Dr Trimes > Pourquoi la LD n’est pas olympique, quel impact pour les pros?

Après chaque olympiade, vous êtes nombreux à vous plaindre que seul le triathlon avec drafting soit présenté aux Jeux. Un groupe va juste le qualifier comme une pratique qui ne respecte pas l’intégrité du sport.

On a un avis qui diverge totalement d’autant plus qu’il suffit de voir que les plus grands écarts faits sont justement sur la partie cycliste, mais à l’origine, c’est le président Juan Antonio Saramanch qui a demandé ce correctif.

La raison est simple et valable, il avait le sentiment que le sport serait très difficile à comprendre avec la problématique des distances entre chaque athlète et que les pénalités rendraient le spectacle incompréhensible pour les non-initiés. C’est d’ailleurs le cas avec la marche. On a toujours le sentiment que la course peut-être tronquée à n’importe quel moment.

Revenons à la longue distance. Certains parlent d’un acharnement de la fédération à ne pas reconnaitre la longue distance et donc, à ne pas supporter ces élites. Ce n’est pas exactement le cas puisqu’il existe bien une équipe de France LD qui est présente lors des championnats du monde ITU. Bertrand Billard, Sylvain Sudrie ou encore Cyril Viennot sont des réguliers. En portant le maillot bleu, ils reçoivent le support du staff technique.

C’est un fait peu connu, mais Cyril Viennot étant enseignant de profession, ses sélections en équipe de France LD le rend éligible au programme de l’État pour une décharge de service. L’aide n’est pas mineure. Cette pratique est aussi disponible pour les athlètes en duathlon, soit un autre sport qui mériterait aussi d’être olympique selon nous.

Afin d’être sous le giron national, il faut aussi se soumettre à quelques obligations. D’après notre compréhension, même si Cyril Viennot ou encore Sylvain Sudrie garde les championnats du monde ITU LD comme un objectif, certains athlètes ne sont tout simplement pas intéressés par ce projet et d’autres ont du décliner à cause du conflit de calendrier (2 semaines entre Chpt M et Kona). Les choses pourraient être très différentes en 2017 puisque la championnat du monde LD sera devancé à fin août.

Mais voilà, comme vous devez le savoir, la longue distance c’est avant tout les courses Ironman, Challenge ou indépendante. Si certaines courses Challenge sont depuis peu sous la fédération européenne (ETU), pour le reste, on parle d’un circuit privé et donc professionnel et qui n’est donc pas sous la supervision de l’ITU. Seules les règles sont désormais partagées.

Cela signifie que l’Ironman (WTC) n’est pas réellement reconnu par l’ITU. En contrepartie, les pros ont une liberté qu’ils n’auraient pas si le sport était fédéré. On peut aussi aller plus loin, pourquoi il n’y a pas d’ultra marathon, de trail, de cross aux JO?

Est-ce que cela pourrait changer? Les deux organismes (ITU & WTC) travaillent désormais ensemble puisque Ironman produit plusieurs courses de la série mondiale. Il y a effectivement un rapprochement et certaines réformes pourraient arriver très prochainement. Dans la boite à carton, Ironman pourrait reprendre un système avec un palier continental, monde et série mondial et rendre l’accès aux courses conditionnelle à son nombre de points.

Maintenant, la question est de savoir si la longue distance a réellement besoin des jeux olympiques.

Certains parlent de la longueur de l’événement comme une barrière, mais le cyclisme avec ses 250 km à Rio est aussi dans la catégorie des formats longs.

Vu l’acceptation de nouveaux sports comme le surf, le Skateboard et le retour du Baseball (Tokyo 2020), l’argument des circuits professionnels est sur le point de tomber pour de bon.

Mais sachant que le CIO travaille déjà avec l’ITU, c’est seulement l’ITU qui peut faire les démarches pour faire entre la longue distance aux Jeux olympiques.

Pour le moment, l’ITU souhaite toujours faire entrer le relais aux JO. Les chances semblent être très bonnes pour Tokyo. L’union internationale avait déjà tenté de faire évoluer le format du triathlon avec un format en manche soit semi et finale. Le CIO aurait refusé ce changement considérant que cela ajouterait le nombre d’Olympiens.

Malheureusement, rien n’indique que la longue distance est dans les cartons de l’actuelle présidente de l’ITU. Cela risque donc de prendre beaucoup de temps et si cela passe par l’Ironman, il faudrait faire de nombreuses réformes avant pour s’assurer que le sport soit plus accessible et mieux contrôlé.

Maintenant, revenons aux fédérations. Si vous êtes nombreux à attaquer la fédération française pour son non-support aux athlètes LD (hors Chpt M ITU), sachez que c’est le cas pour toutes les fédérations nationales. Cela s’explique simplement, les gouvernements nationaux calculent leur aide aux fédérations en fonction du nombre de pratiquants et des résultats olympiques.

La densité des pros en longue distance ne rentre généralement pas en compte. L’une des rares exceptions, Triathlon Québec avait mis sur pied un programme d’aide pour les meilleurs pros de la province. Sa mission était avant tout de les aider dans leur développement. Après deux saisons, il a été arrêté par manque de fond.

Maintenant le débat ne devrait peut-être aller plus loin en se questionnant pourquoi il n’y a pas de véritable structure pro française comme BMC Ettix. Pour le moment, les Français tricolores sont majoritairement avec Monaco, ironique non?

 

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