La revanche d’Alistair sur Jonny. Partenaire? Non, adversaire!
Suite à la défaite d’Alistair sur son petit frère Jonny, comme prévu, il voulait prendre reprendre l’ascendant sur son petit frère. À force de regarder le cyclisme et de voir les deux dominer le circuit, on s’attend à une entre-aide entre les deux. Dans la réalité, on a surtout vu un Alistair faire une course contre Jonny. En partant à deux tour de la fin en vélo, même si Gomez était encore une menace pour Alistair, on a eu cette impression qu’il ne voulait absolument pas que la course se décide sur un sprint. Les deux frangins étaient en camp d’entrainement en altitude ensemble, et connaissement leurs forces et faiblesses.
On devrait d’ailleurs se réjouir que les Brownlees n’essayent pas de fausser les courses avec des dynamiques pour privilégier le succès des deux.
Alistair n’a pas besoin d’oreillette.
On parle souvent d’intelligence de course. Avec les différents in/out, les athlètes pouvaient se situer face au différent groupe. À chaque fois qu’Alistair perdait du temps sur un tour, il le reprennait à l’autre (que ce soit en vélo et en course à pied). On se demande s’il existe une athlète avec une plus grande maitrise de la dynamique de course/stratège tout sport confondu?
Même course, même résultat.
Même si Hamburg était un sprint, ce sont les mêmes qui sont sortis en T1 avec une avance et les résultats sont très similaires. Les meilleurs nageurs en ce moment contrôlent totalement le sport. Depuis que la communauté s’est rendu compte que Murray, Vidal ou Mola pouvait créer la surprise, les Brownlees appliquent à chaque fois leur plan d’imposer leur rythme dés le départ et malheureusement il n’t a pratiquement aucune parade à cela.
Auparavant, les triathlètes essayaient d’atteindre un niveau X afin de sortir dans le groupe de tête. Désormais, les meilleurs nageurs savent qu’ils doivent continuer à progresser afin de garder leur avantage.
Alors qu’on pensait qu’il fallait arréter de miser sur la reconversion des nageurs/ou focuser sur la natation et de tout faire pour former des triathlètes très complets. Cette saison prouve que sans être dans les 10 meilleurs nageurs du circuit, il sera impossible de monter sur le circuit.
Une course qui ne comptait pour pas grand chose?
Avec le classement ITU qui permet aux athlètes de garder que leurs meilleurs résultats sur 4 courses (sur 7), les deux frères Brownlee se retrouvent à égalité et Gomez a toujours une chance de gagner le titre en les battant dans la grande finale. C’est très bon pour le spectacle surtout que l’année dernière Alistair avait boudé la grande finale préférant Hy-Vee. Il en demeure qu’on peut se questionner sur le fait que Gomez puisse encore être dans la course (1 victoire, 3x 2e) et les Brownlee (3 victoires, 1x 2e).
D’ailleurs, en faisant vos maths, si Gomez n’avait pas fait la course, il aurait pu garder une 3e place et cela n’aurait pas changé grand chose au classement. Puisqu’on retrouve pratiquement toujours les mêmes sur le podium, on peut se questionner si la méthode d’attribution des points n’est pas dépassée.
Le Quatuor français. Un excellent résultat sans vrai surprise?
Le résultat des français est très intéressant puisqu’il est indicateur de la dynamique de course. Je m’explique, La 4e place d’Aurelien Raphael et 5e place Vincent Luis est avant tout la résultante d’une intensité dicté par Alistair Brownlee. On en parle (très et presque trop) souvent mais les Brownlees savent qu’en imposant les vitesses, il élimineront dès la natation leur ancienne bête noire comme Murray ou ne veulent pas prendre de chance avec un Laurent Vidal en retour.
De ce fait, et tout comme Hambourg, Les Brownlees se sont échappés dans le groupe des 8. Avec un parcours technique, le petit groupe sont généralement avantagé. Ironiquement, ce sont pratiquement les mêmes athlètes qui étaient présent. La France formant d’excellents nageurs, c’était sans surprise de voir la présence d’Aurélien Raphael et de Vincent Luis.
De nos jours, réussir à s’échapper avec les Brownlees, c’est l’assurance d’aller chercher un résultat honorable puisque l’avance en rentrant en T2 est généralement assez grande pour résister aux meilleurs coureurs.
La vrai surprise française est avant tout celle de Raphael qui confirme après son bon résultat à Hambourg avec une course à pied en moins de 31 minutes. Sur papier, on s’attendait à une meilleure course à pied de Vincent Luis. Il avait d’ailleurs accroché son premier podium en WTS à cette course en 2012. Même si Luis a excellent vélo, il semblait malheureusement déjà bien entamé au début de la course à pied et n’a pu offrir une course à pied à son potentiel.
La 9e place est un excellent résultat pour Pierre Lecorre et il est sans aucun doute l’un des favoris pour Londres en U23. Il en demeure qu’il a manqué de s’échapper avec le groupe de tête pour un cheveu. Il a d’ailleurs nagé plus rapidement que Javier Gomez. Encore jeune en WTS, il a ce fameux pré-requis qui ne pardonne pas, soit un démarrage en sortie de T2 en sur-régime. La moindre erreur vous éliminera. Avec son temps en course à pied de 30:12, il pouvait aspirer à la première place des non-ténors (Brownlee Bros). Les ituiens l’auront désormais à l’oeil.
Pour Laurent Vidal, après deux courses décevantes (Kitzbuehel 40e et Hamburg DNF), sa 9e place est encourageante, mais aussi inquiétante. 2013 est sans aucun doute une année difficile après les jeux. Mais il est aussi de plus en plus victime depuis que les Brownlees appliquent à chaque course la même formule gagnante. Il y a de plus en plus un impératif à s’améliorer dans l’eau pour redevenir une menace. Il en demeure que cette 8e place correspond à la deuxième place de ceux qui n’ont pas fait le pack. Le sport est cruel puisqu’il ne sort qu’a 15 secondes du dernier à avoir fait le pack. Présentement, les places en dehors des ténors se jouent sur des détails. Il peut tout de même repartir avec la satisfaction d’être revenu dans le Top5 des meilleurs coureurs sur le circuit.
Et Greg Rouault? Malheureusement, ce résultat n’est vraiment pas à la hauteur de son potentiel. Il est l’une des nombreuses victimes du récent durcissement de la natation. En sortant avec 45s et avec un vélo assez difficile, il n’a pas été en mesure d’obtenir un résultat à l’hauteur de sa performance à Hamburg (24e). Lui qui avait enregistré le meilleur temps en course à pied à Tiszi est la preuve vivante qu’en ITU, il faut aussi avoir des dynamiques favorables pour réussir à s’imposer. Avec tout le talent émergeant francais, on espère qu’on lui donnera toujours la chance de prendre part à des WTS.
Sachant que David Hauss et méme Fred Belaubre feront surement leur retour. Sans oublier la nouvelle vague comme Anthony Pujades et les juniors comme Montoya ou Coninx, l’attribution des sélectionnés pour les WTS risquent d’être très complexe puisque à peu près tous ces athlètes sont reconnus pour leur natation et dans les conditions actuelles, un TOP 10 devient presque assuré en faisant une course à leur potentiel.