Spécial Kona > Marino Vanhoenacker, l’athlète oublié qui rode… Et si?

À l’image des jeux olympiques, ce ne sont pas les victoires, mais bien les nombreuses désillusions qui rendent ces événements d’un jour. Savoir répondre le bon jour quelles que soient les conditions est généralement la distinction des athlètes qui restent dans la mémoire collective.

Malheureusement pour Marino Vanhoenacker, toujours vu comme un gagnant potentiel, le Belge n’a jamais trouvé la solution à l’équation hawaïenne. La chute est d’autant plus dure pour cet ancien recordman d’ironman et le plus grand collectionneur de sub 8. Qui peut se vanter d’avoir gagné 12 ironmans dans sa carrière?

Si proche de la perfection, comment oublier son mythique 7:45:58 à Ironman Autriche. Alors qu’il sera au sommet de sa carrière, Marino sera victime d’une collision avec Macca lors de la sortie de la transition. Dans l’opération, son dérailleur ne fonctionnera plus adéquatement et il en payera les conséquences durant la course à pied.

Un homme maudit?

Son après course de 2014 a marqué. Pratiquement en larme, il terminera son épreuve dans l’agonie avec un marathon en 4:31. Sans filtre, il déclarera que c’est tout simplement la fin pour lui. Il ne peut plus demander à sa famille autant de sacrifice pour performer de cette façon. Selon le grand Belge, c’est tout simplement une course qui n’est pas faite pour lui. Il dira, quand j’ai passé la ligne, j’étais tout simplement ailleurs. 

Cela nous rappelle un autre britannique, reconnu comme le meilleur triathlète de son époque et qui n’a pourtant jamais été en mesure de mettre la main sur son fameux Graal.

En fait, il pourrait reporter toute la responsabilité de son insuccès sur la nouvelle procédure de qualification. Lorsqu’un athlète doit commencer sa saison sans une récolte de points à Hawaii, l’handicap est très important et demande aux athlètes de faire plus d’Ironman. Le Belge perdra d’ailleurs le fil durant la saison 2013. Sa course à la qualification lui apportera son lot de blessures sans fin.

Marino nous a donc plongés dans l’inconnu pour ses intentions en 2015. Après la déception de Kona, j’ai repris l’entrainement plus motivé que jamais, j’avais gardé le niveau et surtout je me suis entrainé sans blessure, répond-il.

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Il a finalement pris le départ d’Ironman Brésil qui faisait office de championnat régional pour l’Amérique du Sud. Presque sans surprise, il gagnera dans un temps de 7:53. Même si le nouveau règlement lui permet d’y obtenir son ticket direct pour Kona, Marino ne parlera jamais de Kona. Il s’est lancé un autre challenge.

L’homme a changé, il ne parle plus vraiment de course, mais bien de fête. Le Belge qui a eu tant de mal à répondre présent à la pression si atypique des championnats du monde d’Ironman a tout simplement décidé de ne plus se mettre aucune pression. Cette année, je n’ai fait que 2 fois la fête et mentalement, je suis à mon meilleur, dit-il.

Marino s’était bien donné un challenge à relever et faisant deux ironmans en moins d’un mois. Sa fête s’est donc déroulée à Ironman Autriche, course qu’il n’a jamais perdue. Il offrira une performance digne de ses meilleurs jours avec un temps de 7:48:45, soit seulement à 3 minutes de sa meilleure performance sur ce parcours. Marino dit, je me suis surpris moi même! 

C’est finalement à la mi-aout que le belge prendra sa décision, lorsque je me suis rendu compte que j’avais des bonnes sensations et que je récupérais bien, j’ai décidé de venir à Kona. 

Il ne fait aucun doute que ses deux performances de 2015 l’ont probablement libéré sachant qu’il gagne au Brésil devant un plateau compétitif et dans la chaleur. Marino est-il reparti plus confiant que jamais? Dans les mots de Marino, je ne regrette vraiment pas ma venue à Kona, et mentalement, je n’ai jamais été aussi bien à Kona, je veux courir sans pression et je sais que je peux encore aller chercher un excellent résultat.

Se faire oublier.

Dans les activités promotionnelles de Scott (son sponsor vélo), on se demande même si la marque suisse n’a pas oublié sa présence à Kona où qu’elle soit tout simplement complice d’un plan… Pour les médias, après tous ses pronostiques manqués, le Belge est complètement oublié face à la domination si annoncée des Allemands. Marino a une autre version, selon lui, cela sera l’année des Belges avec Frederik Van Lierde et surtout Bart Aernouts. C’est son année, je n’en ai aucun doute, il court à nouveau à son niveau, avec Frederik, on peut s’attendre à des très grandes choses.

Et si… l’histoire se finissait bien?

Crédit photo, tri sport magazine. 

 

 

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