Edito > Non mais allo, Kona!

Depuis que je suis arrivé, la question se répète, alors, c’est comment Kona? Je ne vais surement pas vous répondre que le cadre n’est pas paradisiaque. Alors, oui, il fait chaud, il y a du vent et la mer est vraiment salée.

Lundi, j’ai fait le repérage du parcours vélo, cela m’a permis de mieux comprendre les difficultés du parcours, les multiples petites montées, mais surtout à quel point les paysages et les conditions changeaient. Non, le vélo n’est pas en intégralité dans les champs de lave. Non, ce n’est pas tout le parcours qui est exposé à de forts vents. 

Les athlètes font généralement l’erreur de croire que cela sera plus simple après le demi-tour à Hawi puisqu’ils profiteront du vent dans le dos. Malheureusement, les conditions venteuses rendent les cyclistes très instables. Je peux maintenant le dire,  je l’ai vu de mes propres yeux. 

Est-ce que cela ressemble à l’idée que je m’étais faite avant de venir, oui, mais tu as aussi presque le sentiment d’avoir tout déjà vu! Dans les faits, l’expérience est surtout sensorielle ici. Alors, on s’y est collé. 

Dans l’après-midi, avec Thierry Sourbier d’OnlineTri, on s’est amusé a aller courir dans l’Energy Lab. Après seulement 1 kilomètre, j’avais tout simplement trop chaud, il y a cette humidité qui ne te permet pas à ta sueur de te rafraichir, cela n’est pas un mythe.

Pourtant, à côté, les VRAIS athlètes enchainaient leurs kilomètres sans broncher. Là aussi, on ne réalise pas le relief du marathon. Toute la section en bord de mer sur Alii Drive parait comme un cadeau en comparaison à Energy Lab et toute la section courue sur Queen K.

Sans conteste, cette course est d’un ancien temps. Hawaii est détachée de cette fameuse manie de tout contrôler. Ici, on peut nager où l’on veut, sur la plage, il n’y a pas cette ligne à ne pas dépasser. Il y a aussi ce sentiment de liberté et surtout, la nature reste prédominante. Les athlètes se rejoignent  tous les jours au Pier et en profitent pour y nager quand ils le veulent. On est très loin des restrictions habituelles où un plan d’eau est rarement nageable avant une course. 

Le défi de courir dans ces conditions ne pourrait pas être transcrit autre part. S’il est possible de retrouver le vent ou la chaleur sur d’autres épreuves, elles ne sont que très rarement combinées autre part. 

Le mythe tient, face à ce parcours, il est impossible de rester serein et de tout planifier. L’athlète est dans l’inconnu face aux conditions du jour et sait qu’il devra faire un sans faute dans sa prise de décision. Alors oui, Kona reste distinct. 

À l’image de l’île qui collectionne les logements avec des décorations d’un ancien temps, ces championnats du monde cachent aussi l’incroyable développement du circuit Ironman. On retrouve l’application de la communauté locale, des documents qui semblent ne pas avoir évolué depuis plusieurs années. 

D’ailleurs, toute la semaine est accompagnée par des rituels, entre la parade des nations, le diner des légendes, les différents « party » des marques, ce sont des traditions qui restent. Mais il y a aussi ces regards, nombreux se démasquent, s’observent, se questionnent, lui ils court vraiment vite? Est-ce que c’est un pro?

Les athlètes sont toujours dans ce questionnement entre cette volonté de profiter de l’expérience à fond et celle de se préserver et de ne pas se disperser avant la course. 

Évidemment, si la fête est belle, nous on est aussi un peu perdu. Tant de choses à faire et à produire. On est un peu assommé face à la tâche. Il y a ce sentiment que c’est presque la seule semaine dans l’année qui compte, mais cela n’est pas réellement le cas. Enfin, on ne sait plus trop. Face à l’enjeu, certains semblent péter les plombs sur le bord de l’océan PACIFIQUE. Scène pitoyable qui est venue gâcher un beau moment. Les accidents de famille ça existe, enfin bon… celle-là, on ne souhaite pas en faire partie. 

Enfin nous, on plane, on est au paradis, dans ce concentré où l’ont peu facilement croiser, Dave Scott, Scott Allen et Jan Frodeno en moins d’une minute. Kona s’impose comme une sorte d’incontournable à qui il est presque impossible de dire non. Entre ingénieurs, coachs émérites, photographes légendaires, journalistes réputés, tout le monde est là.

Parlant de famille, je ne peux que remercier Estelle-Marie, Thierry, Gael, Nico, Daphné pour leur aide durant toute la semaine. 

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