À la découverte du Gran Fondo de Mont-Tremblant avec son organisateur Simon St-Arnaud

Depuis presque une décennie, les Gran Fondos en Amérique du Nord gagnent en popularité. Si la formule est bien connue en Europe, elle est plus récente de côté de l’Atlantique. Présentée depuis 2013, l’épreuve de Mont-Tremblant a toujours attiré notre attention. Marquant le début de la saison, s’y inscrire, c’est synonyme d’un engagement à s’entrainer pour relever le défi de compléter une distance allant jusqu’à 160 kilomètres.

Pour le triathlete, s’inscrire à une épreuve de vélo n’est pas aussi simple que pour une épreuve en course à pied comme un marathon. Tous ceux qui ont essayé les courses de vélo savent que ce milieu à ses codes et peut-être s’avérer hostiles lorsque l’on n’appartient pas à un club. 

Le Gran Fondo est différent, si beaucoup le voient comme une interruption peu productive dans ses entrainements de triathlon, c’est tout le contraire. Le triathlète doit profiter de son niveau de forme et faire 120 kilomètres en groupe avant un premier 70.3 est plus que recommandé. Cela est un autre défi avec une expérience pourtant très comparable à un triathlon et qui s’avère plus facilement répétable durant une saison.

Avant notre première participation pour l’épreuve reine dans les Laurentides, on s’est entretenu avec Simon St-Arnaud. Figure locale bien connue qui a parcouru les montagnes du monde pour la télévision, on lui doit désormais plusieurs événements majeurs comme le 24h de Tremblant en ski.

Lui aussi, il s’est fait prendre par la piqure du Gran Fondo…

« Je suis un organisateur d’événement, mais aussi j’habite dans la région depuis plus des années, alors on se posait justement la question, dans mes voyages en Europe,  je voyais cette course se dérouler tous les week-ends, mais au Canada et au Québec, il n’y en avait pratiquement pas! Alors, on a décidé de se lancer dans ce type d’épreuve, parce que selon moi, cela n’est pas une course, c’est une cyclosportive, ou plutôt une randonnée de groupe, le défi est avant tout par la distance (160km) et par la vitesse choisie, j’insiste, il n’y a donc pas de ligne d’arrivée avec un gagnant. On parle avant tout d’une expérience! On a déjà plus de 1500 inscrits et on attend au-dessus de 2000 participants. »

Mais pourquoi le Gran Fondo est devenu si rassembleur? « Il existe justement une demande pour cela, l’épreuve est totalement encadrée avec la fermeture des routes avec un encadrement policier. Cela fait déjà cinq ans que l’épreuve existe, cela correspond justement au nouveau positionnement de Tremblant, avec l’arrivée d’ironman a permis à la ville d’investir dans ses infrastructures avec de meilleurs accotements et de plus belles surfaces, tout est parfait! Alors, depuis les 10 dernières années, on est vraiment devenu un endroit beaucoup plus intéressant pour la pratique du vélo! Pour être honnête avec toi, il y a 10 ans, je n’aurai jamais dit que Tremblant soit une aussi belle place pour faire du vélo! »

La formule a rapidement convaincu parce qu’elle est rassembleuse et s’adresse à tous les types de cyclistes, « L’évolution est réelle, on a commencé avec 300 participants et deux distances, on a introduit une distance d’introduction avec un 45 kilomètres afin de donner le gout aux gens et donner des premières expériences en peloton. On a désormais un spectre de 4 distances (45, 80, 125, 160 km) pour réunir un maximum d’amateur de vélo et créer un événement de masse. À partir de cela, on fait des choix de vitesse. »

Tremblant fait déjà parti des références, considéré comme dans le top 10 des Gran Fondo canadien par Canadian Cycling et comme l’une des 50 plus belles cyclosportives par le magazine français, Le Cycle. 

Maintenant, il faut faire très attention avec le terme de Gran Fondo, on assiste à une explosion dans l’offre et le concept n’est pas toujours respecté, « il y en a beaucoup, il y a une popularité et une culture qui se développe, maintenant certains ne survivent pas, mais le problème c’est qu’il n’y a pas définition établie de ce que doit être un Gran Fondo, les gens l’organisent selon leurs visions, dans certains cas, c’est plus compétitif, plus orienté course et d’autres, c’est juste un parcours sans encadrements, tu n’es pas nécessairement dans un peloton. À titre d’exemples, on a plus de 100 encadreurs, ils sont là pour couper le vent et s’assurer que vous restez dans le groupe. »

Et la compétition alors? Est-ce que type de course n’est pas destiné pour le compétitif? Pas totalement, « il y a deux secteurs qui sont chronométrés, on laisse les chevaux s’exprimer, on donne après les résultats la course sur deux temps d’ascension qui font environ 1 kilomètre ». 

Cela permet donc de remettre des maillots à pois aux meilleurs de leur catégorie. « Ça c’est juste pour la compétition amicale ou amener la notion de dépassement ». Évidemment, vu la popularité de Strava, on peut déjà imaginer que certains se réserveront pour être le plus performant possible dans ces sections. 

Si la Station de Mont-Tremblant a multiplié les efforts pour devenir une capitale du triathlon, ce qui est localement un véritable succès puisque les triathlètes s’y retrouvent à tous les week-ends pour s’y entrainer. Chez Trimes, on a toujours eu cette impression que le potentiel était mal exploité.

Il n’y a pas juste le circuit de l’ironman, justement, on peut retrouver des routes avec les mêmes spécifitées ailleurs que sur l’autoroute…  « Tremblant est évidemment très connu comme Station de Ski et son village, mais les gens ne connaissent pas encore la région, elles offrent des circuits de vélo vraiment cool, tu ne retrouves pas forcément dans les montages mais aussi des champs, des fermes, aux abords des rivières, autant des grands espaces, que des routes très sinueuses et c’est vraiment magnifique. En termes de variété du paysage, je pense que cela nous démarque. Le parcours passe au total dans sept municipalités! »

Et le triathlète dans tout cela, évidemment, si son vélo de triathlon (avec aérobarres) n’est pas permis parce que cela n’est pas propice pour rouler en groupe, il serait trop dommage de s’arrêter à cet aspect. 

Rouler en peloton sur des routes fermées reste une expérience unique. « Pour les triathlètes, cela reste une manière de faire du « millage » avec un côté plus festif et une meilleure camaraderie, mais surtout, c’est une excellente manière de découvrir autre chose que le parcours de l’ironman ».

Le Grand Fondo de Mont-Tremblant est à vivre en fonction de ses envies « certains font le choix de rester tous le week-end, avec son expo, sa sortie la vieille dans la soirée avec l’équipe de Vinci et quelques coachs, certains en profitent pour aussi faire du vélo de montagne… ou certains viennent en faisant juste l’épreuve, cela commence à 7h30, les arrivées se font entre midi et 14h, tu as un repas, de l’animation, des chandails et on peux déjà retourner chez toi. Certains apprécient la formule « in and out », j’ai fait mon exercice dans un événement organisé avec mes amis et je retourne en famille, alors au final, c’est vraiment adapté pour tout le monde. » 

Maintenant, on vous réserve une surprise, Simon travaille sur un nouvel événement qui aura lieu en septembre et qui devrait particulièrement intéresser les triathlètes. À suivre. Pour le moment, on prend la direction de Tremblant. On vous communiquera nos impressions! 


Le Gran Fondo Mont-Tremblant aura lieu le samedi 27 mai 
Pour en savoir plus, www.granfondotremblant.ca

À noter qu’il est possible de s’y s’inscrire même le jour de la course. 

 

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