On refait la course avec Antony Costes – 2e au championnat continental 70.3 PANAM.

Antony Costes a, de nouveau, démontré qu’il avait bien un rôle dans la nouvelle vague française. Au Panama, il instaure une nouvelle marque pour les tricolores en prenant la 2e dans un championnat continental sur le circuit Ironman. Même si les victoires françaises sont de plus en plus fréquentes, le résultat du jeune toulousain s’est fait avec un plateau nettement plus dense. On s’est entretenu avec lui pour en savoir plus sur le déroulement de sa course et de la suite. 

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Je sais que les pros regardent généralement la liste des pros avant le départ et que cela influence donc la dynamique. Est-ce que tu avais ciblé Lionel Sanders ?

Dire le contraire serait mentir, je pense, la plupart des pros étudient bien les listes de départ et tentent de prédire la dynamique des courses. C’est une tâche généralement compliquée, mais quand Lionel Sanders est sur un start-list. Je n’avais encore jamais couru contre lui, mais sa réputation le précède et c’est donc un nom qui se démarque ! Par contre, il n’était pas le seul à se démarquer, avec notamment Luke McKenzie (2d à Kona en 2013 et récent vainqueur de l’Ironman Australia avec un temps vélo très rapide), Tim Reed, Matt Chrabot, Richie Cunningham, Jeff Symonds, Paul Matthews, Matt Hanson et d’autres athlètes très costauds dans ces conditions de chaleur extrême dont Galindez, Tejada, Amorelli, Pais…

Est-ce qu’on t’informait sur les écarts avec lui? Où tout se faisait à l’œil avec les demi-tours ?

Comme d’habitude, il y avait Mathilde sur place, mais aussi Guy Hemmerlin – que je remercie au passage! – qui ont pu me donner des informations. J’ai aussi pu prendre environ 12 pointages sur lui et les autres (il y avait 4 demi-tours à 180° par tour, et trois boucles en tout).

Comment se passe le vélo, vu la configuration, on aurait imaginé que cela resterait en groupe ?

Malgré la quasi-absence de courant dans le canal de Panama cette année, la natation est restée très groupée (environ 10 athlètes ensemble à la sortie de l’eau), et c’est parti très fort sur les premiers kilomètres sous l’impulsion de Luke McKenzie. C’est effectivement resté assez groupé ensuite.

Qu’est-ce qui te permet de prendre la décision de partir ?

Je ne me suis pas posé de question. Vu le petit « luxe » de ma situation au KPR (pour rappel, seules les 3 meilleures performances sur 70.3 comptent, et il me fallait donc remplacer ma 3e place de Lanzarote pour améliorer ma situation), et vu mes objectifs de l’année (voir les dernières questions de l’interview !),  j’étais ici avant tout pour faire une bonne séance et pour prendre des repères.

Est-ce qu’un doute s’installe en toi ? La peur d’en faire trop ?

Vu d’ici, j’ai l’impression que la perception de la dynamique de course par le public a été un peu tronquée par l’absence de temps intermédiaire sur le live Ironman autour du 60e km (ma puce n’a pas fonctionné sur ce pointage), ce qui correspond au moment où Sanders revient sur le groupe de 6 qui me suivait (McKenzie, Reed, Pais, Matthews, Chrabot, Symonds), et à mon avance maximale sur le second de la course qui est en fait montée autour de 2’45’’ à ce moment-là. J’ai donc creusé tout le long de la course une avance assez confortable, et le seul à me reprendre du temps a été Sanders (qui avait quant à lui perdu un peu de temps sur le début du vélo et avait 3’30’’ de retard au 30e km).

Quand tu poses le vélo et que tu sais que Sanders est à 1:00, tu te dis quoi ?

Je n’y ai pas trop réfléchi, car la course était loin d’être terminée vu la chaleur!

Finalement, son retour se fera rapidement, est-ce que tu as peur que cela revienne de l’arrière? Tu te rends compte qu’ils sont proches ?

Sanders est parti vite pour reprendre la tête le plus vite possible. Derrière il y avait par contre pas mal d’écart et hormis sur les premiers kilomètres, l’écart est resté stable autour de 3 minutes sur mon premier poursuivant (Tim Reed).

Finalement, tu termines 2e et tu fais une excellente opération au KPR, est-ce que c’est au-dessus de tes attentes ?

Oui, c’est une excellente opération au KPR ! J’attends la mise à jour des rankings pour en savoir un petit peu plus.

De quoi es-tu le plus fier dans cette course ?

De mes progrès, en particulier dans ces conditions de chaleur extrême ! C’est mon premier podium sur un P1500 (championnat continental Ironman) après l’avoir manqué de peu sur le Championnat d’Europe l’été dernier (4e sur le 70.3 Wiesbaden).

On me dit que tout cela était une préparation pour ton Ironman… C’est vrai ?

Ce « on » m’a l’air plutôt bien informé ! Effectivement, cette course au Panama était préparatoire à mon tout premier Ironman « full distance ». J’en profite pour faire l’annonce officielle ici : ce sera dans 5 semaines, le 5 mars en Nouvelle-Zélande ! Je suis impatient !

La route pour Kona est bien amorcée non ?

Elle est bien amorcée, oui. Mais il va falloir rester humble face au monument auquel je m’attaque dans 5 semaines en Nouvelle-Zélande!

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