Q&R > les paradigmes de la course à pied.

Je reçois de plus en plus en questions sur le courriel de Trimes. À la base, je préférerais que ces questions se retrouvent sur le forum pour que tout le monde puisse en profiter. Cette fois-ci, c’est un commentaire de David, vu que je me fais souvent poser cette question… Je vais profiter de l’occasion pour exposer mes pensées ici.

Quel type d’espadrille je devrais acheter pour faire de l’olympique et est-ce la même pour le demi-ironman. Je réside au saguenay et on n’a pas de boutique spécialisé en espadrille de course dans ma région. En connaissez-vous qui seront bien me conseiller et est-ce toute les personnes qui y travaille pourront répondre à mes besoins. J’ai vu un article sur la méthode POSE d’un docteur soviétique, est-ce un charlatan ou bien c’est une option intéressante si je m’adapte bien à sa méthode.

Premièrement, je ne suis pas un spécialiste de la course à pied. Je tiens à rappeler que je ne suis pas un professionnel, juste un triathlète qui se considère dans l’élite moyenne et encore! Cela signifie que je n’ai strictement rien à vendre et cela est un inconvénient et un avantage. C’est généralement la première question que vous devez vous poser… est-ce qu’une chaussure doit vraiment couter 180$… Comment se fait il que les meilleurs coureurs au monde court avec les chaussures les moins chers etc… Il y a vraiment beaucoup de questions à se poser surtout quand un marchand veut vous vendre une chaussure avec énormément de support parce qu’il a décelé une pronation.

Quel type d’espadrille?
Nous nageons en pleine vague minimaliste. En fait, il y a quelque chose de très drôle la dedans, c’est que les triathlètes voient la course pied à leur façon sans regarder ce que font les vrais coureurs. Le triathlète est généralement très attirés par des produits qui ont tendance à dire… regarde je fais du triathlon. Des marques comme Zoot, Newton ou les Asics Tri-Noosa sont des exemples parfait. Ces chaussures sont effectivement spécifique à notre sport, mais pas assez pour ignorer les autres chaussures. À moins que vous considérez le petit morceau de carbone dans la semelle de la Zoot indispensable. Moi, non.

Je ne sais pas si c’est la raison, mais les coureurs récréatifs ou les triathlètes ont tendance à croire qu’ils doivent avoir qu’une paire de chaussures…

Si on regarde les vrais coureurs… Ils ont généralement deux paires de chaussures, une pour les entrainements de vitesse et une pour le long.

Alors, avant de choisir une paire de chaussures ont doit commencer par se poser la question, est-ce que j’ai une assez grande différence de vitesse entre mes intervalles et mes longues courses pour que cela soit intéressant d’avoir un duo de chaussures (une paire de racing flat et une paire des chaussures plus absorbantes).

Récemment, il y a beaucoup de débat sur le besoin de courir avec des chaussures minimalistes et que cela améliore la technique et cela diminue vos chances de vous blesser. Cela n’est pas totalement faux, mais pas totalement vrai. Courir sur l’avant du pied est dépendant de votre vitesse. En gros, si je sprint, je vais courir sur l’avant du pied automatiquement… si je jog, courir sur l’avant du pied sans poser le talon va mettre un stress dans le mollet qui va finir par « tirer » le muscle.

Les racing flats sont un outil très intéressant pour développer sa technique et développer ses muscles du pieds etc…  C’est aussi une chaussure qui devient accessible que si vous avez une certaine vitesse, (les japonais disent être capable de tenir 5kilos a moins de 4min/kilo) et que vous avez un certain volume.

Là où le monde font erreur, c’est de croire qu’il faut tout faire en racing flat. Bien au contraire! Lorsque je fais une sortie longue, le but est aérobique, mettre du stress sur le mollet en courant trop sur l’avant finira pas « tirer » le mollet alors que ce n’est pas le but de l’exercice. C’est pour cela qu’il est préférable de courir avec plus de talon. D’ailleurs si on regarde les meilleurs marathoniens, ils courent avec des chaussures qui ont généralement un dénivelé talon-avant du pied de 10mm, c’était pourtant eux les fameux enfants qui couraient pied nu sur l’avant du pied.

Alors, oui, on doit adapter ses appuis en fonction de sa vitesse. Cela ne veut pas dire qu’une personne ne peut pas courir sur l’avant du pied sur 42 kilos. Certaines personnes sont plus fortes que d’autres musculairement.

Donc lorsqu’on s’achète une paire de chaussures, on doit s’assurer de l’utiliser pour un certain type d’usage. En fait, tout vendeur devrait vous questionner sur vos vitesses avant de faire un pronostic sur votre pronation.

Chez trimes, on considère qu’il y a sur le marché des chaussures très légères et assez versatiles comme les Lunaracers, les Brooks Green Silence, Les Saucony Kinvara, les Puma Faas 300. Ce sont des chaussures qui ont des poids de 7oz avec des talons qui vous permettent de faire toutes les distances. La Lunaracer a des victoires autant en Olympique qu’en Ultra marathon. Alors oui, on considère que les autres chaussures plus lourdes n’ont pas vraiment d’intérêt.

On ne considère pas la Lunaracers comme minimale parce qu’elle a un talon et qu’elle ne modifiera pas votre foulée comme une Vibram 5 doigts. Très peu de personnes se prononcent la dessus, mais on a jamais vu de personne courir vite nu pied ou avec des chaussures de type Vibram. D’après nos observations, ces coureurs ont une foulée retenue. C’est vrai que vous risquez moins de vous blesser parce que cela limite les chocs, mais le but de la course à pied c’est d’aussi d’aller plus vite, et pour aller plus vite, il faut avoir une plus grande foulée.

Chez les trimeux, vous constaterez que nous possédons presque tous la combinaison Nike Streak XC et Nike Lunaracer. Il y a des équivalents chez les autres marques. Comme Saucony A4 et Saucony Kinvara… Puma Faas 250 et 300 ainsi de suite…

Quelle boutique spécialisée?
Chez trimes on a tendance à acheter nos chaussures chez Runningwarehouse.com parce que l’on connait déjà le modèle et la taille qui nous intéresse. Évidemment on préférerait acheter au Québec. Malheureusement, le marché québécois est petit et les compagnies passent par plusieurs distributeurs et importateurs (sans oublier les douanes!).  Cela à comme résultat que les modèles qui nous intéressent sont plus chers (de 30 à 60%) et plus difficiles à trouver. Il y a quand même quelques excellents magasins dans la province. Ils ont souvent la particularité d’avoir d’excellents coureurs comme vendeurs. Cela n’est pas souvent le cas dans un Sport Expert où tu te demandes même si il a déjà couru, sachant en plus qu’il a des objectifs de ventes etc…

À Québec, il y a le coureur Nordique et le Sport Expert du Peps et Fillion.  À Montréal, il y a la boutique Endurance.  Il en existe possiblement d’autre mais je ne les connais pas. Ces magasins font des efforts pour offrir des chaussures pour les compétitifs, malheureusement, si nous continuons à acheter ailleurs, on ne s’aide pas.

Quelle chaussure pour mon triathlon?
La réponse est assez simple. Tu dois utiliser la chaussure en fonction de ta vitesse. Généralement ta vitesse sur un demi ironman sera celle d’un marathon individuel. Donc tu devrais utiliser un modèle avec un peu plus de talon. Si tu es capable de courir ton demi marathon sur 70.3 avec une différence de temps de moins de 5 minutes de ton temps de demi marathon individuel, alors tu dois être capable de courir avec des racing flat. Tout cela est en fonction du confort et de l’état de tes jambes après le vélo.

Pour la distance Olympique, le même principe s’applique. Un excellent coureur court son 10k et 21k avec la même chaussure. C’est généralement pour un marathon qu’il changera de chaussures.

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