Analyse ITU > Reprendre les bases. Développement des médias.

On critique ceux qu’on aime. Trimes a une profonde admiration pour l’ITU, elle a multiplié les efforts afin d’aider des pays émergents à pratiquer notre discipline et impose une rigueur qui donne une crédibilité sans faille à son circuit.

À chaque année, elle publie un communiqué annonçant un nouveau record d’écoute, une bourse record et que le sport continue sont expansion internationale. Alors tout va bien, le sport n’a jamais été populaire? Vraiment?

Dans notre réalité, la CBC (chaine publique anglophone) a stoppé de diffuser les courses en direct il y a déjà deux ans. C’était pourtant la discipline la plus regardée chez les canadiens durant les jeux olympiques de Beijing.

La CBC se contente de diffuser les courses en direct sur l’internet et n’a jamais fait de démarche pour diffuser les courses en français sur le site web de Radio-Canada. Ironiquement, on devrait se féliciter de pouvoir accéder à ces courses gratuitement et en direct puisque cela n’est pas le cas en France.

Lorsqu’on sait à quel point l’ITU s’est inspiré du Ski de fond/Biathlon dans son fonctionnement, on peut se demander pourquoi elle ne s’est toujours pas imposé sur Eurosport. Le triathlon de distance olympique est-il vraiment plus ennuyeux à regarder que le ski de fond ou le cyclisme? Non. Par contre, c’est surement le manque de connaissances de ses acteurs qu fait mal au triathlon. Le sport aurait surement besoin d’un Sagan qui fait le superman ou encore d’un PeterNortung qui passe la ligne en reculant.

Malheureusement, la réalité est que le triathlon reste un sport qui n’a toujours pas gagné ses lettres de noblesses afin de se mériter des diffusions en direct. D’ailleurs son manque de popularité a été démontré par la difficulté de l’ITU à trouver une ville hôte pour sa grande finale en 2014. Nous sommes très content pour Edmonton, mais ce n’est pas la destination qui fait rêvé. Durant les dernières années ont a d’ailleurs vu les ville de Lausanne et de Washington se retirer. On peut déjà se questionner sur la présence de Stockholm en WTS si Norden n’y participe pas. Face à cette instabilité, il demeure difficile d’instaurer des courses dites « classiques » comme Ironman à avec Kona.

Comme tout amoureux de son sport, on souhaite le meilleur et on se questionne souvent pourquoi la sauce ne lève pas surtout que les Brownlee Bros et Gomez sont des exemples dans la définition du vrai sport.

Présentement, il y a une sorte d’acceptation du phénomène que l’industrie souhaite investir uniquement dans la longue distance. Est-il pour moi nécessaire d’évoquer que les marques locales ne se précipitent pas pour aider nos athlètes ITU qui font pourtant des WTS, WC etc… Avoir gagné des courses continental, avoir un titre national U23 ou junior de donne présentement aucun passe droit. Les marques relèguent généralement la commandite au magasin de vélo. Mais qu’elle est le retour sur investissement pour un magasin de vélo d’avoir aider un athlète qui fait une coupe du monde au Japon et dont aucune image ne sortiront.

Comment est-ce que ce sport qui est si populaire durant les jeux olympiques peut rester inaperçu durant le reste de l’année. Est-ce une question de visibilité et de mauvaise compréhension des spécificités de l’ITU. Il y a forcément une connexion avec les amateurs qui ne se fait pas.

Voici un exemple parfait.

La course ITU de Soulanges a été un événement marquant pour nous. La journée ouvrait avec une course du Québec et regroupait donc les groupes d’âges et était suivi par les courses juniors de la série nationale et une course continentale ITU. Tous les grands espoirs canadiens étaient présents dont la toute nouvelle sensation à l’époque sur le circuit WTS/WC Paula Findlay. Je me rappel que si on retirait tous les parents et entourage technique des athlètes ITU et juniors, il n’y avait strictement personne. Même les AGs étaient déjà partis. Point de vue amour du sport on fait mieux.

C’est d’ailleurs un phénomène qu’on observe, plus le sport devient accessible et invitant, plus les pratiquants qui ne sont pas compétitifs se désintéressent à l’élite. Si vous prenez un coureur du dimanche, il n’a aucune idée de qui est Mo Farah (double champion olympique au 10 000 et 5 000m).

Face à manque d’intérêt relatif, très peu de publications sont en mesure de mieux communiquer et de mettre en valeur l’ITU surtout que les fédérations ont souvent pris le mandat de s’en occuper. Le travail étant pré-maché, il n’y a pas d’approfondissement. Pourtant chez Trimes, on est convaincu que si les efforts sont mis, il y aura un engouement et on le voit dans nos entourages ou l’intérêt semble grandissant pour l’ITU.

Aux États-Unis, Ironman doit en très grande partie son succès par la diffusion de Kona en décembre. Et une grande partie de son succès vient des web-diffusions des courses de la série. Les athlètes ont l’impression de prendre part à un événement et leurs proches peuvent les suivre. C’est beaucoup plus facile à dire tu peux me regarder sur le web que vient faire un tour…

Dans le même esprit, les meetings en athlétisme universitaire ont appris à utiliser l’internet pour diffuser les courses. Depuis, on a vu une explosion de sites web de plus en plus pointus sur la discipline et un lectorat en constante augmentation, résultat des coureurs comme Kelly Wiebe devienne des mini-stars qui n’auront aucune difficulté à se trouver des commandites. À l’époque ou il était encore un coureur, Lukas Verzbicas était dans le même situation. L’amateur peut voir la progression des nouvelles sensations et y trouve un intérêt à ne pas juste suivre les événements majeurs.

Revenons au triathlon, présentement, l’ITU n’offre que les courses de la WTS en direct. Malheureusement, en terme de fidélisation, avec 8 courses par an entre avril et septembre, ce n’est pas l’idéal. L’ITU dispose tout de même du circuit des coupes du monde. Le plateau des athlètes présents est très disparate pour plusieurs raisons (voyages, calendrier trop condensé) et surtout qu’un athlète soit là ou pas, il n’y a pas vraiment de conséquence. D’une certaine façon, ces courses n’ont tout simplement l’air d’exister parce que les médias sont absents, pourtant l’équipe de l’ITU produit un résumé de course.

Le scénario est assez semblable avec des courses continentales.

Récemment, il y a eu les courses floridiennes de l’ITU, la seule couverture en direct était deux entraineurs qui ont accepté de tweeter pendant la course parce qu’ils connaissent l’importance de ce geste pour la communauté des élites. Les parents, l’entourage veux savoir…

L’USAT n’a offert aucun relais et l’organisateur de Clermont s’est contenté d’offrir un live timing.

Mais malheureusement, on est désormais au 21e siècle. Il est désormais facile de produire avec presque rien des web-diffusions. Beaucoup d’entre nous se serait contenté d’avoir 4 webcams. Il suffit d’un cellulaire avec une bonne connexion d’internet. Surtout que l’ITU utilisant des circuits des caméras aux entrées et aux sorties des transitions offriraient déjà assez. L’ITU est d’ailleurs très exigent dans ses critères, on aimerait qu’elle impose cette exigence médiatique.

Si on continue à ne pas offrir une façon de suivre nos athlètes, ils continuerons à lacer leurs rêves rapidement ne pouvant répondre aux exigences de leur sport et/ou de leur fédération.

 

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