La chronique de Xa’ > Grand Prix, plus dure sera la chute.

Avertissement, ce texte est l’opinion personnelle de Xavier Garcin et non l’intégralité de la rédaction de Trimes. Comme on le dit fréquemment chez Trimes, on critique ceux qu’on aime. 


La saison 2016 du grand prix de D1 n’aura pas de grande finale. L’épreuve de Nice annulée,
le classement, sur quatre courses seulement, sacre donc Poissy chez les garçons comme chez les filles…
C’est à peu près tout ce que l’on peut dire sportivement sur un championnat qui décline depuis quelque temps déjà et qui, cette année, ne fut plus que l’ombre de lui même…

Il faut se rendre à l’évidence, le GP n’intéresse plus personne ou presque. Les courses se font de plus en plus dans l’anonymat. Même dans notre petite communauté, 90% des triathlètes n’ont que faire de ces épreuves qui n’ont aucun sens pour eux. Terrible contraste entre des courses pourtant de haut niveau sur le terrain et le désert total en termes de communication et d’intérêt, y compris de la part de ses propres pratiquants…

Lancé sur le forum d’Onlinetri, le sujet disparait presque aussitôt du fil d’actualités… pas grand monde pour le commenter et pourtant, il y aurait tant à dire, tant à remettre en cause…
Alors on pourra écrire ce que l’on voudra pour justifier cette saison noire: une année olympique qui appauvrit les compositions des équipes, des athlètes qui ne seraient là que pour le fric, une formule difficilement accessible et enfin les attentats… Ces raisons sont réelles sans doute, mais de mon point vu, le mal est bien plus profond. Il vient d’un système qui se gangrène par le haut depuis des années et qui conduit aujourd’hui à une fracture réelle entre la masse des pratiquants et l’élite de ce championnat.

Ces deux mondes ne se comprennent plus, car il n’existe plus aucune passerelle entre eux… Pire, nous-mêmes, les acteurs du grand prix, avons le sentiment d’être pris pour des faire-valoir… Car au final, sur le peu de communication qui est fait, de ce championnat, on ne parle de personne, hormis de deux ou trois équipes dont certaines, en plus, sont loin d’être exemplaires…

Sans queue ni tête…
Lorsque je regarde le classement final, j’éprouve un énorme malaise : chez les femmes, Tri Saint Amand et La Rochelle vont descendre… Chez les hommes, ce sont Montluçon, Sainte-Geneviève-des-Bois et Vitrolles qui passent à la trappe. Pourtant, ces cinq équipes se sont présentées et ont courues dans les règles toutes les étapes de ce championnat… Y compris lorsque, de toute évidence, elles étaient condamnées au classement… Devant elles, bien au chaud : Parthenay (à la fois sur une manche masculine et féminine) et Sartrouville (sur deux manches féminines), n’ont pas pris le départ de courses… Et l’équipe des Sables Vendée, chez les hommes, a été quant à elle disqualifiée après une tentative de tricherie sur l’épreuve de Gray…

Cela donne un classement incompréhensible et surtout injuste selon moi… d’autant plus qu’il sort comme ça, de nulle part, un 30 octobre, presque trois mois après Gray dans un communiqué laconique, de quelques lignes au contenu presque lunaire tant il est en décalage avec la réalité de ce que fut cette saison 2016… (une saison riche en rebondissements selon la FFTRI ?!!!)

Mon petit club de Versailles échappe d’extrême justesse au couperet de la descente, mais je ne suis pas heureux pour autant, car j’ai bien plus de respect pour les managers et les équipes qui se sont battues loyalement sur tout le championnat, que pour celles qui furent forfait ou ont tenté de tricher. Mais bon, après tout, c’est la stupidité du règlement qui leur a permis cela alors…

Voeux pieux…
Je me rappelle avoir participé au début de la saison 2015, une réunion sur le GP en début d’année… Au cours d’une table ronde, j’avais proposé à cette occasion avec quelques autres, que soit constituée une sorte de commission d’éthique afin d’éviter, à tous les niveaux, les problèmes déversent déjà rencontrés par le passé. Tout le monde semblait d’accord et enthousiaste…à l’occasion du G.P de Valence, quelque mois plus tard, un cadre fédéral était venu me voir pour prendre mon courriel et mes coordonnées au sujet de cette fameuse commission…Silence total depuis un an et demi… J’imagine donc que tout s’est résolu par miracle et avec je ne sais quelle baguette magique…

Comment intéresser et faire comprendre un championnat dont les règles sont difficiles d’accès, pire : injustes et pour lequel il n’y a pas eu de classement officiel pendant plus de 3 mois ? Imaginez un championnat dans n’importe quel sport où l’on joue sans savoir qui est derrière ou devant vous… Ridicule et désarmant…
Comment accepter des décisions qui sont prises sans aucune concertation… Nos responsables semblent oublier que dans beaucoup de clubs de cette « élite », les gens qui triment pour assurer un équilibre financier de leur structure, présenter des équipes au complet, encadrer, former, soutenir les athlètes, sont des bénévoles… Des personnes qui n’avancent qu’avec l’énergie de leur passion, leur dévouement et dans un total désintéressement… C’est terrible pour quelqu’un comme moi de voir à Quiberon le président et des cadres de la fédération se goinfrer de champagne et petits fours dans une zone VIP réservée accolée au parc à vélos alors que la course des garçons n’est même pas encore finie… C’est terrible, c’est choquant et c’est même révoltant en fait… À quoi cela sert-il ? Cet argent ne serait-il pas plus utile à organiser des concertations afin de proposer des évolutions, des ajustements, un changement en profondeur pourquoi pas ? Les idées ne manquent pas et les ressources sont là, il suffit de les mettre en mouvement et d’arrêter de se regarder le nombril en se disant que notre championnat est le plus beau du monde. Il le fut, nous avons été précurseur à une époque c’est vrai… Mais cela commence à dater et à force de prôner l’immobilisme, nous allons finir par sombrer…

Ce championnat, j’en suis persuadé, il va droit dans le mur en continuant dans cette direction…

Mais plus important : les forces vives, les passionnés, ceux qui vivent intensément ce sport et cherchent, souvent dans la difficulté, à le faire avancer et à se renouveler, commencent à en voir ras-le-bol et à être fatigués de tout ce cirque…

À bon entendeur…

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