  1. a chaque fois que je vois une start list de 70.3 en europe, je vois anthony costes dedans. je me demande comment il fait pour gérer la fatigue avec autant de 70.3 si proches, en début de saison il en a fait 4 en 5 weekends.