Le développement à long terme de l’athlète (DLTA) et ses applications pratiques.

Développement à Long Terme de l'Athlète
Développement à Long Terme de l'Athlète

Le développement à long terme de l’athlète (DLTA) est un modèle utilisé dans chaque discipline sportive. Celui-ci est basé sur des lignes directrices qui favorisent un cheminement logique et sécuritaire pour les athlètes en devenir. Ces points de repère sont utiles à la fois pour l’entraîneur qui doit planifier un programme d’entraînement mais également pour les parents qui sont en mesure de faire des choix éclairés quant à la participation aux activités physiques de leurs enfants ainsi qu’à la durée de ces activités dans une période annuelle.

Ce modèle théorique propose une progression de 7 stades qui sont basés sur l’âge chronologique des athlètes ou athlètes en devenir devrais-je plutôt dire. La finalité du Développement à long terme de l’athlète est de diriger les athlètes, soit vers la haute performance ou soit vers un mode de vie sain et actif. Il faut comprendre que ce ne sont pas tous les jeunes sportifs qui évolueront vers l’excellence sportive et c’est pourquoi l’on doit accorder une importance tout aussi importante au dernier stade (vie active) parce qu’après tout, l’important est de bouger.

Tout ça est bien beau mais comment peut-on appliquer ces lignes directrices de manière pratique dans l’élaboration d’un programme de triathlon? Ainsi, je vous propose quelques conseils selon chaque stade du DLTA afin d’optimiser la progression des athlètes.

STADE #1: Enfant actif (0 à 6 ans) & STADE #2: s’amuser grâce au sport (filles: 6 à 8 ans, garçons: 6 à 9 ans)

Ces deux stades constituent la pierre angulaire dans le développement d’un triathlète puisque c’est en jeune âge qu’on peut développer les habiletés physiques de base chez les jeunes. En effet, à ces âges, il faut travailler la motricité globale, la motricité fine, la coordination afin que plus tard dans le cheminement de l’athlète, ce dernier n’aie pas de lacunes qui pourrait nuire à sa progression (par exemple un athlète junior ne sachant pas plonger et qui doit prendre part à un départ plongé). Ceci est particulièrement vrai dans une perspective de développement vers la haute performance. Le DLTA utilise l’appellation «savoir-faire physique» pour parler des habiletés à travailler. Ces habiletés doivent absolument être travaillées dans un cadre ludique et amusant pour les jeunes. On doit leur proposer des défis afin d’augmenter leur motivation et ainsi, les habiletés seront travaillées sans trop sans rendre compte! Plusieurs méthodes pédagogiques peuvent alors être utilisés: jeux, course à relais, ateliers, etc.

Ces deux étapes s’apparentent grandement à un cours d’éducation physique de niveau primaire et il est primordial que les jeunes vivent le maximum d’expériences au niveau physique. Le triathlon étant un sport à développement tardif, il est important de ne pas mettre l’emphase sur l’entraînement des trois disciplines mais bien de les faire jouer au soccer, de faire du saute-mouton, de faire des parcours d’habiletés techniques en vélo, etc.

Au niveau périodique, un programme estival de triathlon est suffisant dans cette branche d’âge. Toutefois, un programme annuel basé sur des jeux serait également approprié!

STADE #3: Apprendre à s’entraîner (fille: 9 à 11 ans, garçons:9 à 12 ans)

Ce stade du développement de l’athlète est également important. On commence graduellement à diriger les jeunes vers des entraînements un peu plus structurés en mettant l’emphase également sur les développement d’habiletés spécifiques. On leur donne des méthodes de travail (ex: travailler avec l’horloge à la natation, l’utilisation d’un journal d’entraînement, etc.). Afin de ne pas les spécialiser de manière hâtive, on devrait favoriser les entraînements au profit des compétitions.  De plus, lors des compétitions, les objectifs (voir mon article précédant en cliquant ici) devraient être orientés sur les gestes techniques et non sur la performance ou le classement. Trop souvent dans les Coupes du Québec on voit des entraîneurs et des parents qui crient après leurs jeunes pour qu’il dépasse un autre participant alors qu’il pourrait donner une rétroaction technique, une chose à penser…

Dans cette phase, l’acquisition des habiletés techniques en vélo est essentiel dans une perspective de cheminement vers l’excellence puisque le fait d’être à l’aise sur son vélo et d’être en mesure de réagir à toutes sortes de situations (ex: freiner brusquement, contourner un objet rapidement, sauter par dessus un petit obstacle, ramasser une gourde, conduire à une main ou sans les mains, etc.) est une étape très importante avant d’acquérir les habiletés relatives au «drafting».

STADE #4: S’entraîner à s’entraîner (filles: 11 à 15 ans, garçons: 12 à 16 ans)

Ce stade, caractérisé par une poussée de croissance chez les jeunes athlètes, marque le passage du développement des habiletés techniques vers le développement spécifique de la forme physique. Ainsi, toutes les habiletés physiques (force, puissance, agilité, etc.) peuvent être travaillés mais à différent degrés. Par exemple, on peut intégrer une petite routine de musculation mais on ne devrait pas ajouter de charge tant que le geste technique n’est pas totalement maîtrisé.

Ici, on doit encore favoriser le processus d’entraînement au profit des compétitions et le classement et le fait de gagner devrait être un bonus. Toujours dans une optique d’excellence, prenons l’exemple d’un athlète U15 Élite (et même d’un junior première année qui est âgé de 16 ans) qui commence à compétitionner dans des courses avec «drafting», on devrait mettre les efforts sur les deux premières portion (natation et vélo) qui ont une incidence cruciale sur le classement final et voir le développement en course à pied comme un processus à long terme.

STADE #5: S’entraîner à la compétition (filles: 15 à 21 ans, garçons: 16 à 22 ans)

Lors de ce stade, on accorde une importance beaucoup plus grande au compétition. L’athlète est engagé dans un programme annuel et doit apprendre à gérer les différentes sphères de l’entraînement (nutrition, récupération, prévention et gestion des blessures, préparation mentale, etc.). Les athlètes apprennent également à gérer la participation à des courses importantes. Ceci implique la gestion du voyagement, des périodes de repos, des conditions climatiques, etc. Ainsi, lors des entraînements, on essaye le plus possible de recréer les conditions de compétition afin que l’athlète puisse s’adapter et être prêt.

On parle ici de haute performance mais avec encore quelques croutes à manger, si vous me permettez l’expression.

STADE #6: S’entraîner à gagner (filles: 18 et +, garçons: 19 et +)

Cette étape en est une de peaufinement pour l’athlète qui à déjà une expérience de l’entraînement et des compétitions de haut niveau. L’attention est porté à tous les détails et les athlètes sont souvent entourés d’une équipe de spécialistes du sport (médecin sportif, physiothérapeute, massothérapeute, psychologue sportif, préparateur physique, etc.).

STADE #7: Vie active

La dernière étape et non la moindre peut être rejointe directement après le Stade 2 ou le Stade 3 puisque certains jeunes sportifs ne sont pas intéressés par l’entraînement et la haute performance.

Cette étape est très importante et plutôt que de mettre l’emphase sur la compétition, on encourage la pratique d’activité physique dans un cadre social (activités de groupe) et on effectue la promotion des saines habitudes de vie (alimentation, sommeil, etc.).

 

Somme toute, j’espère que cet article vous aidera à mieux comprendre le modèle du DLTA et comment adapter un programme d’entraînement selon les différents stades de développement!

Référence:

http://www.canadiansportforlife.ca/fr/learn-about-canadian-sport-life/ltad-stages

 

Vincent Gauthier

http://www.in-vince-able-coaching.com

 

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