Sleep Low > Des gains de performance provoqués en planifiant sa nutrition en fonction de ses entraînements.

Avec le temps, les fameux conseils d’amis ou que l’on retrouve dans la presse se font fréquemment dégommer. La science joue le rôle de remettre sans cesse en question de nombreux paradigmes.

Les chercheurs de l’INSEP se sont récemment penchés sur le sujet de la nutrition. Dans ce domaine, on aborde cette problématique avec des termes de prévention. Cela a créé une culture où l’athlète a peur de manquer de stocks durant son effort. L’alimentation est donc perçue comme un secteur où l’on serait plus perdant que gagnant.

La diète est aussi synonyme de récupération. Il est recommandé pour un athlète de s’alimenter tout de suite après l’effort pour remplir à nouveau les réserves et récupérer plus rapidement. À en croire l’industrie, le principe est simple, il faut prendre toutes les initiatives possibles pour faire le plein en protéines et en glucides. Contrairement aux graisses, notre réserve en glucides est très limitée.

Le concept.

Lorsque le glucide n’est pas disponible (à jeun), cela stimule l’oxydation des lipides. Vous amélioriez votre capacité à produire de l’énergie par l’oxydation de notre stock presque illimité de graisse (lipides ). Au final, cela permet une amélioration de la performance dans des efforts d’endurance qui sollicite en majorité cette filière comme carburant. Ce procédé doit donc être pratiqué à l’entrainement. Certains spécialistes vont juste à dire que le succès athlétique dépend de cette capacité. En contrepartie, un athlète qui se baserait uniquement sur ses graisses ne serait pas en mesure de faire un travail qualitatif en intensité. Il doit y avoir un mix entre ces deux capacités.

Renverser les croyances en nutrition ?

Est-ce que la nutrition peut être abordée afin de permettre a un athlète de progresser?  Puisque l’entrainement à jeun fonctionne, est-ce qu’il est possible d’appliquer le principe de périodisation avec votre alimentation. Comment réussir à jumeler deux diètes ?

Laurie-Anne Marquet a donc dirigé une étude permettant de déterminer un protocole afin que l’athlète jumelle son alimentation avec ses entrainements.

Sleep Low, comment ça marche ?

Le concept est donc nommé par les spécialistes par le doux nom du « sleep-low ». Le principe est simple, le soir, l’athlète saute toutes sources possibles de glucides. Le matin, l’athlète s’entraine avec des réserves très basses en glucides et doit donc puiser dans ses graisses.

Pour leur étude, l’équipe de l’INSEP a recruté 21 triathletes. Ils ont été soumis à différents tests, dont un triathlon. Deux groupes ont été constitués. Le premier s’est entrainé avec une diète traditionnelle et le second avec le principe de Sleep Low.

Aspect très important, leur consommation hebdomadaire de glucides était identique dans les deux groupes. Il n’y avait donc pas de véritable carence.

Les athlètes sous le régime « sleep low » étaient simplement contraints à une répartition différente à travers le temps. Cela signifie qu’après l’entrainement matinal, les athlètes pouvaient à nouveau consommer des glucides et pratiquaient un second entrainement avec des intervalles et en intensité durant l’après-midi. Cela permettait de vider à nouveau leurs réserves en glucide et recommencer un autre cycle en « sleep low ».

De plus, durant cette seconde séance, les athlètes profitaient de réserves pleines en glycogène et pouvaient donc faire cet entrainement dans des conditions optimales.

Le procédé fut pratiqué pour une période de 4 jours par semaine pendant 3 semaines. Les journées restantes, les athlètes étaient libres dans leur alimentation.

Selon l’étude, les sujets ont trouvé que la privation de glucides le soir était une méthode qui avait un impact négatif sur leur humeur.

Mais voilà, les résultats étaient au rendez-vous. Pour faire la comparaison entre le groupe contrôlé et le « sleep low », ils ont dû courir un test sur 10 kilomètres. En moyenne, le groupe sleep low a couru 75 secondes plus rapidement, soit encore un progrès de 3% en comparaison à leur test en début d’étude. Le groupe contrôlé n’aurait enregistré aucun progrès notable.

De plus, les athlètes du groupe « sleep low » ont généralement perdu du poids, autre effet non observé dans le groupe contrôlé.

Et alors ?

Les conclusions d’une étude sont généralement une invitation à d’autres recherches. Est-ce que le principe « sleep-low » est a pratiquer régulièrement à l’entrainement ? Difficile à dire, mais il vient à nouveau confirmer que l’athlète doit acquérir la capacité de mieux exploiter sa graisse comme carburant.

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