Stéphanie Deanaz se fait trimer > La coach derrière la nouvelle vague féminine de l’EDF

Pour l’équipe de France féminine, 2015 est une saison paradoxale, le manque de résultats en série mondiale cache une nouvelle génération conquérante. Le doublé chez les U23 avec Audrey Merle et Léonie Periault illustre déjà qu’une nouvelle vague est en train d’émerger.

 Alors que la mode est aux squads internationaux où, très souvent, les athlètes préfèrent éviter leurs compatriotes, la structure dirigée par Pascal Choisel fait le pari inverse en les réunissant. L’arrivée de Cassandre Beaugrand confirme cette intention.

Stéphanie Déanaz étant en charge de la majorité des athlètes féminines en Equipe de France et parce que derrière le succès d’un athlète, il y a quasi-nécessairement la « patte » de l’entraîneur/entraîneuse. Trimes s’est donc entretenu avec l’ancienne athlète élite originaire de Poissy, devenue coach pour en savoir plus sur son rôle et sur son cheminement dans un milieu majoritairement masculin.  

Lors de la grande finale, j’ai remarqué que tu étais l’une des très rares entraîneurs au féminin. Est-ce qu’il faudrait en conclure que le milieu est macho ?

Je n’ai jamais eu le sentiment de faire partie d’un milieu macho. Le milieu d’entraîneurs est certes un milieu masculin mais l’explication est à mon sens essentiellement liée aux contraintes du métier.

Entraîner c’est un investissement du quotidien, une disponibilité 7 jours sur 7 et 340 jours par an. Il faut être prêt à l’accepter et avoir la chance de partager la vie d’une personne qui l’accepte aussi.

Lorsque je me suis lancée dans ce métier, j’ai embarqué ma famille dans l’aventure que ce soit mon mari ou mes enfants.

J’accompagne des athlètes de haut niveau qui font beaucoup de sacrifices pour réaliser leur projet, je considère devoir être à la hauteur de leurs ambitions, je me donne donc à 100%.

Mais, est-ce que tu as l’impression que cela a été plus ardu de te faire une place ?

Un entraîneur, qu’il soit homme ou femme, doit gagner sa crédibilité que ce soit vis à vis des athlètes, des autres entraîneurs, du milieu. Je ne pense pas avoir fait exception à cette règle, je l’ai vécu comme tous mes collègues.

Dans ce métier on ne peut pas se cacher, le fruit de notre travail est affiché aux yeux de tous donc nous sommes constamment jugés… ça fait parti du jeu.

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Et ton passage d’athlète à entraîneur, comment cela s’est fait ?

En 2003, mon professorat de sport en poche j’ai décidé de tenter l’expérience à l’étranger où j’ai rejoint le groupe d’entraînement de Brett Sutton. Ce fut une expérience qui ne fut malheureusement pas concluante sportivement (je me suis fait renverser par une voiture sur une des dernières sorties vélo avant les épreuves de sélection pour Athènes) mais ce fut une révélation quant à l’approche de l’entraînement. J’ai mesuré les barrières que nous nous mettions en France. Cette chute a eu raison de ma motivation pour continuer à courir au niveau international mais j’ai voulu exploiter ce que j’avais appris sur mes deux dernières années de pratique au profit du club qui m’avait toujours soutenu.

Sur ces deux années, j’ai côtoyé Jessica Harrison qui avait rejoint le club. Nous nous sommes tout de suite très bien entendues, en course nous étions sur la même longueur d’ondes, nous jubilions de nous retrouver sur les pontons de départ ensemble.

Une véritable complicité est née, nous nous poussions l’une et l’autre en course pour nous transcender.

Cela nous a permis de concurrencer Beauvais qui trustait à cette époque les podiums.

Lorsque je lui ai annoncé que je mettais un terme à ma « carrière sportive » elle m’a demandé si j’étais partante pour l’entraîner et l’accompagner dans sa quête olympique à 2 ans de Pékin… un nouveau défi à deux était lancé et sur celui-là je voulais me donner pleinement.

Cela peut paraître étrange de dire cela, mais j’ai souvent l’impression qu’un athlète va devenir coach en fonction des ses expériences. Ce que je veux dire, c’est qu’il veut en quelque sorte répéter ou changer les choses…

Je pense que mon histoire avec Jessica résume assez bien les raisons pour lesquelles j’ai décidé d’entraîner : me mettre à disposition d’un projet fut une suite logique à mon histoire, je voulais alors m’engager pleinement pour accompagner pour les autres.

Lorsque j’ai commencé, je n’avais pas à cœur de changer les choses, je voulais juste réfléchir et trouver ce qu’il fallait à Jessica pour optimiser ses performances, lui construire du « sur-mesure ».

Je me suis construite en tant qu’entraîneur en travaillant  pour donner le meilleur à Jessica puis ensuite à Carole (Péon).

Mon métier d’entraîneur, je le conçois aujourd’hui comme apprendre à connaître l’athlète le mieux possible pour lui proposer l’entraînement le plus adapté, le plus individualisé. Le binôme que nous formons doit être constamment en interactions pour créer l’entraînement adapté et le faire évoluer avec la maturation de l’athlète.

Entraîner c’est avant tout une aventure humaine dans laquelle je me lance au service de la performance. La relation entraîneur/athlète est, à mon sens, essentielle dans la quête de la haute performance.

Pour moi, on ne devient pas coach par réaction ou alors ça ne dure pas longtemps…

C’est un questionnement que je partage fréquemment avec d’autres acteurs, parce que les entraîneurs sont majoritairement masculins, est-ce qu’ils sont vraiment les mieux placé pour entraîner des femmes ? Je veux dire par là que la compétitivité est vécue différemment sur l’aspect mental entre les deux sexes.  Des fois, on a même l’impression que certains coachs masculins refusent l’aspect émotionnel de l’athlète. On pourrait donc croire qu’une femme sera plus à l’écoute d’une athlète féminine… ou bien je me trompe ?

Je ne pense que ce soit une question d’homme ou de femme mais plutôt d’affinité, de sensibilité. Le meilleur exemple qui me vient est celui de mon ami Laurent Vidal qui entraînait très bien les femmes (Hewitt n°2 mondiale) mais il y a aussi Brett Sutton (Daniela Ryf vainqueur à Hawai, Nicolas Spirig championne Olympique) ou encore Darren Smith (Sarah True, Lisa Norden, Barbara Riveiros). Un homme peut rendre une athlète femme performante et vice et versa.

Souvent derrière une grosse performance ou une carrière d’athlète, il y a l’histoire d’une ou plusieurs rencontres.

Homme ou femme là n’est pas le débat, l’essentiel est la compatibilité de fonctionnement du binôme autour d’un même projet.

Un entraîneur se met, selon moi, au service de l’athlète et de son projet, une fois les bases de fonctionnement posées, l’entraîneur saura adapter les contenus d’entraînement parce que c’est son job, ensuite le temps dira si la relation entre les deux personnes est pérenne ou pas.

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Mais, est-ce que tu crois qu’une athlète féminine est physiologiquement différente d’un homme ?

Non, je dirai que chaque athlète a son profil physiologique et qu’il évolue avec l’âge et la maturation sportive.

J’ai croisé des athlètes hommes de même niveau qui s’entraînaient de façon très différente et idem chez les femmes.

Sur les 7 filles que j’entraîne, il n’y en a pas deux qui ont le même programme, c’est en partie lié à leur vécu mais aussi à leur capacité à récupérer.

C’est là toute la complexité de l’entraînement on ne peut pas mettre les gens dans des cases… ce serait trop simple. Il n’y a pas de recette.

Parlons de 2015, ce fut une année particulière pour le triathlon féminin car, même s’il y a eu le doublé en U23, la France était en retrait dans la série mondiale. Crois-tu que les françaises pourront retrouver rapidement du succès sur le circuit. Sont-elles vraiment si loin ?

Ce ne fut pas une surprise, nous savions au lendemain de Londres que l’olympiade suivante serait difficile pour les élites femmes françaises parce qu’en dehors d’Emmie, aucune autre sportive ne semblait avoir le potentiel de répondre aux exigences fédérales.

Chez les juniors nous avions des athlètes vraiment prometteuses mais il fallait leur laisser le temps de grandir.

En 2014, Cassandre et Audrey ont montré de très belles choses qui pouvaient nous laisser entrevoir une éclaircie à deux ans des JO. Cependant, nous savons que le passage de la catégorie junior à Elite est particulier et très singulier.

La stratégie adoptée par la Direction Technique Nationale est de ne pas se précipiter et laisser les sportifs grandir, évoluer et progresser à leur rythme. C’est à mon sens la garantie de se construire solidement.

Pour être plus précise, ce n’est pas à des juniors ou des espoirs de compenser l’absence d’élites.

Pousser un/une athlète trop tôt vers le rêve olympique peut s’avérer être un cauchemar pour lui/elle.

Certaines de ces jeunes filles sont depuis rentrées en série mondiale, d’autres pas encore, il leur faut maintenant du temps et de l’expérience.

L’objectif en ligne de mire pour toutes ces filles est sur 2020. 

Mais, même s’il ne faut pas précipiter les choses, dans ce fameux débat avec le refus de la F.F.TRI. d’aligner des athlètes du Test Event de Rio et à la Grande Finale (pour une deuxième année de suite), est-ce qu’il n’aurait pas fallu adapter la politique pour la situation actuelle chez les femmes ?

Ces deux épreuves sont soumises à des modalités de sélection, elles sont le reflet de l’exigence attendue par la DTN et le ministère. Notre rôle est d’accompagner et guider les athlètes vers la haute performance, à travers ces critères nous les sensibilisons au niveau de performance de l’épreuve mais aussi à l’exigence de résultat attendu. Mettre en place des politiques différentes en fonction du sexe serait de la discrimination positive qui desservirait le triathlon féminin. C’est au contraire une question de respect que de proposer des critères identiques. On n’attend certainement pas des femmes qu’elles soient moins performantes.

Les cas individuels sont toujours évoqués lors des comités de sélection afin d’ouvrir si cela nous semble pertinent l’accès à un/une athlète dont la progression le justifierait.

C’est dans ce sens que David HAUSS et Dorian CONINX qui n’avaient pas réalisé les critères de sélection ont pour autant été sélectionnés pour le Test Event de Rio.

Pour les femmes, en dehors du fait qu’elles n’aient pas validé les critères permettant l’accès à ces épreuves, elles ne nous ont pas montré sur les courses de début de saison qu’elles étaient armées pour prendre le départ de ces courses et y performer.

Nous faisons des choix dans l’intérêt de l’athlète, de sa progression, de sa maturation, un athlète n’est jamais ressorti grandi d’une participation à une épreuve pour laquelle il n’était pas armé.

Nos filles n’étaient pas prêtes pour prendre le départ de la grande finale, ni même du test Event.

En assistant aux deux courses on a pu mesurer que nous avions pris la bonne décision.

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Mais face à l’adversité, cela semble nettement plus difficile pour elles de se bâtir une confiance pour la suite, la patience est rarement la vertu de l’athlète…

Les critères sont identiques car l’objectif est le même : gagner des médailles aux Jeux Olympiques et Paralympiques.

Notre approche semble porter ses fruits et ce, à la fois chez les juniors, espoirs et Elites, chez les femmes et les hommes et sur toutes les disciplines (triathlon CD, LD, Paratriathlon, Duathlon).

La confiance se construit sur le long terme et les compétitions ne sont qu’une partie d’un tout beaucoup plus vaste.

Peux  tu nous parler de ton travail avec le pôle de Montpellier, de loin, les choses semblent très bien évoluer…

Cela fait désormais 10 ans que je travaille sur le pôle avec Pascal CHOISEL. Nous avons fait évoluer l’un comme l’autre notre approche de l’entraînement au fil des années et avons toujours été curieux des nouveautés.

La FFTRI nous a d’ailleurs permis de nous former à la méthode Action Types ainsi qu’à l’utilisation de l’outil HRv pour analyser la variabilité de la fréquence cardiaque.

Chaque nouvel outil nous permet de faire évoluer et optimiser notre accompagnement et notre connaissance des athlètes.

Nous travaillons dans le même sens, main dans la main et sommes vraiment sur la même longueur d’ondes quant à l’approche avec les athlètes.

Carole PEON a rejoint l’équipe sur une partie plus restreinte de son temps de travail depuis l’année dernière. Elle apporte ses compétences et son regard sur les entraînements.

J’aime l’idée de travailler en équipe parce que je suis convaincue que nous sommes meilleurs à plusieurs, l’isolement est pour moi le piège dans lequel il ne faut pas tomber quand on est entraîneur (je me retrouvais bien aussi sur cet aspect avec Laurent).

Nous fonctionnons tous les trois au quotidien dans l’encadrement des séances, puisque comme évoqué plus haut le nombre de séances est directement lié aux individualisations faites.

Certaines fois Carole ou Pascal viennent en soutien avec moi sur une séance avec juste une ou deux athlètes pour me faire ensuite un retour extérieur sur ce qui a été réalisé.

Je réfléchis à la conception des programmes mais je concerte très souvent Pascal ou Carole pour m’assurer de la pertinence de mes choix, de même que pour les calendriers.

Dans notre accompagnement nous sollicitons fréquemment aussi nos collègues notamment Jérôme DROUARD pour l’accompagnement mental mais aussi Claude MARBLE pour le médical.

Nous essayons de faire un maximum de prévention donc nous travaillons avec différents outils dont nos collègues ont la maitrise pour se parer des difficultés à venir.

Derrière une structure comme le pôle France c’est toute une équipe qui se mobilise au service de la performance de chaque athlète. 

Considères tu la progression d’Audrey Merle comme ta plus belle réussite ? Surtout que dans son cas, tu es là depuis le début…

Audrey est la première athlète dont je me sois occupée aussi jeune (17ans). Son parcours est pour le moment satisfaisant mais j’espère que ce n’est que le début d’une longue carrière pour elle.

Tout n’a pas été simple. Nous avons dû apprendre à nous connaître en tant que personne puis il a fallu ensuite que j’apprenne à connaître l’athlète qu’elle est.

Nous avons vécu quelques coups durs, une première année difficile où ce que j’observais à l’entraînement ne se concrétisait pas en course, puis des contre -temps médicaux, des chutes.

Nous avons fait preuve de patience et avons tâché de sortir grandies de chaque situation que nous avons eu à surmonter.

J’ai beaucoup sollicité mes collègues que ce soit au sein de la DTN, le médical, le paramédical pour apporter un regard extérieur sur certains nœuds que nous avions à démêler.

Les premiers résultats significatifs d’Audrey ont été une satisfaction pour toute l’équipe qui travaille à mes côtés pour son projet.

Derrière chaque athlète il y a une histoire, derrière chaque performance il y a un chemin parcouru et des difficultés surmontées, dans le cas d’Audrey je peux dire que c’est toute une équipe qui s’est mobilisée.

2015 fut une belle année mais j’espère que la Réussite sera à venir…Audrey n’est qu’au début de son projet sportif.

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J’imagine que c’est une belle marque de confiance de voir des athlètes comme Cassandre Beaugrand et Léonie Periault s’ajouter, mais aussi un challenge additionnel…

C’est toujours appréciable de voir des athlètes prêtes à t’accorder leur confiance. Toutes deux sont arrivées dans des conditions particulières.

Avec Léonie nous nous sommes mises d’accord sur un fonctionnement qui respectait le besoin de Léonie de rester en région parisienne tout en répondant aux exigences indispensables à mon sens à sa réussite. Je gère son entraînement à distance avec le soutien de Gregory ROUAULT sur Poissy puis Léonie vient ponctuellement sur Montpellier.

Cassandre a connu beaucoup de changements : nouvel entraîneur, nouvelle ville, etc…

Individuellement le challenge est de taille parce qu’elles ont toutes deux de grandes ambitions, mais je travaille pour m’adapter et respecter les besoins de chacune

Mon challenge est aussi de faire en sorte que chacune se nourrisse et se renforce grâce au collectif.

Sur la structure, elles sont plusieurs filles ayant de grosses qualités, nous avons l’ambition de faire en sorte qu’elles prennent conscience qu’elles se renforceront au contact les unes des autres.

Nous étendons ce travail à l’équipe de France où cohabitent dans les meilleures conditions des sportifs identifiés qui visent à performer sur les compétitions internationales.

Je sais que Laurent Vidal t’admirait beaucoup pour ton travail avec tes athlètes en soulignant ton « engagement » avec eux. As tu presque l’impression d’en donner trop des fois ?

Lorsque j’entame une collaboration avec un/une athlète, nous nous mettons tout de suite d’accord sur les objectifs, ensuite nous élaborons ensemble le chemin à emprunter pour y arriver.

A partir de ce moment là, je considère que notre engagement l’un/une envers l’autre est clair et je me cale à la hauteur des objectifs déterminés.

Je suis entière, je me vois pas ne pas donner le maximum, j’estime que tu ne peux pas prétendre accompagner un athlète de haut niveau et compter tes heures, l’athlète lui, elle, fait des sacrifices donc il me paraît juste normal de me mettre au niveau. Je ne peux pas prétendre accompagner un/une athlète et me placer dans la barque sans ramer autant que lui/elle.

Si j’en viens à me dire que j’en fais trop, ce n’est pas bon signe, cela signifie que l’athlète est moins engagé (e) que moi, or ça doit rester SON projet.

Il peut arriver que la motivation des entraîneurs prenne le dessus sur celle de l’athlète, c’est le genre de sujet sur lesquels nous échangions régulièrement avec Laurent parce que je pense que nous avions une approche et une détermination assez proche. Ca nous faisait du bien d’échanger très régulièrement sur notre relation aux athlètes, notre position par rapport au projet de l’athlète.

Comment se passe l’entente avec les différentes athlètes, elles sont tout de même aussi des adversaires pour une place aux JO… À chaque fois qu’une nouvelle athlète arrive, c’est aussi un risque…

Elles sont toutes différentes, notre rôle est de leur montrer dans quelle mesure elles ont intérêt à se nourrir de leurs différences. Elles sortiront toutes grandies en apprenant les unes des autres.

Le chemin qui mène aux Jeux et surtout à une performance aux JO (parce que c’est bien là l’essentiel : performer aux JO) est encore long, il peut se passer beaucoup de choses, pour le moment elles doivent grandir, s’entraider pour performer sur les courses internationales comme ont su le faire Audrey et Léonie à Chicago.

Notre objectif est rendre les françaises performantes au niveau international, nous les entraînons pour qu’elles battent les étrangères.

Si elles s’expliquent entre françaises dans la dernière ligne droite c’est que nous aurons atteint notre objectif.

Je n’ai pas un très bon souvenir des championnats d’Europe et du Monde junior 2014. En course à pied, nous avons deux françaises avec une allemande et au final c’est Laura Lindemann qui a remporté les deux courses.

Si elles ont l’intelligence de fonctionner ensemble elles prendront un ascendant physique mais aussi mental sur les autres.

Quand sur WTS les filles se retrouvent en course à pied avec STANFORD et HOLLAND elles savent que ce sera dur parce qu’elles peuvent allier leur force contre elles, c’est la même chose avec les BROWNLEE. Je trouverais dommage si nos filles progressaient bien qu’elles se tirent dans les pattes et laissent des plumes avant le départ sur leurs querelles franco-françaises, elles ont tout à gagner à s’entraider.

Et les entraînements ? Peut on parler d’un fonctionnement comme un squad où vous bénéficiez de l’effet de groupe, ou bien ton approche reste très individuelle ?

Ce n’est pas un entraînement organisé autour d’un ou deux individus comme j’ai pu le vivre dans les squads.

Sur le pôle nous organisons des groupes en fonction des individualités.

Toutes les filles doivent être performantes sur la saison, elles n’ont pas toutes les mêmes objectifs, pas les mêmes qualités, pas les mêmes besoins et pas les mêmes emplois du temps.

Nous organisons des sous-groupes surtout sur les séances spécifiques puis réunissons tout le groupe quand le thème de la séance s’y prête.

Chaque fille a son programme en début de semaine et il n’y a pas deux filles qui ont le même.

Le groupe ne doit pas nuire à la progression individuelle, il doit servir chacune, ce n’est pas simple c’est un challenge !

Et tes autres missions ?

Parallèlement à ma mission d’entraîneur sur le pôle, j’assure aussi la mission d’entraîneur national avec Sébastien Poulet sur les équipes de France Courte Distance RIO 2016-TOKYO 2020.

Cette seconde mission consiste à accompagner les athlètes et leurs entraîneurs dans leur projet. Je suis ainsi en relation avec David HAUSS, Vincent LUIS, Pierre LECORRE, Emmie CHARAYRON, Anthony PUJADES et leurs entraîneurs respectifs afin de les aider à optimiser leur fonctionnement. C’est une autre forme d’accompagnement qui se complète assez bien avec mon quotidien sur le pôle puisque je suis amenée à échanger avec les entraîneurs sur leurs problématiques liées à l’entraînement ou autres aspects liés à l’accompagnement de leurs athlètes.

Que faut il te souhaiter pour cette année?

Beaucoup de médailles … à Rio et sur les grands championnats !

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