SPECIAL CHAMPIONNAT DU MONDE 70.3 > FRED LIMOUSIN SE FAIT TRIMER.

Fred Limousin est sans conteste l’invité non attendu des premiers championnats du monde présentés en Europe. Cet athlète français reflète l’autre réalité de ces pros qui sont sur le circuit par passion et la volonté de se mesurer aux meilleurs. On s’est entretenu avec Fred pour en savoir plus sur sa double vie et de ses réalités. 

Dans quel état d’esprit te présentes-tu à ces championnats du monde?

Assez détendu et vraiment impatient d’être là-bas et de retrouver l’ambiance du Championnat du monde! Je n’ai pas de pression particulière, car cette qualification est une petite surprise donc, j’étais déjà focalisé sur ma préparation de l’Ironman de Majorque fin septembre. Mais c’est souvent dans ces conditions que l’on peut faire de belles choses!

11921834_10207337581015073_807270329552906787_oTu es l’un de ces athlètes qui sont arrivés assez tard au triathlon (passé de cycliste et de nageur), on imagine que cette qualification a une signification pour toi parce qu’en passant pro, la tache devenait nettement plus difficile.

Effectivement, lorsque l’on décide de sauter le pas en s’inscrivant sur le circuit en PRO, on fait souvent une croix sur les championnats du monde IM et 70.3. En tout cas, c’est ce que je pensais ! Alors même si la qualification pour Kona reste pour moi inaccessible , je me suis rapidement rendu compte qu’il était possible de décrocher le sésame sur 70.3.

Pour cette saison, c’est une surprise, car j’étais assez loin au 70.3PR et selon mes calculs, il me manquait quelques points pour espérer faire le voyage en Autriche. Mais le roll-down fut important cette saison, tant mieux pour moi !

D’ailleurs, dans le fameux débat de l’AG et le Pro, pour toi qui as rapidement connu le succès en montant sur le podium dès ton premier championnat du monde de 70.3 et qui terminera l’année suivante dans le top 70 à Kona. Qu’est qui t’a poussé à faire le pas en passant pro?

Lors de mes premières années de pratique, j’ai eu la chance de participer 3 fois au Championnat du monde 70.3 à Las Vegas (2011, 2012, 2013) et 2 fois à Kona (2012, 2013) avec de bons résultats. J’avais donc envie de découvrir d’autres courses, d’autres destinations avec la flexibilité d’engagements qu’engendre la licence PRO. Et même si je n’ai pas la prétention d’être un grand triathlète, j’avais l’envie de me frotter aux meilleurs mondiaux! Je garde un super souvenir de ma première expérience PRO à Panama en 2014 ou j’étais sur la ligne de départ entre Bertrand Billard, Javier Gomez et Starykowicz! C’est pour vivre cela que je fais du triathlon!

Et je vais être servi dimanche à Zell am See!

Tu aurais aussi pu te contenter d’être l’un des meilleurs Français en AG. C’est souvent plus facile, surtout qu’on imagine que tu ne vis pas du triathlon…

Il est clair qu’aux yeux du public non spécialiste et de certains partenaires, il est parfois plus glorieux de se présenter comme un des meilleurs amateurs plutôt qu’un PRO moyen. Mais une fois qu’on expose bien les choses, il est souvent plus « facile » de trouver des soutiens et des partenaires pour mener à bien notre projet. Et comme je l’ai dit précédemment, j’aime me frotter aux meilleurs.

Effectivement, je ne vis pas du triathlon! Le terme PRO prête souvent à confusion, mais PRO ne veux pas dire professionnel au sens que l’on entend ici en France. Je suis éducateur sportif  et directeur sportif d’un centre de formation cycliste U-19, c’est cela qui me fait vivre et mon calendrier de compétitions est en fonction de mes disponibilités professionnelles et non pas l’inverse.

Peux-tu nous parler de ton activité professionnelle, qui est ton coach et à quel point es-tu dédié au sport?

Je suis responsable d’une équipe de jeunes cyclistes prometteurs, ce qui engendre de nombreux déplacements à travers la France et même à l’étranger. J’ai la chance de toujours avoir mes baskets et mon vélo avec moi. J’arrive donc à m’entrainer quasiment tout le temps en partageant des séances d’entrainement de vélo avec les coureurs.

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Je m’entraine moi même, car j’ai du mal à suivre un plan d’entrainement notamment  à cause des nombreux changements dans mon emploi du temps professionnel. J’adapte également  mes séances en fonctions des sensations et de la météo capricieuse que nous avons dans le Nord. Je suis conscient que s’entrainer soi-même n’est pas la meilleure solution, mais pour l’instant cela me convient plutôt pas mal.

Donc que ce soit dans le boulot ou à la maison, le sport n’est jamais très loin! J’ai la chance d’avoir une femme également passionnée de sport et de triathlon ! Elle prépare d’ailleurs son 1er Ironman (Mallorca) et s’entraine même plus que moi en ce moment, ça m’inquiète un peu!

Tu fais d’ailleurs partie du projet triathlon store, j’imagine que leur support te facilite la vie.

Il est clair que le triathlon Store Team PRO m’apporte un soutien énorme ! Nous avons la chance d’avoir ce qui se fait de mieux du point de vue matériel avec des partenaires prestigieux. Ce n’est plus a moi de « trimer » pour trouver des sponsors et du matériel, le Team s’en charge! C’est un énorme plus.

De plus, nous sommes tous sur la même longueur d’onde avec une vision de ce sport qui me plait beaucoup! C’est une grande fierté pour moi de porter les couleurs du triathlon Store!

À quoi t’attends-tu comme course en Autriche?

Avec la présence de Gomez, on peut être certain que cela va nager très très vite! Le parcours vélo, difficile, mais roulant! Il va surement permettre aux meilleurs cyclistes comme Kienle de revenir à l’avant, mais je doute qu’il y ait de gros écarts à la fin du vélo. C’est donc à pied que cela va se jouer et l’on peut s’attendre à voir une belle bagarre Gomez/Frodeno comme l’an dernier.

De mon côté, je pense batailler avec tout ce beau monde … dans le box de départ ! J’espère simplement réussir à accrocher un bon groupe en natation et donc profiter d’une bonne émulation sur la partie vélo pour rouler vite! À pied, ce sera « sauve qui peut »!

Samedi soir, quel résultat te satisferait?

Je ne mets pas de pression particulière, mais il est clair qu’avec un dossard sur le dos, je donnerai le meilleur! Un top 30 serait pour moi une très bonne performance à ce niveau!

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