Saga olympique > La Nouvelle Zélande laisse un dossard / guerre médiatique? Katie Zaferes, 3e américaine.

Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, Trimes préfère ne pas se prononcer sur la sélection des athlètes. Cela ne veut pas dire que l’on a pas un avis, mais  la haute performance est un milieu compliqué où la certitude n’existe pas. Toute loi finit rapidement par retrouver son démenti.

La Nouvelle-Zélande abandonne un dossard.

Cela fait plusieurs jours déjà que l’on entend parler de l’hypothèse ou plusieurs nations refuseraient d’utiliser tous leurs dossards obtenus via le classement olympique.

C’est un choix audacieux et souvent mal interprété par l’opinion publique. Les cadres techniques,  vous expliquerons que la haute performance se doit de redouter la culture de la participation. Une fédération qui a déjà eu du succès en triathlon ne peut se contenter d’aligner des participants aux JOs. Passer de la parole à l’action, rien n’est si simple puisque même si un athlète ne présente pas le potentiel pour être finaliste, on se prive de la possibilité de fournir un domestique à un leader ou de permettre à un jeune athlète de gagner en expérience.

Nicky Samuels (Wanaka), Tony Dodds (Wanaka) et Ryan Sissons (Auckland) se joindront à celle qui a été la première à obtenir sa sélection (avril 2015), Andrea Hewitt (Christchurch). Cette annonce vient donc confirmer l’abandon d’un dossard féminin.

C’est donc Simone Ackermann qui passe à la trappe, l’athlète de 26 ans n’a pas su impressionner les sélectionneurs avec une 19e place à Yokohama (WTS) et une 24e place à Abu Dhabi (WTS). L’actuelle 31e mondiale se voit donc refuser son ticket pour le Brésil.

Évidemment, même si certains sports chronométrés nous ont habitués à être très exigeants, le triathlon reste un sport ou le résultat est nettement plus aléatoire puisqu’il est le fruit de nombreux événements… Tout cela mérite réflexion sachant que Tony Dodds sera le seul représentant de Tri NZ qui n’a pas déjà été aux JOs.

Saison 2015, Les États-Unis dominaient totalement la série mondiale. Les Américains s’imaginaient déjà voir leurs trois représentantes sur le podium olympique. Les critères étant les critères, Gwen Jorgensen et Sarah True ont obtenu leur présélection durant le test event de Rio. Tout cela placera une habituée au podium, Katie Zaferes dans l’inconnu.

La 5e mondiale de la saison 2015 se verra forcée de se battre en 2016 pour obtenir son dossard. USAT exigera de ses athlètes de monter sur le podium à Yokohama pour obtenir la dernière place. Katie Zaferes échouera cette mission. Le document de sélection (écris en début de saison 2015) mentionnait que la fédération américaine pouvait donc attribuer le 3e dossard à un domestique.

Cette hypothèse a créé un phénomène très étonnant. Dans les jours après Yokohama, le conjoint de Katie Zaferes a lancé malgré lui (ou pas) une campagne sur les médias sociaux. En exprimant son incompréhension sur le fait que sa femme n’ait toujours pas obtenu un appel de sa fédération confirmant sa sélection, il a généré une vague de sympathie de son entourage. Les messages sous #Katie2Rio se sont multipliés. Évidemment dans cet exercice, il est difficile de mesurer si le phénomène dépasse les proches. De plus, exprimer un opinion sur une sélection, cela n’engage à rien. Rares sont ceux qui ont tous les éléments pour comprendre les décisions des comités.

Ce mouvement a placé la fédération dans l’embarras et lui a peut-être forcé la main. Plusieurs médias ont critiqué la fédération et ont émis l’hypothèse que Gwen Jorgensen aurait demandé un domestique ou qu’en privant Katie Zaferes d’une sélection, elle éliminait une rivale.

Encore une fois, le processus de sélection doit respecter des règles qui sont dictées par les comités olympiques nationaux. Rien n’indique que USAT a envisagé d’autres scénarios. On doit tout de même se questionner sur l’impact des médias sociaux sur ce processus.

On y reviendra.

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