Edito > Haute performance, mais on a peur de quoi au juste?

Voilà, ces dernières heures, Triathlon Canada vient de publier un communiqué pour annoncer que la fédération était rentrée dans une nouvelle ère très prometteuse. Derrière cela se cache avant tout le fait que l’institution nationale s’est assurée de garder ses locaux à Victoria grâce à l’aide de la ville. Est-ce que cela nous permet véritablement de croire que nos athlètes seront vraiment mieux formés?

Le grand problème avec cette communication c’est qu’à nouveau, on cache les véritables faits actuels, soit que la fédération considère qu’aucun athlète masculin n’est actuellement de niveau pour « compétitionner » en WTS. 

Encore plus ironique, tout juste après le titre national de Tyler Mislawchuk, prouvant qu’il avait récupéré de sa blessure, il s’est fait retirer de la start list par la WTS d’Hambourg.

À l’exception de Joanna Brown, le Canada fera le déplacement uniquement pour y disputer le relais. C’est à se demander si la direction technique mise tous ses jetons sur la médaille olympique à Toyko en relais. À nouveau, elle devrait se renseigner sur les conditions à remplir afin d’obtenir son dossard pour les JO parce que selon nos sources, ils seront déterminés par des résultats individuels. 

Malheureusement, en ne laissant pas les athlètes courir en WTS, on exige d’eux à se concentrer sur la coupe du monde ou les déplacements sont nettement plus compliqués. On les place dans une situation où les athlètes s’usent plus vite et surtout, ils se retrouvent plongé dans un climat de méfiance, la fédération agit comme si elle ne croyait tout simplement pas en eux. 

Mais la véritable question est la suivante, dans les faits, qu’est que cela couterait de laisser Tyler Mislawchuk, Matt Shape, Alexis Lepage, Xavier Grenier Talavera et même le jeune Charles Paquet courir en WTS?

La seconde question est pourquoi la fédération ne peut pas s’exprimer sur le sujet. Pourquoi ne pas offrir un argumentaire pour nous expliquer pourquoi un athlète comme Tyler Mislawchuk est selon eux pas admissible pour courir en WTS?

Ce sont des grands garçons, ils ont désormais compris la leçon, et à aucun moment on ne les imagine se plaire à terminer au delà de la 30e position. Les Jeux olympiques ne sont plus une finalité, Tyler Mislawchuk et Amélie Kretz y ont déjà gouté à un très jeune âge, ils veulent y retourner pour mieux « compétionner ».

Libby Burrel avait justement eu l’audace de croire en Tyler Mislawchuk. Terminer 15e à ses premiers JO, c’est nettement mieux qu’Alistair Brownlee à son âge… Évidemment, à 20 ans, Tyler n’était pas totalement près pour ce niveau de compétition, mais lors de l’année olympique, il était déjà celui qui obtenait les meilleurs résultats au Canada et surtout, il y avait une progression. 

Alors vraiment, je me demande pourquoi Triathlon Canada insiste et surtout qu’est-ce qu’elle à perdre. Que je sache, il n’y a pas de pénalité monétaire si un athlète à une mauvaise course!

Ne pas permettre à un athlète de courir une série mondiale parce qu’elle est sans équivoque pas assez compétitive, cela fait du sens. Mais, lui refuser alors qu’il est en progression constante et qu’il a déjà démontré qu’il pouvait se frotter aux meilleurs. Cela vient créer un climat malsain et ressent une certaine injustice. 

J’aimerai vraiment que la direction technique assume leurs choix et nous explique pourquoi un athlète comme Tyler Mislawchuk ne pas prendre le départ d’une WTS. Lors de la saison 2016, il n’a jamais quitté le top 15… 

Pourquoi Triathlon Canada ne croit pas en la pertinence de nous expliquer le raisonnement en applquant les critères les plus exigeant pour l’accès à la série mondiale?

Maintenant, on peut aussi parler du cas de Paula Findlay qui pourrait ne pas prendre le départ de la série mondiale d’Edmonton. Cette course a pratiquement été créée pour elle par sa ville natale. À nouveau, même si elle pourrait connaitre une mauvaise course en WTS, quel est l’impact sur les autres athlètes?

Dans cette continuité, rien n’indique que ces athlètes pourront prendre le départ aux WTS canadiennes. Face à une pression médiatique et parce que les organisateurs auront d’athlètes locaux, on espère que Trican n’aura pas cette audace de les laisser à nouveau sur le banc de touche. Imaginons qu’ils sont finalement au départ de ces courses, on les lancera sans qu’ils aient pu prendre part à ce niveau de compétition cette saison.

La WTS a un fonctionnement si différent du circuit de la coupe du monde. Justement, plus que jamais, c’est la confiance en soi et son expérience à courir contre les meilleurs qui permet de performer à ce stade de la compétition. La direction technique semble avoir à un autre concept en tête, à nouveau, impossible de savoir à quoi il pense vraiment. 

Ce qui est le plus dérangeant, c’est que la direction technique traite le triathlon comme un sport de performance avec des temps. Les athlètes seraient identifiés et hiérarchisés sur des temps effectués sur les manches qualificatives.

Le milieu semble tellement confus face à ce principe puisqu’il est fortement influencé par le contexte de course, il suffit d’être isolé à vélo ou accompagné d’un cycliste très fort pour que les temps finaux perdent toutes notions réellement indicatives.

Cela vient créer d’incroyables rumeurs, comme quoi des athlètes qui étaient des prospects légitimes pour Tokyo 2020 ont perdu ce statut en 33 minutes de compétition… 

Alors si quelqu’un peut m’expliquer le raisonnement de Trican… Je ne vois pas comment le Canada se rapproche d’une médaille aux prochains JO en ne permettant pas à ses athlètes de courir en WTS… 

Moi, ce que je vois, c’est que lorsque l’athlète obtiendra sa chance, parce que le système a créé un climat de méfiance, il courra pour ne pas perdre et non pour gagner. 

 

 

 

 

Aucun commentaire

Commentaire fermé