La cadence en course à pied, un nouvel indice pour connaitre sa fatigue chronique?

Même si l’on dispose de plusieurs outils pour mesurer nos progrès, il n’est toujours pas simple de connaitre son niveau réel de fatigue puisque dans cet exercice d’auto-évaluation il y a plusieurs types de stress (physiologique et émotionnel).

Plusieurs méthodes sont déjà à notre disposition, comme le HRV (variabilité cardiaque) par exemple, mais aucune méthode n’est infaillible. Les scientifiques sont toujours à la recherche de nouveaux indices.

C’est dans ce sens qu’Alliance for Research in Exercise, Nutrition and Activity (ARENA) et Sansom Institute for Health Research et University of South Australia ont orienté leurs recherches sur la variabilité de la cadence en course à pied.

Le but de l’étude était de déterminer si la variabilité de notre cadence pouvait aussi être affectée par la fatigue chronique (long terme). À différencier avec l’effet de la fatigue sur la cadence lors d’une session (court terme).

Ce qu’il faut savoir.

On évoque le chiffre de 180 comme cadence optimale. La vitesse de course est le produit de la cadence et de la longueur de foulée. Ces deux éléments sont variables et s’ajustent en fonction de la vitesse. Lorsque la longueur de foulée est maximale, seule l’augmentation de la cadence permet d’aller plus vite. Le chiffre de 180 ne tient plus. En contre partie, lorsque l’athlète court lentement, tenir une cadence de 180 n’est généralement pas la solution la plus économique. Une vitesse est donc liée à une cadence en particulier et l’athlète peut être tenté d’allonger sa foulée lorsqu’il est plus fatigué. Juste une hypothèse?

L’étude.

10 coureurs entrainés ont enchaîné plusieurs phases d’entrainement. Dans un premier temps, ils ont suivi un entrainement léger sur 7 jours (LT7), suivi d’une période de 14 jours plus intensive (HT14) afin de provoquer un surmenage fonctionnel, et à nouveau un cycle plus léger de 10 jours (LT10).

À la fin de chaque cycle, les athlètes devaient se soumettre à des tests: ils devaient courir à des vitesses de 8, 10,5 et 13 km/h, puis faire un contre la montre sur 5 kilomètres.

Comme on peut s’y attendre, les temps relevés sur TT étaient 18 secondes plus lents après la période intensive en comparaison du premier test, puis 20 secondes plus rapides en fin de protocole (toujours en comparaison avec le premier test).

On peut donc affirmer que les athlètes étaient bien en surmenage fonctionnel, puisque la baisse de performance a été suivie par un rebond et donc un gain de performance.

L’étude a permis de se rendre compte que les athlètes les plus affectés par une période prolongée de charge d’entrainement étaient ceux chez qui on constatait une plus grande réduction de cadence sur les tests à vitesse fixe (10,5 km/h).

Qu’est-ce que cela signifie? La cadence est fréquemment associée à l’acquisition d’une meilleure technique, pourtant, plusieurs études ont démontrées qu’un athlète entrainé adaptait naturellement une longueur de foulée et de cadence optimale en fonction de ces capacités du jour.

La cadence semble donc être un paramètre à surveiller, à comparer sur des séances  ayant des conditions similaires. Si lors d’une session facile vous observez une baisse de votre cadence moyenne, ce sera indéniablement un signe de fatigue.

Plusieurs noteront que le rythme cardiaque peut aussi servir d’indicateur. Malheureusement c’est une interprétation qui est difficile à faire puisque plusieurs facteurs externes peuvent l’influencer également. De plus, contrairement à certaines croyances, pour un athlète déjà très entrainé, une baisse de son BPM sur une vitesse donnée est signe de surmenage.

Au final, c’est l’association de plusieurs données qui permet de faire une meilleure analyse. Et la cadence n’est plus juste réservée à la technique.

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