Conseil > L’effort et puissance des pros à Kona – Frederik Van Lierde et Mary Beth Ellis.

Frederik Van Lierde et Mary Beth Ellis ont accepté de rendre public leurs fichiers de puissance de leur course à Kona. Les deux cas sont particulièrement intéressants puisqu’ils démontrent deux gestions d’effort complètement différentes.

Pour Frederik Van Lierde, en analysant son fichier, on pourrait croire qu’il a parfaitement géré son vélo. Malheureusement, il terminera à la 25e position avec un marathon de 3:39. Est-ce que cette contre-performance est indépendante de son effort à vélo. Malheureusement, on ne peut faire que dans la spéculation.

Dans le cas où ses valeurs sont bien configurées, le score de 277 TSS pour un facteur d’intensité –IF de 79% (IF=Puissance normalisée/puissance moyenne sur un effort maximal d’une heure) devrait être le fruit d’un effort à vélo très contrôlé et attendu pour des athlètes de ce niveau.

Pour les spécialistes, Frederik Van Lierde termine avec une puissance normalisée de 301 watts. La puissance normalisée, c’est  la réponse physiologique à l’effort Puissance normalisée = moyenne (somme(P_moy30^4)))^(1/4).

Pour rappel, quel que soit le niveau d’un athlète puisque le TSS (training score system) reflète en fonction du temps (TSS = IF^2 x Duration (en heure) x 100), il doit être vu comme votre réserve d’énergie dépensée. Ce score n’exprime pas votre niveau à vélo. Un athlète moins puissant produira un effort plus long et donc moins intense pour couvrir les 180 kilomètres, par ce fait, le score de 280 TSS est la référence afin d’avoir assez de réserve à sa disposition pour bien courir.

 

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Dans le cas de Mary Beth Ellis, elle finira à la 13e position chez les femmes avec un marathon où elle explose 3:33.

En analysant, on remarque tout de suite qu’elle fait un effort de 313.1 TSS pour un effort de 5:01. Dans la course, l’Américaine sort avec Rachel Joyce, Liz Blatchford, Michelle Vesterby et Camilla Pedersen. On peut très bien imaginer que Mary Beth Ellis a fourni un effort au-dessus de ses moyens. Même si l’

Le TSS a tout de même des limites, puisqu’il ne reflète pas le nombre d’accélérations et leur rapprochement dans le temps. Même si le IV (variabilité d’intensité) permet de savoir à quel point vous avez fourni un effort régulier, des pecks trop rapprochés pourraient compromettre le reste de votre course sans que les totaux reflètent certaines fautes dans votre gestion.

Un exemple parfait, après 3h20 de vélo, elle passe 25 minutes à 87%. Le cout énergétique est tout simplement trop important, cela correspond au moment où Daniela Ryf fait son effort pour se départir du groupe.

Dans le cas de Frederik Van Lierde et de Mary Beth Ellis, les deux athlètes ont un rapport IV (puissance normalisée / puissance moyenne de 1.05). Même si le facteur d’intensité est aussi de 79%, parce que son effort est plus long, elle démarrera la course à pied nettement plus entamée.

Il passe les deux premières heures à 82% et monte Hawi à 83%. Sur papier, il exécute un vélo parfait avec un effort où l’intensité diminue sur la fin. La dernière heure et demie est passée à 75%. C’est généralement l’idéal pour préparer son corps avant la course à pied.

Le facteur d’intensité reste est une notion difficile à appliquer puisqu’elle est dépendante de la durée de votre effort. Plus votre niveau est élevé, plus vous serez en mesure de tenir une intensité plus élevée puisque votre effort sera plus court.

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