Test > Cycleops PowerCal, la puissance par le coeur.

Comme vous devez le savoir, travailler avec la puissance sur son vélo est la meilleure façon de juger de ses progrès. Malheureusement avec des systèmes qui sont au-delà des 1000$, ce n’est malheureusement pas à la porté de tout le monde. Même si de plus en plus d’acteurs se lancent dans cette technologie on assiste toujours pas une baise des prix qui permettrait à cette outil indispensable d’être utiliser par tous.

CyclesOps, qui est très bien connu pour sa propre powermètre intégré dans la roue vient de lancer un nouveau produit, le powercal.

C’est quoi? À partir d’une ceinture cardiaque ANT+, le système doté d’un algorithme est capable d’estimer votre puissance. D’ailleurs votre compteur de vélo ANT+ verra la ceinture comme un powermètre. Cycleops a donc réussi à interprété vos changements dans vos rythmes cardiaques.

Évidemment, les puristes (dont nous) crierons au gadget non fiable puisque les mesures cardiaques sont très difficiles à interpréter puisqu’elles sont en fonction de votre fatigue, de votre forme, de la température, de votre alimentation, autant vous dire que les variables sont trop importantes pour que le système soit vraiment considéré comme un remplacement à un Quarq, SRM, Power2Max. D’ailleurs, Cycleops est très franc face à son système, il avoue que la marge d’erreur qui est généralement de 3% est plus de l’hors des 8%. Elle ajoute d’ailleurs que la précision est en fonction de l’utilisateur.

Alors, c’est un gadget ou pas? Est-ce que c’est juste pour les débutants?
Premier point très important, la ceinture cardiaque est comme toutes les autres ceintures. Elles d’aussi bonne qualité, en fait, on soupçonne  qu’elle soit fait par le même fournisseur que Garmin et Suunto. Et surtout, même si elle est en mesure d’estimer la puissance, elle à le même volume et le même poids qu’une ceinture traditionnelle.

D’ailleurs, vous pouvez l’utiliser comme simple ceinture cardiaque avec vos compteurs ou montres compatibles ANT+. Nous n’avons eu aucune difficulté à la coupler avec notre panoplie de montres. Elle s’est avérée être d’excellente qualité, très confortable, mesure très précise et le capteur est même plus léger. Rien n’à redire, au contraire, selon nous à cause des demandes de l’algorithme qui se base sur toutes les variations, elle n’a le choix d’être précise et de qualité.

le Powercal étant vendu 109$, contre 70$ poue une ceinture ANT+, c’est un aspect important à considérer.  

Et la puissance comment cela se passe?
Pour le couplage, c’est très simple, votre garmin/Timex et autres compteurs ANT+ verra la montre comme un powermètre et vous pourrez aussi la configurer pour qu’elle marche en parallèle comme ceinture cardiaque. Encore une fois, tout marche à merveille.

Oui mais à quel point c’est précis?
Premier point qu’il risque de surprendre est que Cycleops a décidé de ne pas offrir l’option de calibrage. Initialement, le produit devait être vendu en magasin accompagnée d’une séance d’étalonnage. Finalement, ils se sont rendus compte que cela n’en valait pas la peine, alors la ceinture est prête à l’emploi. Autre fait important, la ceinture ne tiendra pas en compte de vos réglages dans votre compteur. Même si vous utilisez un Joule (même fabriquant), la ceinture ne prendra pas en compte vos paramètres.

Cela peut surprendre, mais même à l’arrêt, puisque votre coeur bat, le système pourra penser que vous pédaler alors que cela n’est pas le cas et émettra donc une valeur autre que zéro. Il est important donc d’enregistrer vos données uniquement quand votre système remarque que vous êtes en mouvement. C’est d’ailleurs l’un des avantages/inconvénients du Joule puisqu’il enregistre uniquement si vous enregistrez une mesure de distance (GPS/Pod Speed).

CycleOps ne se le cache pas, le système est plus précis avec certaines personnes que d’autres. En fait, la ceinture devient une outil très intéressant parce qu’elle nous interroge sur le fonctionnement du cœur. Je m’explique, si je fais du vélo à 150 watt à 130 BPM, si je pédale allure constante pendant une heure, si mon coeur est toujours à 130 cela signifie que j’ai une excellente endurance. Sur certaines personnes moins en forme (endurance), il y aurait sans aucun doute une dérive (haussement du rythme cardiaque), le système pourrait penser que vous générez plus de watt alors que garder le même rythme.

C’est surement ce qui explique une marge d’erreur d’environ 8%. Cela peut paraitre énorme face un capteur comme un Quarq qui se situe vers le 3%. D’après nos expériences, cette erreur vient avant tout du fait que la mesure a beaucoup plus de « peaks » qu’un système traditionnel puisqu’il traduit toute variation de votre coeur. On a observé ce phénomène lors d’effort moins régulier puisque lorsque votre coeur bat moins rapidement, toute différence est accentuée.

Par contre nous devons vous avouer que le système demeure très juste lorsque vous passez le 65% de votre intensité. En fait, si on prend le système sur les moyennes, il devient totalement crédible et devient alors adéquat.

À un point qu’on est rendu complètement obsédé par cet algorithme. On se demande comment ils ont fait. Et son inconvénient en devient un avantage. Oui, le système n’est pas fait pour l’athlète qui a besoin d’une précision parfaite afin de calibrer son entrainement.

Il est avant tout fait pour l’athlète qui veut s’initier à la puissance et/ou qui aime avoir la liberté de pouvoir avoir une bonne idée de l’effort qui a donné quelque soit le vélo qui a utilisé. Si vous souhaitez faire une sortie de vélo de cross ou de montagne, la ceinture vous le permettra.

Aussi, nous pensons que c’est un outil qui est pertinent pour nos jeunes qui n’ont pas les moyens d’acheter un powermètre puisque cela leur permettra d’estimer leur effort avec le TSS. Il faut faire tout de même attention avec cette mesure, puisque les « peaks » auront tendance a augmenter trop rapidement le score.

Dans mon cas, j’utiliserai cette ceinture comme dépannage (sortie velo de montagne, Spinning), surtout que je peux l’utiliser à tous les jours dans son usage traditionnelle (BPM). Mais aussi parce que j’y trouve un certain plaisir à la comparer à mon Quarq/Power2max puisque plus le powercal se montre précis, plus cela démontre mon gain de forme puisque je deviens plus stable.

Dernier point très important, la puissance est mesurée par le coeur. On parle d’une puissance d’entrée, tandis que la puissance de sortie est mécanique, action des jambes sur le pédalier. Notre coeur est à la source de tout. Avec le powercal, on s’est rendu compte à quel point la musique, le stress et autres facteurs extérieurs pouvaient causer des « peaks ». Ils peuvent paraitre artificiels, mais en fait, ils ont bien un impact. Et à force d’utiliser ce produit, on se demande même si il n’est pas plus pertinent.

Comme vous devez le savoir, le rythme cardiaque est très changeant en fonction d’éléments extérieurs. Et pourtant, si je fais du vélo durant une course, je peux être très stressé et avoir un battement de coeur largement supérieur à mon niveau normal pour X watts. Pourtant l’athlète basera son effort sur son wattage cible alors que son coups physiologique est pourtant très différent.

Cela nécessite matière à reflection.

10 commentaires
  1. Est-ce que ça calcule les variations instantanées, par exemple un sprint de 8 seconde se comporte comment?
    C’est juste bon à intensité constante?

    1. oui, les variations sont assez instantanées même trop (peak), le système n’est pas idéal si tu fais beaucoup de sprints… Par contre, si tu fais du SST, steady, des efforts assez constant ou avec une progression régulière (ce qui ressemble pas mal au type d’entrainement d’un triathlète), le système est assez efficace.

  2. Salut alex, merci pour l’analyse. J’ai cependant une question puisque le powermeter se base sur les puls, existerait-il un quelconque moyen de le calquer sur la CàP?

    Dans tous les cas, comme je n’ai pas de powermeter mise à part sur mon Tacx je prends cette option très au sérieux, et au vu de son prix dérisoire…

    1. C’est une excellente question! Je sais que la puissance en course à pied est quelque chose qui devrait finir par s’imposer un jour. Je sais que Alan Couzen parle souvent de puissance pour la CAP mais à l’exception d un labo (et encore), c est impossible à mesurer… peut etre a estimer.

      J’imagine que le powercal devrait etre en mesure d’aider, la problematique est que tes zones sont différentes entre les deux sports. Alors, oui une puissance sera bien affichée mais cela risque d’être loin de la réalité et le problème est que tu n’as rien pour te faire une idée.

      Oui, la ceinture vaut le cout vu la difference de prix! Cela dépanne et permet d’avoir une idée de son effort dans son ensemble. Comme je l’ai dit, la ceinture est assez proche dans les moyennes.

  3. Se pose la question de la progression.
    Si aujourd’hui je fais 160Watt à 140 de puls, et qu’après un cycle d’entrainement j’arrive à faire 180Watt toujours à 140 de puls, le Cycleops ne verra aucune progression et me proposera toujours 160Watt…

    1. C’est une bonne question… le produit est assez nouveau. J’aurai tendance a croire qu’il doit y avoir un moyen de l’algorithme pour s’y retrouver. Sans connaitre mon FTP, il était pas mal dans la cible pour ma Z3 alors que je pense être au dessus de la moyenne (ouin).

    2. Oui il peut voir l’amélioration. Le wattage est basé et tres influencer par le R-R et pas avec les pulse. Apres plus de 1 an de test voici un résultat qui ma convaincu.
      Monté un cote de 100metre (puncher) et pedaler en douce récup comme la pluspart des cyclist on tendance a faire. Résultat: AVG dans la cote de 387 watts a 135BPM. Data des 10 premiere seconce récup: 131BPM AVG et 97 Watts AVG. Plusieur test du genre.

  4. J’en ai un en cours de livraison (donc pas encore testé!), mais d’après les tests que j’ai pu lire l’algorithme ne mesure pas ‘les pulsations cardiaques’, mais les écarts subtils, imperceptibles, entre les pulsations, ce qui lui permet de déterminer si tu es en plein effort ou en récup’, même si ta FC est stable (exemple des côtes suivies de récup’ évoqués ci-dessus).
    Le Powercal est totalement inefficace pour des efforts de moins de 30/45 s – marche pas pour des sprinters à l’entraînement, donc!
    Les moyennes étant très fiables (sachant que je me moque de connaître ma puissance développée avec précision!), si je sais que je dois rouler mon triathlon à 200 Watts réguliers (même si ‘en vrai’, çà correspond à 150 w ou 250 w!), le Powercal devrait me permettre de le faire! Je l’espère, en tous cas!

    1. Assure toi de faire les mises à jour, tu vas avoir besoin d’une clée USB ant+ j’imagine. l’algorithme est sans cesse amélioré.

      Et oui, c’est basé sur la variabilité entre chaque battement. Cela demeure un outil interessant pour mieux comprendre sa perception de l’effort.