On refait la course avec Cyril Viennot, 6e au Championnat du monde Ironman à Kona

Avec une nouvelle 6e place, Cyril Viennot vient de confirmer qu’il n’était l’athlète d’une seule course. Lui qui avait déjà effectué la meilleure performance masculine à Kona, devait cette fois-ci répondre aux attentes. On s’est entretenu avec lui pour en savoir plus sur sa course.

Après ta performance de l’édition précédente (5e), est-ce que ta préparation a été très différente pour cette année? 

Un peu, car l’an dernier il y avait les championnats du Monde LD ITU trois semaines avant Hawaii, donc la prépa s’était faite plus en amont.  Et cette année, je suis devenu papa pour la deuxième fois en août…

Tu as rempli ton objectif en allant gagner le titre mondial ITU LD, est-ce que cela t’a retiré une certaine pression avant de te présenter à Kona? 

Pas du tout ! Pas mal de Français espéraient que je fasse mieux que l’an dernier, et pour ma part je n’étais pas venu pour acheter du terrain comme on dit!

La grande surprise est ta natation, comment expliques-tu le fait que tu sors dans le groupe de tête (seul Frodeno, McNeize et Potts était devant). 

Difficile à dire. J’ai plus travaillé la natation cette année, ça a fini par payer, je pense, même si c’est encore limite.

12088280_1179231915427361_2997500271161009730_nLorsque tu montes sur le vélo et que tu te rends compte que tu es pour la première fois dans le Kona Train, tu te dis quoi? 

Ça donne un bon coup de boost, mais j’avais déjà très mal aux jambes. Je me suis dit que c’était la situation parfaite et que ce serait dommage de lâcher ce groupe! Bon, on connait la suite…

Généralement, la première heure à vélo est nettement plus soutenue, peux tout nous parler des changements rythmes et de la difficulté à tenir sa place… As tu l’impression que ça a roulé par à coups? 

Disons qu’il y a 12m entre chaque athlète au minimum, et l’on était 24 au départ. Cela fait presque 300M entre le 1er et le dernier du groupe. Alors forcément derrière on est parfois à bloc, et ensuite il faut carrément freiner. C’est épuisant. Mais, si on veut repasser devant il faut dépasser le groupe au complet, c’est quasiment impossible.

Comment as-tu abordé cela, est-ce que tu t’étais donné une limite pour les suivre?

Non, je ne regardais pas les watts et j’ai écouté mes jambes…

Tu poses finalement le vélo à la 15e place, dans quel état d’esprit es-tu à ce moment? 

Je me suis dit qu’il fallait que je limite la casse pour au moins repartir de Kona avec des points pour le KPR 2016! Mais au bout de moins d’un kilomètre, Gaël Mainard m’a donné les écarts sur le top 10 et sur le 6e, et il n’y avait « que » 3’30 environ de retard sur la 10e place. Ça m’a remotivé.

Peux-tu nous parler des conditions, est-ce que tu penses que c’était plus difficile que l’année dernière?

Non pas vraiment, je dirais même qu’en vélo il y avait moins de vent. Par contre à pied il faisait plus chaud. D’habitude le ciel se couvre toujours un peu, et ce ne fut pas le cas cette année.

Comment se passe ton marathon? Es-tu conscient que tu peux vraiment faire une belle remontée? 

Eh ben plutôt bien, écoute ! Plus sérieusement, je suis resté avec Joe Skipper 5/6km, on s’est dit que ça nous aiderait à partir sur un rythme correct. Puis il a lâché et au demi-tour d’Alii’i Drive, j’ai vu quatre coureurs  assez proches, et j’ai un peu accéléré. Une fois ces athlètes en visuel, le top 10 me semblait un objectif minimum. Si tu ne crois pas en toi à ce moment-là, c’est sûr que ça peut tout changer. Mais quand je sens que j’ai une bonne foulée, je me dis toujours que je peux remonter.

Et de toute façon j’ai toujours gagné au minimum trois places à pied à Kona. Donc oui, je me dis qu’il y a de bonnes chances que je remonte un peu. Si un jour je pose le vélo dans les cinq premiers, ce sera évidemment plus compliqué !

Tu finis finalement à la 6e place, j’imagine que tu dois être très fier de valider ton résultat de 2014? As-tu l’impression que ton statut est en train de changer?

À l’international oui c’est certain. Mais je reste un bon outsider, pas un favori! Et oui, je suis très satisfait de concrétiser mon résultat de l’an dernier. Mais bon, après avoir fait 5e, le but à moyen terme est de « monter sur la boîte » comme on dit!

À ton avis, qu’est-ce qui te manque pour te rapprocher de la victoire?

De la vitesse, et de la puissance! Et aussi une dizaine de minutes à faire disparaître!

Quelles leçons tires-tu de cette course?

Que rien n’est joué au bout de 60km de vélo. Mais que Kona, ça fait toujours très mal!

Les prochaines étapes?

Trois semaines de coupure pour commencer, et essayer de profiter un peu de ma famille, et ensuite… Je ne sais pas encore. Mais en 2016 ce sera encore Monde LD ITU et Ironman d’Hawaii.

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