Les leçons de Paris-Roubaix 2013

Fabian de Roubaix

Course active et haletante s’il en fut une, Paris-Roubaix 2013 a su nous garder sur le bout de notre siège pendant un bon 90 minutes. Donc une course avec beaucoup de mouvement, où la chance a eu un rôle à jouer mais où le meilleur cycliste a néanmoins trouvé le moyen de gagner.

Ce qui était évident dans cette victoire de Cancellara, encore plus que le mordant de ses accélérations ou les watts de son mode de contre-la-montre patenté qui lui a permis par deux occasions dans cette course de sauter d’un groupe à un autre, c’est l’ascendant qu’il possède  sur le reste du peloton. Comme d’autres l’ont fait avant lui dans le monde de la course cycliste des cent dernières années, il semble complètement dominer mentalement ses adversaires. Le Boss, c’est lui.

On l’a vu faire du théâtre quand il s’est laissé descendre à sa voiture d’équipe avec 34 kilomètres à faire, emmenant avec lui Terpstra, Boom et Eisel obnubilés par le marquage à la culotte (ils se seraient sans doute laissé tomber dans un fossé si c’est ce que Fabian avait fait), puis démarrant sèchement quelques kilomètres plus loin pour les laisser tous les trois derrière.

On l’a vu pousser un pauvre Vanmarcke à prendre des relais alors que mon-garçon-tu-peux-être-certain-que-Fabian-t’aurait-tiré-jusqu’à-la-ligne -bien-devant-vos-poursuivants-même-si-tu-étais-resté-dans-sa-roue. Pareil que Sagan dans le final du Ronde.

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Vanmarcke plus fair-play que fair-play

On l’a vu bloquer le haut de la piste, initier un début de surplace, et obliger le pauvre Vanmarcke à craquer en un tiers de seconde et prendre les devants avant de lancer un sprint qui fut remporté par le Suisse, sprint qui par ailleurs semblait particulièrement peu véloce. Oui je sais, ils venaient de parcourir quelques centaines de kilomètres, mais je serais curieux de voir à quelle vitesse Terpstra a remporté le sprint pour la 3e position quelques seconde plus tard, donc à quel point Cancellara était vulnérable en terme de pointe de vitesse cette journée-là.

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Vanmarcke faisant comme s’il n’allait pas passer devant

Nos pronostics

Ouh lala! Nous nous somme fourvoyés mais là total. Yoann Offredo a fait une chute d’anthologie heureusement sans conséquences graves. Van Keirsbulck a dû s’arrêter après que sa roue avant ait explosé dans la Tranchée d’Arenberg ( il se serait rendu quelques dizaines de mètres plus loin qu’en 2012 alors qu’il avait chuté pratiquement au même endroit). Schär est effectivement parti tôt, et on le reverra. Ladagnous a chuté deux fois puis a décidé que c’en était assez. Phinney a tiré le peloton à travers la tranchée d’Arenberg sans causer le moindre dégât, puis a selon ses propres dires manqué de jambes dans le secteur de Mons-en-Pevèle … on a parfois l’impression qu’il devrait mettre moins d’effort à tenter de remettre les chaussures cyclistes à lacet au goût du jour. Van Summeren a été mou et a crevé dans Mons-en-Pevèle.

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Le danger n’est non pas l’homme au drapeau, mais plutôt la masse beige qui vient de s’intercaler entre Cancellara (2e) et Stybar (3e)

En fait la révélation c’est Zdenek Stybar, double-champion du monde de cyclo-cross, que l’on savait bon mais pas au point de résister aux accélérations de Cancellara sur les pavés après plus de 5 heures de course, les épreuves de cyclo-cross étant typiquement longue d’à peine plus d’une heure. Malheureusement, un spectacteur qui voulait filmer le dos de Cancellara d’un peu trop près a complètement brisé l’élan du Tchèque (voir le vidéo ci-dessous) alors que s’annonçait une entrée à trois sur le vélodrome et une fin de course où Stybar aurait probable/possible-ment été moins soumis que le fut le Vanmarcke.

Notons que les trois Québecois au départ n’ont pas terminé et ont eu leur lot de difficultés.

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