Kona – Histoire d’athlète > Cristian Bustos, l’idole de tout un peuple.

Ce petit bonhomme d’à peine 1m70 était capable de renverser des montagnes. Cristian Bustos fut la 1ère légende du triathlon Chilien et au delà, d’Amérique du sud.

12067403_10153600650559174_1062880251_nDans un pays où la passion se résume au ballon rond, Bustos réussira le pari improbable de devenir une véritable star adulée par tout un peuple. Aujourd’hui encore, sa popularité est intacte. Et cette popularité, il la doit autant à sa persévérance et à son talent, qu’à la tournure tragique qu’à prit un jour sa carrière d’athlète.

Bustos, qui venait de la course à pieds et du vélo, connut un progression rapide à la fin des années 80. A une époque où la discipline était le pré carré de l’Australie, des Etats Unis et du vieux continent, ce gabarit de poche parvint à se faire une place au panthéon de la discipline. Il était craint de tous et réputé pour ses qualités pédestres très au dessus de la norme.

Même s’il progressa de façon impressionnante dans ce domaine, Cristian Bustos ne sera jamais un excellent nageur et c’est pour cette raison qu’il s’orientera très vite vers les longues distances. Avec un style compact et ramassé sur son vélo, il était reconnaissable aisément lui qui, pour gagner en aéro n’avait rien trouvé d’autre que de couper la partie basse de son guidon classique. Un style que Bustos complétait par une éternel ensemble maillot de bain+singlet bariolé à une époque où, déjà, cela se faisait de moins en moins…

Déjà 9ème en 1991, c’est en 1992 que le monde le découvrit vraiment lorsque le Chilien emboitera le pas de Mark Allen pendant plus de 18 km sur le marathon d’Hawaii pour conserver une incroyable 2ème place à l’arrivée.

L’ogre californien reconnaitra plus tard avoir craint à ce moment là de perdre la course car Bustos avait la particularité d’avoir un record sur marathon « sec » plus rapide que sa propre meilleure marque (2h16 pour Bustos… excusez du peu !)

Ainsi, 1992 fut un tournant dans la carrière du petit Chilien qui, décomplexé, enchaina ensuite les bons résultats comme sa victoire en 1993 sur ce qui était à l’époque, la 2ème course la plus relevée du monde : Roth.

Du statut d’outsider, il devint naturellement l’un des favoris potentiel pour la victoire à Hawaii.

Près comme jamais, la Chilien craquera et abandonnera pourtant sur la marathon l’année suivante après une course parfaitement maîtrisée qui l’avait encore une fois conduit sur les talons de Mark Allen à l’entrée de T2… Un revers dont Bustos dira plus tard qu’il était « nécessaire » pour digérer ce nouveau statut au départ de la grand messe d’Octobre.

Dès lors, tous les esprits seront tournés vers l’attente de l’édition 1994… Une édition « rêvée » pour beaucoup car Allen ne prendra pas le départ…

Mais c’est un événement tragique qui va briser les rêves de gloire de Bustos. Lors d’une triathlon « anecdotique » en Argentine, il se fera littéralement rouler dessus par pick up qui suivait la course. La scène fut filmée en direct sur la télé locale…Des images impressionnantes, on se demande encore aujourd’hui comment il s’en est sorti vivant…

(Ames sensibles s’abstenir..)

Après des mois d’une longue convalescence, Bustos à force de volonté, parviendra tout de même à recourir. Malheureusement, il ne retrouvera jamais par la suite complètement son niveau car une de ses jambes restera en partie handicapée à cause de la longue et douloureuse opération subit lors de son hospitalisation.

Comme un pied de nez au destin, Bustos réussira le prodige de prendre une incroyable 6ème place à Hawaii en 1995, l’année du 6ème et dernier succès de celui qui l’avait privé de la victoire en 1992 :  Mark Allen.

Tout un symbole…

 

 

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