Road to Rio, les coulisses > Sandra Levenez, sparring partner #1 d’Audrey Merle

Sandra Levenez, licenciée au club d’Issy, exerce le duathlon depuis presque 15 ans. Et rien que sur ces 5 derniers années elle a cumulé 2 titres de championne de France, 2 titres de championne d’Europe, 1 titre de championne du Monde et plusieurs médailles d’argent et de bronze… Sa saison 2016 se voit malheureusement écourtée pour blessure, après une 3e place arrachée dans la douleur aux championnats d’Europe en avril dernier. Tout comme Audrey, Sandra est suivie par Stéphanie Deanaz au pôle France de Montpellier.


Comment vous êtes-vous rencontrées avec Audrey?

je l’ai connue à son arrivée sur le pôle. La première année de sa venue je m’entraînais surtout avec Jess (Harrison)  et Carole (Péon) qui étaient encore en activité. Puis quand elles ont arrêté, on a commencé à s’entrainer plus fréquemment ensemble, surtout qu’on a la même coach ce qui aide.

Qu’est-ce qui fait que ça a accroché?

On a des qualités qui font qu’on se complète – bon sauf en natation où clairement je l’aide pas ! (rires). En vélo et en cap, on a des niveaux proches, quand l’une est moins bien l’autre lui apporte un coup de pouce.

A quelle fréquence vous entraînez-vous ensemble?

Sur ce stage à Aix les bains, on partage les sessions vélos (même si je l’accompagne à la piscine) et pour les sessions cap je prends le VTT.

A Montpellier on partage toutes les séances car on a les mêmes besoins physiologiques en termes d’entrainement. Nos planifications sont assez semblables avec quelques variantes bien sûr.

Avez-vous des petits rituels?

On n’a pas vraiment de rituels mais quand à un moment dans l’entrainement c’est dur, on n’a pas besoin de se parler pour se comprendre. Avec du recul cette complicité nous fait sourire.

Qu’est ce que tu penses lui apporter?

On a des caractères qui sont assez proches. On a des tempérament calmes, on aime poser les choses. C’est assez naturel entre nous. On aime se poser des questions, trouver des réponses, améliorer le quotidien de l’entrainement en y réfléchissant… Je pense que je participe à la mise en confiance. Il n’y a jamais de concurrence, mon rôle est qu’elle soit dans de bonnes dispositions mentales. Pour le reste Steph lui a concocté un bon petit programme où elle peut trouver un bon équilibre physique et psychique.

Sur le plan physique, pour moi cette saison est particulière en raison de ma blessure. Je lui apporte donc une aide ciblée. Par exemple, en vélo, hier, thème de puissance, je ne pouvais pas tenir toute la séance. Donc on a choisi des moments clé ou je pouvais intervenir pour l’aider. J’entrais en action sur un moment où elle était fatiguée alors que moi j’avais encore un peu de fraicheur.

Elle est très en forme. Donc sur séance à intensité, j’essaye de lui apporter un soutien au moment elle est dans le dur. Les sessions aérobies vélo on les fait ensemble.

Est-ce que tu contribues à sa réussite?

Non ce serait prétentieux. L’idée est plus que tout se passe bien dans sa préparation et c’est intéressant de participer à une prép olympique, je l’avais d’ailleurs fait pour Jess et Carole avant Londres. On va pas lui dire tous les jours que c’est les Jeux. Mais ce matin dans la ligne d’eau, les gars ont percuté qu’elles allait aux Jeux et ont demandé une petite photo. Ce sont des instants sympas pour elle. Elle ne se met pas la pression outre mesure, ça va être une belle expérience de vivre ça.

Quelles sont les qualités qui selon toi font qu’elle est qualifiée?

Audrey est une grande bosseuse, elle ne rechigne pas à la tâche. Elle a une approche cartésienne des choses (ce qui peut parfois la déservir) mais c’est généralement une grosse qualité ! Elle est jeune ! Elle va encore progresser… Le temps joue pour elle. L’expérience des Jeux c’est quelque chose où elle sera actrice de la course. Elle n’y va pas la fleur au fusil, elle est mature, même si on sait que le réel objectif est dans 4 ans.

Est-ce qu’il y a des moments difficiles entre vous?

Non jamais! Les moments les plus difficiles sont communs: quand par exemple on est dans le dur à l’entrainement, au même moment. En termes de vie au quotidien ça se passe très bien.

Est-ce que tu es capable de prédire ses résultats en course en fonction de son état de forme?

Ca reste difficile, le seul truc peut-être c’est une grosse séance à pied, oû tu sais qu’elle a fait des gros temps, ou aussi à vélo sur des grosses séances, elle le sait aussi! Quand l’oeil extérieur voit qu’elle est bien, l’athlète le sait aussi… Pendant ce stage, elle est vraiment bien, elle est apaisée, la préparation se passe bien. La perf est un état général physique et mental.

Est-ce qu’elle suit aussi tes progrès et résultats? Est ce qu’elle te conseille?

Pas directement, mais implicitement. C’est un échange mutuel. Maintenant j’ai beaucoup d’expérience, mais c est toujours bien d’avoir un oeil extérieur, surtout de quelqu’un de jeune.

Ton scénario de course idéal pour les Jeux?

Indépendamment des autres, j’aimerais qu’elle se retrouve dans un état physique, où elle aura ce pic de forme, et mental pour qu’elle vive cette course totalement. Si elle rassemble toutes les cartes pour répondre aux exigences du parcours physique et mental, ce sera déjà une victoire. Quant aux circonstances même de la course, cette année les filles n’ont jamais été toutes présentes en WTS, donc le scénario a Rio va être ouvert et passionnant. Audrey va faire une course accomplie.

As-tu un petit mot d’encouragement à lui adresser?

«Black Bird» il faut vraiment que tu te fasses plaisir! C’est un moment magique, un privilège! Alors laisse-toi aller, défonce-toi, et ça va le faire tranquillement!!!

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