Ce que l’on a appris au Polar Cannes International Triathlon

Pour une fois, on était sur place et on faisait la course… voilà ce que l’on a appris. 

Léo Bergère, la surprise ou pas. La seconde place de ce Français encore tout jeune (seconde année U23 en ITU) continue de surprendre. Accompagné par Dorian Coninx, ils ont longtemps accompagné Sebastian Kienle avant qu’il se fâche. Il en demeure que tous ceux qui attaquent constamment le circuit olympique pour des efforts à vélo pas assez sélectifs devraient revoir leurs copies. À Cannes, avec ses 1500m de D+, il était impossible de profiter des autres. Le talent des jeunes Français est indéniable. Sans crampes, Dorian aurait aussi pu finir aux premières places. 

Le choix du vélo? Si certains se questionnent entre TT et vélo de course, fait intéressant, Bergère ne roulait pas sur un vélo carbone, mais bien en titane (développé par Cycle Léon) … Selon Sebastian Kienle, le choix du vélo doit s’effectuer en fonction de sa connaissance du parcours. N’ayant effectué qu’à une seule reprise le parcours avant la course (le vendredi), il a préféré utiliser son Scott Foil avec des aérobarres et un casque route aéro. Si c’est assez bon pour Kienle…

On se calme, face à ce résultat, plusieurs avançaient que Bergère devrait aller directement en longue distance. Sebastian Kienle gagne tout de même avec une importante avance. Les autres têtes d’affiche internationales n’ont probablement pas réalisé un effort à leur meilleur niveau et cela s’explique en partie par le fait que seuls les trois premiers étaient éligibles pour une bourse. Cela reste une course de rentrée où les athlètes n’avaient pas d’impératifs. 

Emma Bilhman gagnante sans surprise. Soyons honnête, la Suissesse et disciple de Brett Sutton est reconnue pour ses qualités de cyclistes sur des terrains montagneux. Avec son format particulier, Cannes récompense avant tout les meilleurs cyclistes. 

La seconde place de Charlotte Morel est aussi très encourageante. Elle s’offre par l’occasion plusieurs athlètes habituées à Kona. On y croit. 

L’info du week-end, Étienne Diemunsch en Ironman. Voilà, c’est désormais confirmé. Cet athlète ITU tire un trait sur le circuit olympique. On le retrouvera désormais sur 70.3, mais aussi prochainement à Ironman Nice. Entrainé par Patrick Bringer, tout comme un certain Cyril Viennot, il devrait rapidement être l’un des meilleurs représentants français sur le circuit Ironman/70.3.

La fraternité allemande. Alors que les AGs terminaient la course, on pouvait voir Raelert, Kienle et Clavel effectuer ensemble leur « cool-down » à coté.

Surprise générale, Sebastian Kienle, ancien champion du monde Ironman parle aussi français. Avec Frederik Van Lierde et Jan Frodeno, maitriser la langue de Molière pourrait presque sembler obligatoire pour gagner en octobre du coté de Kona…

Une course en France, c’est différent… Malheureusement, le triathlon reste incroyablement masculin. Les femmes sont très rares et c’est dommage. La piqure de la longue distance ne semble pas prendre…

Et puis il y a aussi ces fameux règlements spécifiques à la France comme le porte dossard à trois points… Ironiquement, on a vu plusieurs torses dénudés contrairement à la nouvelle réglementation de l’ITU qui souhaite plus de pudeur…

Sans oublier la natation si virile. Lancer 1200 athlètes sur un départ d’une largeur de 50 mètres est de plus en plus unique à la France. Etonnamment, certains semblent rafoler de cet aspect. Dans notre cas, en considération des risques, on y voit un sorte de plaisir égoïste. C’est un peu comme rouler à vélo sans casque. Est-ce réellement utile de prendre ce risque?

Cannes, cela reste Cannes. Soyons honnêtes, organiser une course, c’est pratiquement mission impossible. La croisette est le poumon névralgique de cette ville. Tenir un triathlon est un incroyable exploit. Sur les 95 kilomètres de vélo, environ 35 sont effectués sur des routes non fermées à la circulation . Cela est malheureusement tout simplement impossible. À plusieurs reprises, il a fallu slalomer entre les voitures. Si certains locaux semblaient apprécier le spectacle, certains démontraient leurs mécontentements de voir leurs routes prisent en otages par des athlètes en lycra.

Malgré tout, l’implication des bénévoles a su minimiser les désagréments et rendre la course possible. Vu les variétés des paysages et des challenges, il serait trop dommage de s’en passer.  

On se répète à nouveau, mais on est vraiment fan de Maurice Clavel. En espérant que vous comprendrez prochainement pourquoi. 

Cette course murit et surtout, son organisation a su faire des changements. Le parcours à pied se fait désormais en partie dans le port et non sur la croisette. Même si cela se fait sur une boucle de 4 kilomètres, on ne s’est jamais senti victime d’une trop grande densité. 

Cannes sait aussi attirer les vedettes du triathlon. Si la course correspond à toutes les attentes habituelles d’une course du circuit Ironman 70.3, cela ne change en rien notre envie. Dans notre cas, on en redemande. 


Credit photos : CIT / Mouv-up.com

 

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