Le rachat d’Ironman, une bonne nouvelle?

Rares sont les occasions de voir Ironman faire les manchettes dans la presse généraliste. Dans ce cas, il faut se diriger vers la section financière. Les titres font le buzz comme l’Homme le plus riche de la Chine achète World Triathlon (WTC) pouvait-on lire sur CNN.

Un peu comme toujours, cela alimente la crainte occidentale de voir une Chine trop conquérante. Cela pourrait pourtant paraitre si logique quand on considère que les différents grands événements sportifs sont de plus en plus fréquemment en Asie…

Mais dans le cas du conglomérat Wanda, le rachat de la WTC est d’autant plus logique puisqu’elle est déjà propriétaire d’un géant du sport-business soit Infront Sport. À l’image d’IMG, Lagardère, ASO, cette compagnie est omniprésente dans le sport, entre management d’athlètes, diffusion médiatique et organisation d’événements, son offre est totale.

Le placement de Wanda n’est donc pas pour satisfaire le caprice de l’homme le plus riche de la Chine, mais sachant que la synergie entre Ironman et Infront Sport permettront à la WTC de prendre une nouvelle dimension.

On savait déjà qu’Infront Sport était déjà l’organisation à qui l’on doit la diffusion des émissions Ironman en Europe. Elle est déjà derrière l’organisation de plusieurs Ironman en Europe. Dirigée par le fils de Sepp Blatter (président de la FIFA), la WTC restera une division mineure pour eux qui sont habitués à gérer les droits de diffusion de la FIFA.

Est-ce qu’il faut s’attendre à des changements importants?

Infront Sport est l’organisation derrière le circuit des marathons majeurs (World Marathon Majors). Ce sport a exactement les mêmes problématiques que le triathlon puisqu’il est très rare de rassembler les meilleurs athlètes sur un même événement. En connaissance de cause, on peut espérer Infront appliquer son savoir-faire pour offrir un environnement mieux articulé pour les professionnels.

Si leur savoir-faire est bien utilisé, on peut espérer qu’Ironman gagnera très rapidement en visibilité. Infront travaille déjà avec les grands réseaux télévisuels sportifs et sait comment vendre un sport en produisant des émissions attirant de nouveaux adeptes. Infront pourra offrir une dimension médiatique dont la WTC ne réussissait plus à bonifier.

Des courses plus chères?

C’est la grande question, on préfère croire qu’Infront fera profiter de ses connaissances pour attirer des sponsors majeurs. Si c’est le cas, le sport devra forcément gagner en visibilité. C’est peut-être le plus grand échec d’Ironman ces dernières années puisque la présence télévisuelle en Amérique du Nord est pratiquement nulle.

Est-ce que cela va vraiment changer?

Il est difficile de croire que Infront ne s’implique pas dans Ironman. Providence Enquity a tout de même protégé lors de la vente les employés actuels en les garantissant de garder leur emploi pour les 5 prochaines années. Cela signifie que son directeur général si controversé, Andrew Messick sera toujours à la tête d’Ironman, que le bureau chef sera toujours en Californie.

Dans les dernièrs mois, Andrew Messick est devenu un directeur très impopulaire en refusant d’accorder le même nombre de places aux départs entre les hommes et les femmes pros. Il a aussi remis en cause à plusieurs reprises, l’importance des pros dans ses courses et déclarant qu’ils ne méritaient pas des bourses plus importantes. On peut désormais imaginer que Messick avait tout simplement les mains liées sachant que la vente était imminente.

De plus, Ironman aurait laissé une ardoise d’environ 300 millions en perte avant le rachat, les repreneurs voudront donc effectuer des changements pour retrouver le chemin des bénéfices.

Et les organisateurs actuels dans tout cela?

Depuis plusieurs années, Ironman a racheté ses courses (organisateur) ou celles des autres (Challenge – organisateur privé). Même si durant le rachat, les directeurs de courses ont eu l’assurance de rester à l’emploi sur une période de 5 ans, les choses ont donc le temps d’évoluer avant de voir une uniformisation totale en matière d’organisation.

Et Challenge?

Si Challenge contre Ironman, c’est un peu David contre Goliath, il ne fait aucun doute que pour l’organisation allemande, le rachat de la WTC doit les inquiéter. Infront a toutes les cartes dans ses mains pour mettre encore plus d’ombre sur Challenge.

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