Développement des athlètes > combattre la déception ?

La déception c’est quoi ? C’est l’insatisfaction qui survient après un effort de course qui n’est pas à la hauteur de nos attentes. Face à une situation, nous sommes en attente de quelque chose. En triathlon, nous ne sommes pas toujours en plein contrôle du dénouement et déroulement d’une course.

Il est donc très difficile de s’attribuer clairement une partie de notre responsabilité. Même s’ils ont été travaillés à l’entraînement pour obtenir un résultat, certains éléments sont plus ou moins sous notre contrôle. Si l’on prend une course ITU avec du drafting, une réussite peut se jouer sur un détail comme la présence d’un cycliste plus fort que soi qui pourra nous permettre de revenir dans la course. Sur longue distance, un athlète peut obtenir du succès que lorsque certaines conditions sont réunies (profil, climat). Un excellent résultat peut donc cacher des lacunes importantes comme une natation en deçà des qualités nécessaires.

La déception peut donc être influencée en partie par une configuration de course, un fait de course, une erreur tactique, mais aussi être liée à la forme du moment. Dans certains cas, l’athlète a déjà perdu le fil dans sa préparation, où il ne se sent tout simplement pas bien le jour de la course. Son corps en a jugé autrement.

La tête est les jambes ? Si la réussite passe par l’alignement de plusieurs planètes, personne n’a la garantie absolue d’avoir des résultats à tous les coups. Logiquement, l’athlète passe par des hauts et des bas. Lorsque la contre-performance se fait rare, l’athlète peut rapidement se relever et sans en subir trop de dommages. Comme on l’entend fréquemment, lorsque le résultat escompté n’est pas rencontré, il peut être vu comme un apprentissage. Le principal, c’est d’en tirer des leçons.

À lire dans la série


Chapitre 1 > Commençons par la fin
Chapitre 2 > La place des parents
Chapitre 3 > La Gloire face à l’engagement – une question de réalisme
Chapitre 4 > La course aux sponsors, les dangers et les devoirs
Chapitre 5 > Les attributs communs de la réussite d’un élite
Chapitre 6 > Mais c’est quoi un coach au juste
Chapitre 7 > La bonne attitude à avoir pour performer, l’explication
Chapitre 8 > Des barrières au succès

Dans les faits, lorsque les contre-performances se suivent, les effets négatifs s’accumulent et peuvent même atteindre un point de non-retour pour certains individus. Il n’est pas rare d’observer des athlètes ne plus être en mesure de retrouver leur superbe. L’athlète perd sa confiance en lui et surtout il prend le départ des courses dans un état où elles sont déjà perdues d’avance.

Son approche face au sport change. Certains traits de caractère sont alors amplifiés. Une partie des athlètes réagisse par un sentiment de honte et deviennent très silencieux. Cela peut être associé au syndrome de l’imposteur et il considère tout simplement qu’il ne mérite plus de recevoir la confiance de ses proches. Son projet est alors en péril. À l’opposé, certains préfèrent rejeter leur responsabilité, ils seraient donc des victimes.

De plus, il y a la gestion de l’entourage. L’athlète a peur de ne pas être à la hauteur du support qu’il reçoit (coach, entourage proche, sponsors, etc.). Il y a aussi l’interaction, en cas de réussite, l’athlète est très sollicité et tout le monde affiche une fierté sans limites ; dans un moment plus difficile, il est oublié.

Face à ces complexités, l’athlète doit donc apprendre à gérer la déception.

La déception ne se limite pas à une émotion, c’est avant tout un sentiment qui s’accompagne de plusieurs types d’émotions comme la colère et la tristesse. Elles sont matière à l’enseignement puisque l’insatisfaction peut aussi être source de motivation.

L’athlète doit donc faire preuve de lucidité. Est-ce que ces objectifs sont véritablement raisonnables à court terme ? Est-ce qu’il a réellement les outils pour les atteindre ? Est-ce que des correctifs doivent être faits pour qu’il soit en mesure de mieux répondre à certaines situations ?

Dans ces points, il faut surtout comprendre que lorsque l’athlète souhaite effacer le plus vite possible de sa mémoire une contre-performance, refuse de communiquer clairement des déroulements de son effort avec son coach ou préfère encore se cacher en se trouvant une fausse excuse, il ne pourra probablement pas se libérer de sentiments négatifs.

De plus, il commencera probablement sa prochaine course avec une pression additionnelle.

Alors, comment allez-vous réagir si vous n’obtenez pas le résultat espéré ?

 

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