Cette semaine/à regarder > Natation Essais Olympiques et le paradoxe Québécois.

Vous ne le savez surement pas, mais cette semaine se déroule les essais olympiques de natation canadiens.

L’excellente nouvelle est que les finales sont diffusées à la télévision sur le canal Sportnet (SN). La mauvaise, c’est qu’évidemment, il n’y a aucune diffusion francophone.

Hier, MacLean a finalement brisé un record canadien vieux de 7 ans. 4:6.08 contre 4:07.32 (Brittany Reimer / 2005). Temps qui date justement des championnats du Monde de Montréal. Et oui, la FINA nous avait confié son joyau à cette époque. Pas la peine de vous dire que la nouvelle n’est pas reléguée parce qu’elle ne parle pas la bonne langue.

Katherine Savard, une québécoise vient également d’obtenir son billet pour les Jeux.

Petit rappel, RDS est le diffuseur officiel des jeux olympiques. Elle a dans sa valise 3 chaines soit RDS, RDS info et RDS 2 et donc une programmation à remplir! Qu’est ce qu’elle proposait sur RDS2? une course d’automobile qui s’est déroulée il y a bien longtemps, enfin c’est toujours mieux que le rodéo, les flechettes qui datent souvent de plus d’un an… Y a pas si longtemps, ils ont bien diffusé des matchs de soccer sur table…

Encore une fois, c’est le diffuseur Olympique officiel…

Et la concurrence? Radio Canada fait avec les moyens du bord, au moins elle a déplacé l’excellent Marc Durand sur place, un vrai qui ne se contente pas de recopier les communiqués des fils de presse et qui subit les coupures en continuant a donner son meilleur.

Il reste qui? Ah oui, le fameux TVA sports. Avec les succès de certains québécois en sport amateur comme Alex Harvey, on pensait qu’un diffuseur sauterait sur l’occasion pour diffuser le ski de fond, NON. C’est pourtant un athlète de plus en plus populaire ici.

Toutes ces chaines se défendent en disant que ces programmes n’intéressent pas les gens. En fait, ce n’est pas totalement faux, si tu diffuses uniquement du Hockey en direct, le monde n’aimera que ce sport. Cela s’appelle l’accessibilité.

Alors quoi? On est tombé dans un système tellement vicieux. Les sports bien diffusés sont ceux qui sont le plus professionnel et dont la popularité génère le maximum d’argent. Exemple parfait, le Crash Ice Red Bull démontre parfaitement que si il y a de l’argent derrière, une couverture se mettra en place. À écouter les commentateurs, ce sont les meilleurs sportifs au monde. Dans ces moments la, j’ai une petite pensée pour les vrais descendeurs comme Erik Gay, ou tous ses nageurs qui passent 20km à nager à tous les jours et qui finissent par se faire dire non non, tu as beau être champion de France, tu as loupé le temps par 18 centième. Est-ce que je dois aussi vous parler du fameux CrossFit? Qui a déjà droit à sa diffusion en week-end…

Alors voilà, on est une société qui sait que sa jeunesse est de moins en moins attirée par le sport. C’est peut-être parce que le sport n’est tout simplement plus visible dans notre société. Lorsque RDS passe du Hockey, cela n’est plus du sport mais une sorte de télésérie, une sorte de rêve inaccessible qui ressemble plus à la recherche du statut de millionnaire que celui du dépassement.

Ce manque est donc compensé par les fameuses fondations… On fait désormais du sport pour aider une cause. L’ironie est telle qu’elles veulent tellement que l’on fasse du sport que leurs évènements sont pratiquement inaccessibles. On comprend les raisons, mais pourquoi ne pas devenir organisateur d’événements populaires? Pourquoi ne pas devenir diffuseur?

On nous vend tout cela pour une motivation à faire du sport et par ce fait aider son prochain. Soyons honnète, le sport c’est pour toi, sinon tu es frappé d’un mal qui s’appelle EGO.

De plus en plus sur les courses, on voit des groupes… évidemment que ces génials des associations qui aident des jeunes défavorisés à courir, mais on prend le problème du mauvais sens.

Les jeunes devraient avoir des modèles. Vivre les joies du sport en direct. À quel point c’est vendeur de voir gagner Alex Harvey une course en direct de la coupe du monde que de se faire dire dans un journal qu’il a gagné. Il devrait avoir la volonté de faire du sport par eux-même. Si ce n’est pas la cas, c’est tout simplement parce que l’on ne sait pas leur vendre le sport.

Est-ce que les challenges en levé de fond existe eu Europe? Non. Pourquoi? Parce que les médias diffusent du sport en direct, parce que les athlètes amateurs ont la parole.

Croire que financer des associations permettra d’accrocher plus de jeunes au sport n’est qu’une réponse partielle puisque c’est impossible pour eux de toucher tous les jeunes.

La vrai réponse est une vrai médiatisation du sport amateur. La non diffusion des qualifications olympiques en français montre totalement l’absence de volonté de ces diffuseurs. Combien de nos jeunes font du triathlon parce qu’ils ont vu Simon Whitfield gagner aux JOs?

 

17 commentaires
  1. Sur le site des essais http://swimtrials.ca/fr
    on annonce une webdiffusion dont voici l’adresse http://swimcanweb.tv/
    La qualité de l’image n’est pas top mais c’est mieux que rien. Une seule caméra, aucun commentateur à part le speaker sur place.

    Enfin, si tu veux enregistrer les courses sur ton ordi, ou tout simplement les regarder avec ton lecteur multimédia préféré (VLC par exemple) voici l’adresse du flux réseau :
    mms://wms.106A.edgecastcdn.net/20106A/swimcanwebtvwest/swimcanwebtv.wmv

    Je m’en contenterai parfaitement.

  2. C’est malheureux mais la télévision n’a pas pour objectif de te montrer du sport, mais de vendre des plages horaires à des annonceurs publicitaires, pendant le programme que tu veux regarder.

    Alors on diffuse les sports les plus demandés par les annonceurs, ceux qui brassent le plus d’argent bien-sûr, et on te dit que les gens ne s’intéressent pas aux autres. Cela ne changera pas de sitôt puisque lesdits gens ne vont pas nécessairement faire la démarche de découvrir un sport qu’ils ignorent.

    Je pense que les sports amateurs qui revendiquent à juste titre un peu de place à la télévision devraient miser en premier sur une diffusion internet gratuite et de bonne qualité (facile à dire). Si l’engouement du public pour ce sport est démontré par les visionnements, la télé en général conservatrice pourrait décider de lui accorder une place plus souvent que tous les 4 ans…

    Le mystère demeure pour les fléchettes ou le billard pour remplir le temps d’antenne (ce sont toujours les mêmes bouche-trous). Il y a tellement d’autres disciplines à découvrir…même si je ne les aimerai pas toutes, d’autres le feront.

    1. Anecdote par rapport aux fléchettes, tiré d’un podcast (IM Talk) qui interviewait Macca :

      Après avoir gagné son premier titre à Hawaii, Macca va célébrer sa victoire à Las Vegas. Lors d’un match de box, il est assied aux côtés d’un promoteur de matchs de box. Son acolyte présente Macca au dit promoteur en disant qu’il célèbre présentement sa victoire. Le promoteur, impressionné dit :

      Promoteur: « Ah, cette course de dingues sur une île tropicale qui prend toute une journée et durant laquelle les gens partent en civières? (oui, il connaissait le sport). Génial! Félicitations jeune homme! Dis-moi, combien ils te donnent en bourse? 2-3 millions? »

      Macca : « Euh, 225 000 $ USD, imposable à 30% »

      Promoteur : « Tu blagues? Le mois dernier, j’ai organisé le championnat du monde de fléchettes, ici même. Le gagnant à récolté 4 millions. »

      Macca : « Ouatte. De. Phoque. » (j’extrapole ici)

      Tirez-en vos propres conclusions.

        1. Euh, oui, mais l’anecdote était plus p/r aux enjeux des fléchettes vs. les ‘enjeux’ Mickey Mouse du triathlon ‘professionnel’.

  3. Alex,

    Je ne veux pas pardonner rien à RDS, mais il est évident que les coûts pour acheter les droits d’un tournoi de fléchettes ou de « bull riding », déjà produit, filmé, monté, réalisé, etc.

    Le coût est beaucoup moins élevé que de payer une équipe de caméraman, perchistes, réalisateurs, producteurs, monteurs, etc. pour aller filmer des qualifications olympiques de natation.

    C’est déplorable certe, mais en tant qu’entreprise appartenant à un consortium (Bell) qui est là pour faire le plus de bénéfice possible (entrées d’argent – sorties d’argent), le choix est simple pour la direction : natation à gros prix vs. fléchettes à bas prix… les fléchettes vont l’emporter.

    1. Je ne suis pas certain que cela marche comme cela parce que ces sports ont besoin d’exposition alors tu demandes pas grand chose si tu es pas si connu.

      On parle de ski fond, biathlon, triathlon, marathon, track and field. On ne demande pas RDS de produire ces shows mais juste de les diffuser.

      Exemple parfait l’ITU qui demeure sur CBCsports.ca et non sur la télé. Je ne pense pas que c’est une histoire de cout mais plus de volonté politique.

    2. Plutôt en accord J-F. C’est pas le rôle d’une télé privée de publier des reportages à perte. C’est d’avantage le rôle d’une télé publique (ie, SRC).

      1. Charles qui te dit que passer de la natation en direct c’est moins performant que passer des flechettes ou du soccer sur table.

        Eurosport ce n’est pas une television publique. Elle appartenait a TF1 et Canal+ en France. les deux chaines qui generent le plus de revenues publicitaires.

        Autre fait super interessant… Radio Canada s’est fait reproché par le CRTC de passer trop de sport amateur sur BOLD. Exit le triathlon.

        Je regarde bcp la télé suisse en ce moment. J’ai vu un reportage de 10 minutes sur un marathonien suisse… ils sont combien de francophones? meme pas 2 millions. Alors voila, c’est une culture a instauré. Les suisses ils ont leur magazine sportif qui traite de tous les sports a chaque semaine.

        nous, on a le hockey a tous les soirs… et on se fait « minder » pour dire qu’on est chanceux de payer plus d’impot si on a une equipe a Quebec…

        1. Chui d’accord avec Toi Alex qu’il reste beaucoup de progrès à faire pour la promotion du sport amateur au Québec.

          Et je suis également d’accord que les médias jouent un rôle important à cet égard.

          Mais on peut aller bien au delà de ça.

          Trimes (comme je l’ai déjà mentionné) pourrait jouer un rôle plus constructif et actif en s’impliquant d’avantage dans les relations avec les médias pour mieux faire connaitre notre sport.

          La question des relations avec les médias en est une que j’ai beaucoup étudiée/développée du temps où j’étais à l’UL. Un communiqué systématique après chaque compétition, et ce avant le dead line. Ça impliquait bien souvent qu’au retour, par exemple, d’un Tri à Gatineau, on reste là jusqu’en fin PM. Ensuite drive pendant 5h, ensuite passe 2h à rédiger un communiqué afin qu’il parvienne au pupitre des sports avant 10h PM. Le tout pour ne voir qu’un tout petit encart publié le lendemain. C’était au début… Car par la suite, mes communiqués étaient publiés quasiment en intégrité. On a fait se déplacer TVA pour une entrevue télé, le Soleil pour une page centrale en couleur, etc.. Plus on en fait, meilleur on devient. Plus on a de contact. Et plus on peut contribuer à *l’éducation* des journalistes, relevant ainsi le niveau d’intérêt.

          Les papiers se multiplient, les athlètes voient leur nom dans le journal, c’est bon pour le sponsorship, etc etc…

          Quant à la natation (pour revenir dans le vif du sujet), elle est dans un piteux état au Québec, et depuis très très très longtemps. Juste de faire une finale Olympique, c’est une victoire en soit. Un Podium, faut pas rêver. Et c’est pas normal. Et ça a très très peu à voir avec le fait de la diffuser ou pas à la télé.

          Charles

  4. Dixit l’ entraineur de Camille MUFFAT et de Yannick Agnel : la natation, ce n’est rien de plus que du souffle et du rythme; Et bien, à débattre!!!!!!!

  5. En train de me régaler à regarder les essais olympiques en natation sur Radio-Canada dans le cadre d’un reportage qui s’étend sur 2 émissions.