Spécial Kona > Jan Frodeno, une répétition de 2016, la malédiction du KPR.

On se rapproche de la frénésie qui accompagne Kona. Cet événement reste unique parce qu’il demeure le seul événement en longue distance qui réunit annuellement les meilleurs triathlètes au monde.

Si cette course est si attendue, cela reste très difficile de prévoir son déroulement. Si la victoire de Jan Frodeno paraissait incroyablement logique l’année dernière, elle n’a pas été acquise de la manière dont les spécialistes se l’étaient imaginés.

Depuis de nombreuses années, Kona se résume à une lutte entre des athlètes très offensifs qui tentent d’amorcer la course à pied avec le plus d’avance possible à des athlètes plus complets. Dans le cas de Jan Frodeno, ce champion olympique de 2008 n’a pas de réelle faiblesse.

En 2015,  il n’a jamais réellement perdu le contrôle de la course. Si l’on pensait que l’ancien sociétaire de Sartrouville se devait d’être sage et d’accepter de laisser partir les meilleurs cyclistes comme Sebastian Kienle (ALL) et Frederik Van Lierde (BEL) sachant qu’il est un meilleur coureur à pied. Frodeno a fait l’opposé en les attaquant dans le dernier tiers de la course. Il s’était présenté en  T2 avec une avance sur les autres… Pour ses adversaires, le mandat semblait déjà impossible. Mais, cela reste Kona.

Plusieurs croyaient que Frodeno s’était emballé et que cela avait permis à Tim O’Donnell et Andreas Raelert de lui reprendre du temps au milieu du marathon, avec un déficit de moins de 3 minutes, Jan a tout simplement maitrisé son sujet pour gagner son premier titre mondial en Ironman.

Sur les 8:16 d’effort, Frodeno n’a pratiquement jamais quitté la tête.

Si sa performance à Kona a impressionné et marqué les esprits, la saison de 2016 ne s’est pas déroulée sans accrocs. Obligé de retarder son retour à la compétition, après plus de 18 mois sans défaite, il devra se contenter d’une seconde place à Ironman Lanzarotte derrière Jesse Thomas. Dans son cas, son mandat n’était pas de gagner, mais de terminer la course pour valider sa qualification.

Mais, il marquera à nouveau les esprits avec sa victoire à Challenge Roth et surtout un record du monde sur la distance ironman en 7:35:39. Cette marque est sujette à débat, mais cela est une autre histoire.

Le plan semblait être en marche, Jan Frodeno fera pourtant le choix de ne pas défendre son titre mondial de 70.3 à Mooloolaba. Contrairement aux autres années, ses adversaires n’ont pas de références sur sa forme actuelle. Tout est encore possible.

Lsene niveau de performance offert par Jan Frodeno semble le rendre intouchable, il faut rappeler certains détails. Depuis l’instauration en 2010 d’un système qualificatif pour Kona (KPR), aucun athlète n’a réussi à défendre son titre mondial. La dernière fois qu’un athlète a réussi à conserver sa couronne, c’était Craig Alexandre en 2008 et 2009.

Le KPR est devenu un obstacle pour les vainqueurs puisqu’il impose aux athlètes de faire un ironman durant la saison afin de se qualifier pour Kona. Avec les différentes sollicitations médiatiques, il semble de plus en plus difficile de trouver un équilibre après une victoire.

Maintenant, il existe une deuxième raison pourquoi la défense d’un titre est souvent compliquée. L’athlète est sans conteste en recherche de savoir  si ses sensations du moment sont équivalentes à ce qu’elles étaient à l’année d’avant. De plus, après une victoire, ses adversaires sont plus alertes et modifient leurs stratégies.

Impossible d’ignorer l’édition de 2010, face aux deux victoires de Craig Alexander, son rival de toujours, Chris McCormack s’était lancé en croisade pour persuader les autres d’être plus offensifs à vélo et sortir de la course Craig Alexander. Son plan avait tout simplement fonctionné. Dans son cas, la course s’était presque jouée par la psychologie.

Tout est dans les chiffres.

Autre statistique, sur les quatre dernières éditions, le vainqueur s’est toujours retrouvé dans les trois premiers l’édition précédente. Une question de numérologie? On préfère parler d’expérience. L’athlète prend conscience de ses moyens.

Mais ce qui est troublant, c’est que depuis 2009, lors de la défense du titre, le vainqueur n’a jamais réussi à se maintenir dans le top 3. On parle pourtant de références comme Sebastian Kienle, Frederik Van Lierde, Craig Alexander, Pete Jacobs ou encore Chris McCormark.

Si vous pensez que Jan Frodeno a déjà gagné la course, pas si vite. Maintenant, il est le seul athlète a avoir réussi l’exploit de gagner le titre olympique, mais aussi le titre mondial de 70.3 et d’Ironman. Cela aussi, c’était soit disant impossible…

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