Équipe de France féminine > La course aux Jeux Olympiques commence maintenant pour Emmie Charayron, Audrey Merle et les autres

Après la situation des hommes pour les Jeux Olympiques de Rio, on se penche désormais sur le cas des femmes où la situation est très différente mais où les attentes sont toujours les mêmes. La FFtri souhaite aligner des athlètes qui démontrent une capacité à remporter un médaille ou au minimum, être ce qu’on appelle finaliste (par transposition du nombre de places en finales en natation ou cyclisme avec les 8 couloirs/lignes d’eau) soit un top 8.

Sur ​le ​papier, Emmie Charayron a déjà montré ce potentiel dans le passé, cette olympienne à Londres (18e) est d’ailleurs la seule française à être montée sur un podium en série mondiale. Malheureusement, cet exploit remonte déjà à 5 ans (Madrid en 2011). Pour cette ancienne championne du monde junior (2009), les choses sont allés très vite au départ et il a été plus difficile de poursuivre sur le même braquet ensuite. À l’image d’autres femmes de sa génération sur le circuit, le retour aux avant-postes est plus long, mais pas impossible.

La seconde candidate est Audrey Merle, actuelle championne du monde U23, consécration qui est généralement associée au succès en élite. L’athlète originaire de Clermont Ferrand doit apprendre très rapidement. Son meilleure résultat reste une 23e place en série mondiale. Même si le potentiel est indéniable, cela reste une course contre la montre pour démontrer un niveau en concordance avec les exigences de la fédération.

De la même génération, il ne faudrait pas oublier Léonie​ Périault. Battue pour quelques centimètres par Audrey Merle au championnat du monde, on dira que son action à repris de la valeur. Malheureusement, les Jeux arrivent probablement une année trop rapidement pour elle. Elle a actuellement un classement qui ne lui permet pas d’être assuré d’obtenir des départs en WTS et n’a toujours pas d’expérience sur ce circuit.

À moins d’un échange avec une compatriote, Léonie devra se contenter de faire ses preuves en sur les étapes de Coupe du Monde. Sans évoluer en Série Mondiale, il est alors impossible d’évaluer une athlète face aux dynamiques de course observées en série mondiale.

Et les autres ? C’est aussi (sans doute) trop tôt !

​​L​a France profite actuellement d’une relève très intéressante, entre Cassandre Beaugrand, Margot Garabedian, Jeanne Lehair, Emilie Morier, Sandra Dodet, Celia Bremond et même Cécile Lejeune qui reprend les records en course à pied de Cassandre Beaugrand. L’avenir est prometteur, mais tous ces athlètes ont 20 ans ou moins. Relever les attentes pour combler un vide ne peut que mettre leur développement en danger. On peut déjà imaginer que la FFtri pourra disposer dans les cycles olympiques de 2020 et de 2024​ d’une densité féminine comparable à celle actuellement observée chez les hommes.

Une course au dossard avant la sélection ? Un lien automatique ?

Voilà, la France n’est pas en position favorable. Elle n’est pas maitre de son destin.  Pour le moment, seule une française pourrait être en mesure de s’aligner sur la plage de Copacabana. Elle obtiendrait sa place en tant que pays émergent européen (relié au classement ITU – Audrey Merle 50e.  Emmie Charayron est 59e, Léonie Periault 97e).

Seuls 55 dossards seront remis pour les Jeux Olympiques de Rio. La répartition est faite afin que 8 des meilleurs nations soient limitées à 3 dossards au maximum. Certains dossards​ ont été gagné​s​ sur des épreuves ciblées comme les Jeux Europeen​s de Baku. De plus, l’ITU a instauré des méthodes afin de s’assurer que des pays émergents pour chaque continent soi​en​t représenté​s​. De plus, les athlètes doivent tout de même se classer dans les 140 à l’un des classements ITU pour être éligible.

Dans les faits, rien n’indique qu’Emmie Charayron et Audrey Merle ne peuvent pas remonter dans le classement, il reste 7 épreuves au total pour marquer des points soit 4 coupes du monde et 3 épreuves de la série mondiale.

​Au classement olympique (couvrant la période mai 2014 à mai 2016), Emmie Charayron est 71e (1771 points), Audrey Merle 76e (1620 points).

Actuellement la dernière qualifiée​ est la danoise, Ditte Kristensen qui a 2008 points à son actif. Nos deux françaises n’ont donc pas le droit à l’erreur. Une WTS vaut actuellement 900 points et une coupe du monde 500 points.

À titre d’exemple, 400 points, cela correspond donc à un top 12 en WTS ou un podium en coupe du monde. Le cahier des charges est donc imposant pour que nos deux françaises obtiennent un dossard par ce biais​.

Important, l’obtention d’un dossard n’est pas nominative ! Mais dans une logique où l’athlète obtiendrait un dossard selon le classement ITU olympique, il devrait être obtenu grâce à une performance démontrant la capacité de l’athlète à rentrer dans les 12 meilleures lors d’une série mondiale et donc permettre à l’intéressée d’être en pole position pour recevoir ce dossard olympique.

Dans l’hypothèse où la France obtiendrait un dossard via le spot réservé à une nation émergente, cela devrait souligner que nos femmes n’ont pas été en mesure de percer au minimum le top 15 à une épreuve de WTS et donc qu’elles ne répondent pas à la demande de la fédération qui est de démontrer au minimum une faculté à être finaliste aux J.O.

Comme tout autre sport, la fédération pourrait alors décider de ne pas ​sélectionner de représentante même si elle a un dossard en sa possession.

Même si ce scénario serait regrettable et risque fort d’être incompris par l’opinion publique, la direction technique souhaite agir en cohérence avec la stratégie fédérale qui est de ne pas se satisfaire d’envoyer des athlètes simplement pour « faire » les Jeux. Différentes disciplines ont démontré qu’en augmentant les attentes, les résultats suivaient.

Rendez-vous le 11 mars à Abu Dhabi. Emmie Charayron et Audrey Merle seront au départ de leur route vers Rio !

Aucun commentaire

Commentaire fermé