Édito > On rêve – Plan de sauvetage pour le championnat des clubs de D1.

Depuis quelques années, plusieurs acteurs du milieu évoquent le fait que le championnat des clubs de D1 est en déclin. Leurs arguments? Perte d’un diffuseur télévisuel national, des vedettes internationales moins présentes, désengagement des collectivités, mais surtout des clubs qui lancent désormais la serviette jugeant l’investissement trop grand, la situation est perturbante et connue. 

À cela, il faut ajouter un calendrier international (ITU) de plus en plus chargé. Dans les couloirs, on entend aussi parler d’un nouveau circuit international très lucratif qui verra le jour en 2017 et qui pourrait rapidement éclipser le championnat français en offrant plus aux vedettes de la courte et longue distance.

Ajoutez à cela le championnat allemand, et l’émergence de nouveaux acteurs italiens, espagnols et belges, si le circuit de la FFtri est toujours considéré comme la référence, il n’a plus autant en position dominante.

D’ailleurs, un travail serait en cours à la fédération avec l’objectif de relancer le circuit domestique. Son retrait est-il le résultat d’un manque d’adaptation à une nouvelle réalité économique, mais aussi médiatique, ou tout simplement, un entêtement à ne pouvoir faire évoluer l’offre. On est à la fin d’un cycle et il faut tout reprendre à zéro.

Dans cette situation, il y a pourtant une opportunité à prendre. Est-ce que les GPs ne pourraient pas se proposer comme une solution pour l’avenir du triathlon?

Croire et prétendre que les GPs sont des compétitions avec la série mondiale est une erreur. Ils ne devraient pas être en concurrence, mais fonctionner en complément.

C’est en créant une distinction que le championnat pourra renaitre et susciter un intérêt chez les médias nationaux, mais aussi internationaux. On est hors sujet, mais pourquoi ne pas être plus ouvert face à l’Europe… S’il n’existe que 3 à 5 structures solides en France et en Allemagne, pourquoi ne pas les faire courir dans un championnat unique?

Les athlètes internationaux aiment faire les Grand-Prix parce que cela leur permet d’évoluer en compétition avec moins de pression que lors d’une WTS et donc d’y retrouver un certain plaisir en compétition. L’opération financière est plus rarement perdante que sur les circuits internationaux. 

La seconde problématique est sportive. Par manque de moyens, les clubs qui ont voulu jouer dans la cour des grands se sont rapidement fait prendre. Les balises ne semblent pas assez claires pour les empêcher à mettre leur main au feu.

À une période où les finances publiques se tarissent, forcément, cela coince de plus en plus. Les clubs qui ont trop reposé sur des subventions se retrouvent désormais dans une impasse. Pour cela, le circuit doit attirer à nouveau le secteur privé. Cela ne changera pas si le produit n’est pas plus séduisant.

Il y a eu une surenchère qui a profité à certains athlètes. Si certains clubs de têtes réussissent dans ce système, rendons leur crédit. Cette stabilité demande un engagement total et un historique rempli de réussites. 

Moins d’étapes.

Malheureusement, avec 5 étapes et une certaine incertitude au niveau du calendrier des athlètes internationaux, les clubs les mieux nantis ont su se protéger en plaçant un maximum d’athlètes sous leurs ordres. Les autres clubs moins nantis se retrouvent alors avec les restes. 

Plafond salarial. Meilleure distribution/répartition des athlètes dans les clubs. 

Pour stopper ces deux phénomènes, la solution est simple, il faut réduire le nombre d’épreuves au calendrier, mais imposer un plafond salarial. Ce procédé existe dans tous les circuits professionnels américains. Cela forcerait les clubs à faire un mix entre vedettes internationales avec des nouveaux athlètes prometteurs. Cela favorisait un nouveau type d’implication des clubs dans le projet sportif des athlètes. En d’autres termes, les clubs ne pourraient plus acheter les championnats. 

Nouvelle formule

Mais la seconde problématique des grands prix, c’est le manque de spectacle. Les courses ont un intérêt en fonction des athlètes présents. Cette dernière année, Poissy a eu l’intelligence de créer une équipe capable de contrôler la course dès la natation. Le reste était une question d’exécution. 

Le mérite leur revient, mais pour les spectateurs, comment réagirons-nous en voyant ce scénario se répéter sans cesse? Évidemment, c’est aux autres équipes d’y trouver une parade. L’effort d’équipe gagne sur l’individualité. 

Résumons…

On rêve donc à un circuit où les équipes devraient respecter un plafond salarial, seraient limitées à la signature de 10 athlètes et auraient aussi un quota d’athlètes U23 à respecter. 

Afin d’éliminer les absences et les conflits d’horaires, et s’assurer de la qualité de l’événement. Il n’y aurait que 3 événements par saison. 

Cela viendrait aussi retirer une certaine pression sur les athlètes. Les obligations avec un club peuvent compliquer leur évolution sur le circuit ITU. 

Les événements se dérouleraient sur 2 manches et 3 manches pour la finale.
En limitant les étapes, cela permettrait aussi aux athlètes de limiter l’impact sur leur carrière internationale. Il n’est pas rare que des engagements avec des clubs finissent par créer un préjudice sur leur participation à des courses ITU. 

La formule du week-end serait un sprint individuel puis une course poursuite individuelle la journée suivante. On rêve en couleur, mais une course poursuite aux Brownlee, cela serait tout simplement magique. C’est justement un aspect que les autres courses n’offrent pas. Cela permettrait d’alimenter la curiosité des médias internationaux. 

La dernière étape du circuit aurait comme ajout un relais. Cela reprend justement l’esprit de l’équipe. 

Pour finir, le championnat des clubs pourra grandir uniquement s’il y a un investissement en termes de média et cela ne doit pas se limiter à l’hexagone. Un site web devrait centraliser toutes les informations. La fédération australienne continue à donner une importance au championnat de D1. Pourquoi ne pas inviter d’autres fédérations nationales à les imiter en leur fournissant du contenu. 

Voilà, maintenant tout cela est un rêve… ou plutôt du fantasme. Au moins, on a encore assez d’intérêt pour croire dans un meilleur avenir. 

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