Abu Dhabi… et à court d’enseignements

Soixante et un professionnels au départ, 38 à l’arrivée… Tout ce qu’on peut dire, désormais, au sujet du triathlon d’Abu Dhabi, c’est qu’il ne nous aura guère permis d’en dire plus au sujet des athlètes et de leur forme.

Tout d’abord parce que la course a lieu tôt dans la saison. Aussi parce que le format, même s’il a permis à un Craig Alexander de reprendre sept minutes en course à pied sur la tête de course, est vraiment différent d’un Ironman classique, et notamment de sa partie pédestre. Ensuite, parce que manifestement, hors du top 10, qui permettait de rentrer dans la grille de prix, les professionnels ont cessé de jouer le jeu.

La faute à quoi ? La faute à qui ?

  • La faute à l’organisation, sans doute, qui raisonne en termes de potentiel touristique : beaucoup de touristes américains éventuels à Abu Dhabi signifie beaucoup d’athlètes pros américains invités au le triathlon d’Abu Dhabi.
  • La faute aussi à… la WTC. Avec son Kona Pro Ranking, pas de réel salut pour nombre de pros hors du système Ironman pour qui voudra courir à Hawaii en octobre. Il faudra déjà être qualifié, via un top 10, comme Dirk Bockel, le Luxembourgeois, troisième à Abu Dhabi, ou faire pas mal de courses afin d’engranger les points et de prendre le départ à Hawaii… émoussé par une longue saison.

    Dans tous les cas, il fallait être dans le coup, comme Frederik Van Lierde, à Abu Dhabi pour aller au bout et remporter la victoire et la prime.

  • La faute, enfin, sans doute, aux « temps qui changent mon brave monsieur » : un Jurgen Zack (même s’il n’est pas un modèle absolu d’un autre point de vue) qui terminait la course à Kona en marchant « parce que c’est Hawaii et qu’on n’abandonne pas à Hawaii » n’aurait-il donc plus sa place aujourd’hui, dans les classements? Aujourd’hui, les pros raisonnent en termes de gains financiers, de plan de saison et de carrière. Ils calculent. Et le calcul est vite fait. Quel est l’intérêt de finir la course d’Abu Dhabi si vous allez arriver en 20e position au lieu d’abandonner, alors que vous attend, dans quelques semaines, un Ironman pour lequel vous aurez besoin de toutes vos forces ?

Si l’on peut comprendre une telle démarche, on peut aussi trouver que tout cela manque un peu de panache, non ?

2 commentaires
  1. il faut pas oublier que le Kona 2010… donne beaucoup mais alors beaucoup de points pour 2011. En fait, il est fort possible que les 10 premiers de Kona auront assez de points…

    Le problème aussi, c’est qu’il y a beaucoup de pros qui savait déjà avant le départ qu’ils ne terminerait pas la course.

    Henning avec ses crampes… ca fait un peu désordre pour des gars qui disent faire des sorties de 6h de velo a tous les jours sur le FB, twitter etc…

    Le plus ironique la dedans, c’est que Craig Alexander prouve qu’il est encore le plus fort. Avec 22km de plus, il les aurait tous exposés.