Nous sommes le mercredi 11 Juillet et les Championnats du Monde de Duathlon se sont déroulés le vendredi 6 Juillet au Danemark. Si vous lisez cet article c’est que vous êtes un peu plus intéressés par le pourquoi du comment que du résultat, car j’imagine que vous l’aviez déjà vu !
Alors oui j’ai tardé, trop tardé pour cet article, mais lorsque Alexandre (Monsieur Trimes) m’a donné le feu vert pour écrire pour Trimes, le maître mot était « écris ce que tu as envie de lire, et fais toi plaisir » , j’insiste sur le « fais toi plaisir » , ayant été beaucoup pris depuis vendredi, il aurait été très contraignant de faire cet article en termes de timing, et vu que je ne conçois pas d’écrire sans prendre de plaisir et bien on se retrouve aujourd’hui !
Trêve de justifications, il y a un Monsieur qui a fait 2ème des Championnats du Monde et on vous explique comment!
Le contexte
Qui dit Championnat du Monde de Duathlon dit format 10 km – 40 km – 5 km … ou presque ! Quand on regarde les temps réalisés on se doute bien qu’il n’y avait pas la distance, c’était donc plutôt un 9 km – 36.5 km – 4.2 km (Source Y. Le Berre).
Le coup de gueule
La diffusion … ? Chaque année c’est la même galère, on est incapable de nous dire jusqu’à la veille de la course (voir quelques heures avant) quelle diffusion nous allons avoir, on était presque à nous dire qu’il n’y aurait pas de diffusion live et qu’il fallait suivre le compte Twitter de l’ITU ou d’un de nos confrères pour avoir des nouvelles !
Comment susciter l’intérêt pour cette course avec ce flou artistique ? Et finalement on a eu un live, un vrai, des images de qualité, une commentatrice, les noms des athlètes qui s’affichent, la totale quoi ? Ce n’est pas un live improvisé alors si quelqu’un sait pourquoi on a l’info qu’au dernier moment je suis preneur.
Cela paraît aberrant qu’on ne sache pas si l’on aura un live Twitter, une caméra fixe à l’arrivée, ou une vraie diffusion, enfin bref, fallait que je vous partage ma frustration.
Bon et pendant qu’on est dans la case coup de gueule … Suivre la première càp de l’arrière course … quel est l’intérêt ? Je n’ai rien contre Vincent Onyango du Kenyan, ou Ciprian Balanescu de Roumanie (qui est là tous les ans sur les Championnats du Monde d’ailleurs), mais on aurait aimé vivre davantage la tête de course au début !
Cap 1 : 9 km – Le train habituel
Duel Franco Britannique ? Rapidement un groupe de 8 hommes se forment avec deux de nos Français à savoir Yohan Le Berre et Benjamin Choquert, et notamment quelques habitués de la WTS comme Andreas Schilling, Mark Buckingham, et Adam Bowden.
Benjamin Choquert fidèle à ses habitudes aiment prendre les devants et imposer son rythme, toujours un régal d’entendre les commentateurs étrangers dire « Binjamen Choquét from France is leading the race », mais les anglais ne se laisse pas faire et à tour de rôle vont venir prendre la tête pour faire le train avec notamment Adam Bowden.
En termes d’allure cela donne quoi ? Et bien, je suis un peu coincé pour vous répondre à cette question, Benjamin Choquert à 3’12/kil à la montre mais de l’avis des gars cela courait plus vite, Benjamin ce serait cool de faire la MAJ satellite de la montre avant les Championnats du Monde tu ne crois pas ?
Mais bon en se référant au 9 km annoncé, et le temps final sur cette première càp1, on arrive sur des allures 3’05/3’06, ce qui semble davantage concorder avec le niveau habituel d’un Championnat du Monde de Duathlon.
Pour la faire simple, si vous voulez faire le pack de tête sur un Championnat du Monde de Duathlon il faut être capable de courir entre 30’40 et 31’ sur 10 km avec une bonne marge, concrètement les 8 athlètes du pack de tête sont capable de faire au moins 29’45/30’ sur 10 km voir beaucoup mieux pour certains.
Vélo : 36.5 km – Y. Le Berre l’habitué
Il ne fallait pas être devin pour savoir que le groupe ne resterait pas à 8, les différences de niveau à vélo entre les athlètes peuvent être importantes, il y avait du vent, et des coureurs offensifs !
Nous n’avons pas vu l’attaque décisive sur le live mais quand Yohan Le Berre déclare en ITW « en vélo je fais tout de suite le coup », on sait à peu près ce que cela veut dire quand on l’a vu courir ou couru avec plusieurs fois avec lui … Il vous met de travers une première fois à la sortie de transition (1ère temps à T1 qui n’est pas un hasard !), cela marche 1 fois sur 2, et qu’en il rembraille une deuxième fois et cela part 1 fois sur 2 aussi, donc 1 + 1 qui font 2/2 qui font qu’il est toujours devant !
Ils sont donc partis à 3, Schilling, Le Berre, Buckingham, et l’entente fut cordiale, tout le monde prenait ses relais, les 3 hommes avaient compris que se relâcher ne serait pas permis. Il ne roule qu’une minute plus vite que les deux concurrents qui poseront derrière eux, sur 30 km d’échappée 1’ n’est pas tant que cela, personne ne s’est relâché.
Yohan a confié que Schilling était très fort à vélo et passait de gros relais, à domicile le Danois voulait montrer sa force et le fait avec brio. Le dénouement se jouera à 3 sur la dernière à pied … Pendant ce temps là, nos autres français sont un peu en retrait, Benjamin Choquert n’a pas pu suivre le premier pack initial, et Benoit Nicolas s’est retrouvé dans le second pack.
Cap2 : 4.2 km – Le punch à vélo ne transpose pas à pied ?
Yohan prend les devants, et mène l’allure, Mark Buckingham montre ses limites et ne peut suivre le train mené par le Français. Ce titre sera Français ou Danois, le Français teste sont adversaire plusieurs fois, mais le Danois est solide, Y. Le Berre baisse l’allure mais A. Schilling ne passe pas, sans doute sûr de sa force au sprint.
Cette course devient insoutenable, Yohan tente au 400m, prend l’ascendant, mais Schilling encaisse le coup, remonte à l’épaule, et fini comme un boulet de canon pour s’imposer à domicile et devenir Champion du Monde de Duathlon.
Yohan voit le titre s’envoler sous ses yeux, mais signe aussi une belle deuxième place, son meilleur classement sur un Championnat du Monde, de loin sa course la plus aboutie, je vous laisserai comparer ses cap2 de Championnats du Monde de ces dernières années par rapport aux adversaires du jour et vous comprendrez !
Le sprint est tellement particulier et malheureusement c’est très relatif aux capacités intrinsèque d’une personne, je ne cherche pas l’excuse « génétique » à Yohan et il ne s’est pas caché derrière non plus, mais nul doute que lorsqu’il sera Champion du Monde (cela arrivera !), il fera en sorte d’arriver seul.
Yohan battu au sprint (« son point faible »), Benjamin un ton en dessous à vélo (« son point faible », Benoit en manque de rythme dépassé au seuil (« son point faible »), les points faibles de nos athlètes sont les points forts respectifs de ces mêmes athlètes !
Et si finalement le duathlète ultime n’était pas Andreas Schilling mais un parfait mélange de nos champions français, une sorte de Golgoth au nom de code YBB de la première lettre de leur prénom ?
La vitesse à pied de Benjamin Choquert, la force à vélo de Yohan Le Berre, et le finish de Benoit Nicolas !
Je m’égare … Prochain rdv international au Championnat d’Europe en Octobre à Ibiza ou je sens un gros coup de notre Équipe de France, j’ai ma version de la course déjà en tête, mais je vous garde cela pour plus tard.
D’ici là, rdv demain pour un article sur la course femme.
Et sinon un lien vidéo qui n’a rien à voir avec le duathlon … Mais Yohan, la prochaine fois regarde là avant le départ et regarde Aimé Jacquet dans les yeux quand il parle de Youri (2’17) : https://www.youtube.com/watch?v=Mfino-FffAA peut être que cela fera la petite différence si tu dois arriver au sprint !