Vincent Morizot se fait trimer > Le premier virage néo pro bien abordé.

Vincent Morizot, âgé de 24 ans, a fait ses débuts en pro lors du Ironman 70.3 de Dubai. Rivalisant à vélo avec des athlètes comme Javiez Gomez, le néo pro s’est offert une première performance en dessous de la barre de 4h. Trimes s’est entretenu avec lui afin d’en savoir plus sur ses débuts pros et ses expériences. D’ailleurs, à titre d’exemple, nous suivrons attentivement son cheminement cette saison. 


Vincent, tu viens de passer pro, tu es jeune, peux-tu te présenter ?

J’ai 24 ans, j’habite en banlieue parisienne depuis toujours. J’ai commencé le triathlon il y a maintenant 5 ans avec la chance d’être immédiatement coaché par Jonathan TRYOEN qui m’a fait gagner énormément de temps dans mon développement. La progression est constante depuis, année après année et mon investissement dans ma pratique ne fait que grandir. J’ai mis beaucoup de temps à devenir plus performant en compet, alors que c’est venu très tôt à l’entrainement. On s’est beaucoup remis en question avec Jonathan trouver de meilleures solutions, et on continue évidemment de le faire.

Première course sur le circuit Pro, comment l’abordes-tu ?

De façon assez décomplexée, le plateau est énorme, je vais m’aligner sur une course aux côtés de Gomez, Amberger, Wild, Kung, Billard, Vistica, O’Donnell, et beaucoup d’autres … Un rêve ! Objectif meilleure place possible, meilleure course possible, sans chiffre particulier en tête. Je sais que je dois avant tout gagner de l’expérience pour devenir petit à petit plus performant.

Passer de l’autre côté de la barrière, tu y as longuement réfléchi ? Comment t’es venu cette idée ?

C’est quelque chose que j’ai dans un coin de mon esprit depuis longtemps, je me disais juste « il y a une petite chance que j’y arrive un jour, alors je vais tout faire pour et on verra ». Je savais qu’il y avait des points essentiels à améliorer pour être « dans le game », comme ma natation que je travaille donc de plus en plus (avec beaucoup d’amélioration en bassin que je n’ai pas encore transférer en eau libre mais ce n’est qu’une question de temps).

J’ai commencé à en discuter avec mon coach, ma copine, ma famille, et j’ai décidé à la fin de mes études, de tenter le coup en partant sur un projet initial de 3 ans pour me laisser le temps de me développer. Si je me rends compte que ça fonctionne très bien alors je continuerai. Sinon je sais que j’aurais tout tenté pour que ça fonctionne et je n’aurais aucun regret. Je vis ma passion et ça n’a pas de prix.

Concernant la course, avec un plateau assez relevé, es-tu satisfait de ta prestation ?

Comme je te l’ai dit, je n’avais pas d’objectif chiffré en tête. Et au final ça donne une 19ème place avec un gros plateau, une nata catastrophique, un vélo quasi au niveau des meilleurs du jour en roulant seul de A à Z et une course à pied pas trop mal gérée avec les forces et les faiblesses du jour. C’est une perf. Très encourageante pour moi, je sais que j’ai beaucoup de points d’amélioration possibles à court et long terme, et c’est très motivant.

Peux-tu nous décrire un peu ta course ? Tes sensations ? Hormis le niveau, qu’est que ça change ? Des choses t’ont marqué ?

Honnêtement la partie qui me stressait le plus et ou j’avais le moins de repère était la natation. Je tiens bien l’allure au train à l’entrainement, mais je manque encore de vitesse, et je redoutais donc le départ sachant que ça allait forcément partir fort. L’ambiance du départ est juste énorme, pas de bruit, une grosse pression ressentie et boom les lions sont lâchés !

Finalement je ne trouve pas que ça part trop fort, mais rapide 1ère erreur, le groupe se scinde en deux et je pars sur la gauche à la première bouée alors qu’il fallait prendre à droite. Ce n’est que le début des difficultés du jour, je n’ai aucune sensation dans l’eau et au bout de 400m je me fais sortir du groupe pour me retrouver esseulé. J’essaye de ne pas broyer du noir, et j’arrive enfin à la sortie de l’eau. Le pire se produit, je mets un pied au sol et je m’effondre, pétri de crampes dans les quadriceps, je me relève et je retombe à nouveau. Ma sur tenue de natation me serait beaucoup trop les cuisses … Finalement je respire, enlève le plus vite possible la sur tenue et me relâche bien.

Je décide de partir sans forcer à vélo pour récupérer. Finalement les jambes reviennent bien, je remonte quelques athlètes et un petit train commence à se former dans mon dos. Le vélo est ultra rapide, j’en termine en 2h02 à 44.21 km/h de moyenne … La course à pied sera assez difficile, mes quadris n’ont pas apprécié les crampes du début de course, et sont très douloureux. Je cours au bord de la grosse crampe de A à Z en gérant du mieux que je peux.

Semi bouclé en 1h20 avec à la clé mon premier top 20 en pro et un sub 4. C’est une course beaucoup plus stratégique qu’en GA ou tu peux très bien t’en sortir sans calculer personne. Il faut arriver à sortir le plus proche possible de la tête en nat, sinon c’est vraiment dur de remonter de l’arrière (surtout avec la limite de drafting à 12 mètres ou tu profites toujours d’un abris). J’étais là pour apprendre, et je vais continuer dans cette optique la. Faire de mon mieux avec les conditions du jour, sans objectif chiffré de place pour l’instant en engrangeant le plus d’expérience possible !

Tu as la chance d’être au sein d’une équipe avec des pros et amateurs, ça t’a aidé ?

Enormément. J’ai rejoint la Triathlon Store Team Pro au tout début de l’aventure. Au-delà d’être un regroupement d’athlètes pro et amateurs, c’est surtout une seconde famille pour moi, qui m’a toujours épaulé dans les bons et moins bons moments. Je suis le plus jeune athlète du team, et je peux bénéficier de l’expérience de tous mes coéquipiers qui ont des palmarès impressionnants. Chacun apporte sa pierre à l’édifice pour faire grandir le projet. On cherche à gagner en rigueur année après année, tout en gardant nos valeurs et notre esprit. C’est un groupe qui me tire clairement vers le haut, dans lequel je me sens très bien.

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