Dr Trimes > Kona – Pourquoi 3,8 km de nage / pourquoi les temps de vélo était aussi rapide avant.

Bonjour Dr Trimes, dans l’étude que vous  partagez, The age of peak performance in Ironman triathlon: a cross-sectional and longitudinal data analysis. On peut voir que l’écart type des temps en vélo et en course à pied sont du même ordre de grandeur ~10min par contre en natation l’écart type n’est que de 5min… Pourquoi ne nage-t-on pas 6km sur Ironman?


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Effectivement, l’étude est très intéressante. Elle vient démontrer que les temps des athlètes sont en progression. Cela semble avant tout s’expliquer par les progrès observés sur la partie vélo. Est-ce que l’athlète est mieux entrainé, ou qu’il profite des avancées technologiques ou encore du drafting (densité), c’est un autre débat.

L’ écart type est en effet plus court sur la natation comparativement au vélo et à la course à pied. Mais sur la calibration entre les différentes disciplines, la réponse n’a rien de scientifique, elle est historique. 

Ses créateurs se sont tout simplement basés sur des courses qui existaient déjà soit le Waikiki Roughwater Swim (3,85 km de natation), la course cycliste Around-Oahu (185 km à vélo) e le marathon d’Honolulu (42,195 km de course à pied).

Voici l’extrait de Wikpédia.

Suite à un défi qui opposait les membres du Mid-Pacific Road Runners et du Waikiki Swim Club sur leur niveau athlétique. En 1977, à Oahu, lors de la cérémonie des récompenses d’une course de fond par équipes de cinq personnes, le Perimeter Relay, un commandant de l’U.S. Navy, John Collins2, évoqua le formidable record de VO2max (consommation maximale d’oxygène) détenu par Eddy Merckx, le grand cycliste belge qui pouvait caractériser la prédominance du sport cycliste. Ayant participé aux premiers triathlons organisés en 1974 et 1975 par le San Diego Track Club à et autour de Mission Bay, ainsi qu’à l’Optimist Sports Fiesta Triathlon à Coronado (Californie) en 1975, il suggéra, pour trancher le débat, que le meilleur athlète pouvait être le vainqueur d’une compétition réunissant les trois courses les plus éprouvantes disputées sur l’île.

En complément, le premier triathlon avait comme format, 8 kilomètres de course à pied, 8 kilomètres en vélo puis 450 mètres. Cette première expérience à San Diego en 1974 a influencé la suite. D’ailleurs, avant la création d’une fédération internationale (ITU), les distances étaient avant tout déterminées en fonction des possibilités locales. 

Le sujet des distances est régulièrement remis au jour, des organisations ont d’ailleurs tenté de réduire les distances pour la natation et rendre le triathlon plus accessible. La natation est considérée comme la discipline la plus intimidante pour les débutants. À l’inverse, on a déjà vu dans le passé des athlètes comme Simon Whitfield militer pour une natation plus longue. 

D’ailleurs, l’ITU utilise pour la longue distance un format différent soit, 4 km natation, 120 km à vélo et 30 km en course à pied. Si la fédération internationale multiplie ses distances pour le vélo et la course à pied, cette logique n’est pas appliquée pour la natation. Elle serait sinon de 4,5 km.

S’il n’existe pas de volontée pour rallonger la natation et offrir une meilleure répartition entre les 3 sports, c’est surtout une question d’accessibilité. 


Dr Trimes, Mark Allen en 08:09:15 et Dave Scott avec un temps 08:10:13 en 1989 ont toujours la 7e et la 9e performance la plus rapide de l’histoire. Chaque fois qu’un nouveau vélo sort, le constructeur parle d’un important gain de plusieurs minutes. Alours, pourquoi ces avancées technologiques ne se traduisent-elles pas par des temps plus rapides?

C’est effectivement un sujet qui alimente régulièrement les forums. On pourrait croire que les athlètes,  nos méthodes d’entrainements ou que les vélos n’ont pas réellement progressé.

Ce qui est intéressant dans la fameuse étude, The age of peak performance in Ironman triathlon: a cross-sectional and longitudinal data analysis, c’est qu’elle vient contredire cette croyance. Enfin, uniquement chez les amateurs.

Maintenant, ce que les observateurs oublient, c’est que les règles  évolues avec le temps. Il y a 25 ans, on n’avait pas tout ce savoir sur le drafting, les distances n’étaient pas à 14 mètres, mais plutôt à 7 mètres. De plus, puisqu’on était moins averti, un athlète pouvait facilement profiter de la protection d’une voiture ou d’une moto. Les journalistes ne se souciaient pas de l’appel d’air.

14690910_10153827060525776_3208106423205288941_nL’environnement était très différent. Tout cela est très difficile à chiffrer. Mais d’une certaine manière, dès lors qu’on a changé les règles sur le drafting, il aurait fallu commencer un nouveau livre des records…

Merci à G. Mainard pour l’info. 

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