Championnat de France de Duathlon : B. Choquert reçu 3/3 ?

Le Championnat de France de Duathlon aura lieu ce dimanche 26 mars à Paillencourt. Ce championnat est organisé par le club de Cambrai Triathlon. A souligner, l’engagement et le savoirfaire de ce club dans les Championnats avec pas moins de 5 Championnats de France Duathlon Longue Distance organisés depuis 2009 ainsi que le Championnat de France de Paratriathlon en 2015.

Oui mais dimanche ? Le Championnat de France de Duathlon Élite et U23 aura lieu lors de la première manche du Championnat de France des Clubs de D1. Encore une fois, on peut regretter qu’il n’y ait pas un Championnat de France Individuel en dehors du circuit D1.

En effet, on imagine aisément que nombre de duathlètes de D3,D2 ou triathlètes souhaiteraient se frotter au gratin français de la discipline. C’est une vrai demande de la part des athlètes, à quand un retour au source et un vrai Championnat ? Sans compter les athlètes étrangers présents au sein des équipes de D1 qui peuvent donc forcément influencer la dynamique de course. Rappelons qu’en 2015 à Gray, lors du Championnat de France, qui se déroulait sur la 4ème manche du Championnat de D1, avait vu la victoire d’Émilio Martin devant Rob Woestenborghs (un Espagnol et un Belge donc). Ce n’est pas une problématique inhérente au triathlon ou duathlon, on retrouve la même configuration au Championnat de France de cross .. Au final est-ce que les athlètes s’y retrouvent dans cette formule ? On peut en douter.

Passons cette introduction, intéressons à nous à la course.

Le format ?

5 km – 30 km – 5 km. Second regret, il ne suit pas les standards internationaux et par ce fait, cela viendra compliquer l’analyse des performances.

Les forces en présence ?

EMSGO Triathlon : Champion de France par équipe depuis 2 ans, le club n’a plus mis la main sur le titre individuel depuis Benoit Nicolas en 2014 à Fourmies.

– Benoit Nicolas : Triple Champion France (2012, 2013, 2014), double Champion d’Europe (2014, 2015) et Champion du Monde (2014), Benoit Nicolas, bien qu’en retrait cet hiver et peut être pas au top en ce début de saison, possède un finish redoutable (PB sur 1500m : 3’38). Benoit est homme de Championnat et peut finir très fort.

– Damien Derobert : Fait notable dans son palmarès, il a été 5x Champion de France de Duathlon (2007, 2008, 2009, 2010, 2011). Sans doute moins fort que dans ses belles années, mais force de constater qu’il répond toujours présent sur un Championnat de France.

Metz Triathlon : Ces dernières années le Championnat des Clubs D1 se résumait à une confrontation entre Metz Triathlon et l’ESMGO Triathlon. Leur effectif de cette année est juste incroyable :

– Benjamin Choquert : Champion de France de Duathlon 2016 et 2015 et 5ème des derniers Championnat du Monde, Benjamin est très connu dans le monde athlétisme également : Champion de France de cross court et du 5000m en 2015. Auteur d’un 29’09 sur 10 000m l’an dernier, il sera sans doute l’homme à battre sur ce Championnat. Discret lors du Championnat de France de cross (17ème sur le long), il revenait d’un stage en Espagne. Benjamin loin d’être uniquement un très bon coureur, possède un niveau vélo très correct. S’il pose le vélo pour la victoire, il n’y aura pas grand monde pour lui contester le titre s’il évolue à son meilleur niveau. Son point faible ? La pluie. Sur le vélo en présence de pluie, ce n’est plus le même homme.

– Yohan Le Berre : Le duathlète le plus complet ? Possédant un PB sur 10 km en 29’41 (2016). Yohan est toujours dans les bon coups vélo (sur Grand Prix comme sur Championnat d’Europe ou du Monde). Il est toujours là aux avants postes, toujours placé rarement gagnant, il faudra quoiqu’il arrive compter sur lui.

– Nathan Guerbeur : LA révélation de l’année 2016, Champion de France Duathlon U23, il gagnera la dernière étape du Championnat de France des Clubs D1 . Il réalisera 30’16 sur 10 km en négatif split sur un parcours non propice à faire un chrono. Nathan, peut également faire la différence sur 2 roues (vainqueur CD Embrun et Gérardmer en 2016). Après la révélation en 2016, la confirmation en 2017 ?

– Maxime Bargetto : Maxime n’est pas le plus talentueux de l’équipe (et ce n’est pas lui manquer de respect en disant cela, c’est juste les références des autres qui sont assez énorme). Ceci dit, les fois ou il sort du top 10 d’un GP sont rare. Une valeur sûre !

– Julien Devanne : Récent 3ème du Championnat de France de semi marathon en 1’04’’07. Julien Devanne est aussi un triathlète très performant. 57ème des Championnats du Monde 70.3 en 2015. Il roule fort, il est dans une forme exceptionnelle à pied ? De quoi en faire un favori ? Peut être. La question qui reste non résolue est de savoir comment il se débrouille sur une course avec drafting (aisance dans un peloton etc.)

Résumer ce Championnat à un duel entre l’effectif de Gonfreville et Metz serait une erreur, des athlètes comme Jérôme Blanc, Tony Orvain ont déjà su par le passé faire de très bons résultats…

Cette année, et je pense que c’était moins le cas l’an dernier, il y aura des athlètes vraiment dominant sur le vélo qui peuvent faire la différence.

On pouvait compter sur Robin Moussel et Thibault Humbert pour tenir ce rôle là sur le vélo. Mais la bonne nouvelle pour le spectacle c’est le retour de Gaël Le Bellec et Yannick Cadalen. Quatre athlètes là de ce calibre sur le vélo ça peut changer la donne. Le défi pour eux sera de revenir le plus vite possible sur la tête, et de munir d’un maximum d’avance, sur 30 km ce n’est jamais simple.

Le parcours ?

Le parcours à pied ne comporte pas dénivelé et sera composé de 2 boucles de 2.5 km. Il est cependant technique avec pas moins de 12 virages à angle droit, et 4 demis tours sur une boucle de 2.5 km sur différents revêtements : bitume, pavé, passage en herbe. On trouvera donc un virage à angle droit ou demi-tour tous les 150 à 200m. Cela jouera forcément sur la formation d’un pack.

CAP 1 :

Qui m’aime me suive ? Vu la densité d’effectif de Metz, et l’habitude de Benjamin Choquert a mené les premières course à pied sur un tempo rapide, on peut imaginer la formation d’un groupe d’une dizaine d’hommes avec une supériorité de Messins à l’issue de la première course à pied. La tête du 1er pack court généralement une première course à pied aux alentours des 3’/km. A l’instar du triathlon, arrivé à T1 avec plus de 20sec de retard signifie souvent se retrouver dans un deuxième pack.

A vélo en D1 comment ça se passe ?

En vérité, il est difficile de savoir où se situe chacun à ce niveau là sur la première manche. Le parcours n’est pas technique, et comporte une difficulté, suivi d’un faux plat exposé au vent après. Serait-ce suffisant pour la différence ? Peut être pas, on voit souvent plus de différence à vélo sur des circuits techniques que difficiles … Cependant les athlètes ont conscience qu’une course d’attente est risquée : C’est voir les meilleurs cyclistes cités ci-dessus revenir rapidement ou offrir la course sur un plateau à Benjamin Choquert souvent vainqueur dans cette configuration de course.

On peut s’attendre à de nombreuses attaques tout au long des 30 km. Comme sur une course cycliste, tu peux y aller 10 fois pour rien, et la 11ème tu loupes l’échapée. La situation n’est pas simple, le Championnat de France des Clubs se jouent aussi, voir un équipier prendre l’échappée, c’est bien pour l’équipe, un peu moins pour le titre individuel. La culture du titre qui doit revenir dans l’équipe avec un leader désigné est vrai en cyclisme, beaucoup moins en duathlon, on voit souvent des courses contre productif entre équipe elle-même. Le résultat individuel fera le résultat de l’équipe.

Càp 2 à quoi s’attendre ?

Les protagonistes seront les mêmes que depuis le début de la course. Pour envisager de battre les meilleurs à pied, si les meilleurs cyclistes ont su faire la différence, il leur faudra poser le vélo avec au moins 1’ d’avance, cette stratégie est en général très couteuse en énergie.

N’oublions pas que le parcours à pied est très technique, cela peut se jouer sur les détails à ce niveau, T2 sera très importante. Sur un deuxième 5 km, il n’y a pas vraiment de gestion, tout le monde court à bloc et jette ces dernières forces dans la bataille. Le 5 premiers sortant de T2 sont souvent le top 5 du jour, les écarts de quelques secondes, souvent fait dans le 1er km sont ensuite très difficile à boucher, tout n’est question ensuite de fraîcheur, de mental, et pourquoi pas de finish !

Rdv dimanche : Départ 12h30 pour les hommes.

Qu’en est-il pour les femmes ?

On a souvent vu des courses se résumer à un solo de Sandra Levenez en tête. Rappelons que Sandra n’a pas couru depuis l’an dernier, ce n’est jamais simple de revenir au niveau et avoir des repères.

Pendant ce temps là, on a vu que les autres membres de l’Équipe de France étaient en forme avec de très bons chrono pour Julie Chuberre Dodé (34’52), et Lucie Picard (34’34) cette année. Sabrina Godard Montmarteau, Championne de France en titre a décidé de mettre la pédale douce et ne devrait pas être aussi compétitive que dans le passé.

On notera également la présence de la Championne de France Junior de cross, Cécile Lejeune. Issy Triathlon a tout simplement 4 athlètes dans ses rangs qui peuvent s’imposer. Encore une fois, trop de tête d’affiche dans la même équipe peut être contre productif … Mais on se demande bien comment le titre peut échapper aux Isséennes.

Les finish chez les femmes sont en général un peu moins serrés que chez les hommes. Les différences à vélo entre les athlètes sont plus marquées, et il y a en général de grosses différences à l’arrivée souvent dû à des écarts creusés à vélo. Ce qui est sûr c’est que pour s’imposer chez les femmes, il faut être une athlète très complète, la densité étant plus faible, difficile de se planquer à vélo et jouer la gagne.

Pour les femmes rdv dimanche, départ : 10h45.


Texte par Théo Péan (page athlète)

www.velotafeur.fr

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