TrimesTeam > Développer l’athlète et l’humain.

Alors qu’on voit tous ces champions, on se questionne rarement sur l’individu derrière ces performances. La société valorise toujours la performance, elle pardonnera facilement les écarts et les « idolisent » sans justification réelle et ce statut fait rêver notre jeunesse.

Souvent, on se demande d’ailleurs si un sportif élite court surtout après l’amour de pratiquer un sport ou celle d’un hypothétique statut de star.

Rares sont les athlètes qui sont mis à l’amende pour leurs mauvaises attitudes et leurs défauts sont souvent transformés en qualités. L’arrogance est confondue avec la confiance en soi. Le malice de certains à détourner les règles est transformée dans une rage à gagner à tout prix. De ce fait, ces champions sont devenus des exemples chez nos jeunes et ils les imitent pensant que cela fait parti des pré-requis.

Dans le cas de Trimes et par le fait que nous aidons des athlètes élites, nous sommes particulièrement attentifs à leurs gestes. On considère qu’on manquerait à nos devoirs en n’étant pas critique avec eux. La victoire ne pardonne pas tout. On pense qu’il est important de développer des humains équilibrés et qui accepteront les succès et les échecs sereinement. On s’est donc engagé face à cette responsabilité d’être un miroir franc avec eux.

Enjoliver leurs succès ne les permettra pas d’aller plus vite, au contraire. On doit absolument mettre en avant qu’une carrière sportive réussie ne dépend pas des victoires mais du dépassement en soi.

Contrairement aux apparences, la TrimesTeam n’est pas juste une structure pour trouver des commandites pour les athlètes, mais on veut être des grands frères qui veulent le bien des athlètes autant dans leur développement athlétique que la personne qui sont entrain de devenir. On redoute beaucoup plus le succès à l’échec parce qu’une victoire donne une satisfaction qui n’encourage pas le changement et le questionnement. Ces jeunes doivent être en constante évolution.

Nous sommes aussi en apprentissage et même en tant que mentor, nous avons aussi nos échecs comme l’un de nos athlètes dont nous ne sommes pas parvenu à lui faire continuer le sport parce qu’il avait justement le besoin de se trouver et que sa carrière sportive n’avait pas été un vecteur de construction, bien au contraire.

Évidemment, il ne faut pas être naïf et pour réussir, il faudra forcément ne pas faire de cadeaux aux autres. D’ailleurs, il important d’avouer que les systèmes ne pardonnerons pas la non-réussite en junior et la non-sélection dans une structure puisque cela sera un frein sérieux pour rejoindre l’élite internationale. De ce fait, les places sont très chères puisque les opportunités sont rares.

Il y a donc une sélection naturelle qui est bien réelle et qui peut-être cruelle. La vrai problématique dans ce processus est que certains athlètes se comportent comme des enfants gâtés ou tout tournent autour d’eux. Ils sont généralement incapables de reconnaître le succès des autres et lorsqu’ils ne gagnent pas, ils sont toujours frappés par la fatalité. Ajoutez à cela Facebook ou la complaisance est de mise et ou le narcissisme est très encouragé et tout est en place pour avoir des athlètes déconnectés de la réalité et qui s’auto-annonce pour le niveau ultime.

Malheureusement, l’attitude de nos champions est un aspect qui est perceptible uniquement pour les acteurs qui sont dans le secret. Il est donc facile d’esquiver.

L’esprit et le corps.

Comme nous l’avons déjà mentionné, on s’inquiète réellement du fait que nos jeunes abandonnent très fréquemment le sport en U23. Il suffit de se rendre compte qu’aucun des membres de l’équipe du Québec de 2009 ne sont encore actifs en triathlon.

Les années juniors sont très particulières puisqu’un athlète peut être dominant durant ses années mais n’être jamais en mesure de suivre l’allure en U23/élite à cause de doublement de la distance et parce qu’il faut être beaucoup plus complet dans les 3 sports. On voit aussi des talents améliorer leur rang puisque leurs efforts dans la discipline est en constante évolution.

De ce fait, on a vu dans le passé beaucoup d’athlètes dominant en junior disparaître en 1 an parce qu’ils n’ont jamais appris à accepter la défaite. On privilégie toujours la limitation athlétique avant de parler de l’état d’esprit de certains de nos athlètes. Ils sont tout simplement pas prêt pour affronter l’adversité et ils ont peurs de décevoir leurs fans.

Et alors? Encourager nos jeunes en disant qu’ils sont les meilleurs ne les aidera pas. Le plus important est de leur offrir un support moral. Il faut absolument stopper cette idée qu’ils auront notre respect uniquement s’ils gagnent.

Leur entourage devrait aussi intervenir lorsqu’un athlète est incapable d’accepter qu’un athlète peut-être meilleur ce jour-là et s’interroger si un athlète comme à attraper la grosse tête. Malheureusement, comme nous l’avons mentionné, la réussite athlétique met une façade devant l’individu qui les protègent du jugement.

On ne doit absolument pas laisser passer certains écarts d’attitude parce qu’ils gagnent des courses puisque cela aura des conséquences sur l’avenir.

Un athlète ne devrait pas penser qu’il doit jouer dans la tête d’un concurrent pour augmenter ses chances de gagner. Il doit avant tout croire dans ses capacités et accepter sa place dans la hiérarchie.

Les institutions devraient aussi avoir leur mot à dire. Malheureusement, ils ne se sentent pas totalement responsable du développement humain de l’athlète espérant que son entourage profite déjà de mentors et se concentrant uniquement sur le résultat. À nos connaissances, peu d’initiatives existent surtout qu’un entraineur analysera cela comme de l’ingérence.

On donnant cette responsabilité aux entraîneurs on leur donne un plein pouvoir.

C’est d’ailleurs une problématique en triathlon qui se révèle de plus en plus puisque les meilleurs athlètes s’entrainent en squad. Certains entraineurs sont capables de gérer les égos et d’autres non.

Un athlète doit donc prendre les devant et comprendre que le sport élite doit aussi lui permettre de grandir en acceptant le succès humblement et les échecs en forme d’apprentissage.

De plus en plus, avec la densité des talents, celui qui aura une bonne tête se donnera les outils pour faire la différence et durer dans le sport.

 

 

 

 

 

11 commentaires
  1. L’avantage du triathlon, c’est que tu trouves toujours un nageur, un cycliste, ou un coureur pour te remettre à ta place et te démontrer l’immensité du travail qu’il reste à accomplir.

    1. Hey félicitation pour ta course à Tremblant!

      Tu as raison sur la comparaison avec les autres sports. J’ai d’ailleurs souvent l’impression que les cultures sont très différentes en fonction du sport parce que certains sports sont tellement dépendant de la persévérance et par ce fait, t’es mieux d’être équilibré. Surtout que les sports individuels sont plus denses en talent.

  2. Toujours donner aux jeunes des objetctifs de performance personnel (ex: Reussir un certain temps a la course a pied). Un bon ou un mauvais classement pendant une course c’est un peu un extra!

  3. Super article Alex, et tout à fait d’accord avec toi … Une phrase de Stéphane Diagana qui résume assez bien « Viser l’excellence, pas le sommet absolu, mais relatif par rapport à soi: atteindre sa propre excellence. » ; pour ce qui est de l’humilité, c’est avant tout une question d’éducation je pense (entraîneur, fédé environnement, société …)

  4. Super article Alex, et tout à fait d’accord avec toi … Une phrase de Stéphane Diagana qui résume assez bien l’objectif qu’un athléte devrait avoir « Viser l’excellence, pas le sommet absolu, mais relatif par rapport à soi: atteindre sa propre excellence. » ; pour ce qui est de l’humilité, c’est avant tout une question d’éducation je pense (entraîneur, fédé environnement, société …)

  5. Bonjour,
    Très bon article.

    Pour le passage de junior à élite, il y a un vrai écart. Le niveau est bien plus élevé et plus dense.
    Le fait que l’on retrouve moins de jeunes dans les années U23, ne vient pas forcément du fait qu’ils n’acceptent pas la défaite (ça en fait parti pour certains).
    C’est un virage important dans la vie d’un jeune; celui de commencer ou non ses études, ce qui demande plus de travail et donc moins de triathlon… Rare sont ceux qui peuvent se permettre de faire que du triathlon avec juste un BAC entre les mains…
    C’est un facteur non-négligeable qui concerne un grand nombre d’entre nous.

  6. Bonjour,

    A l’inverse de ce qui a pu être dit jusque là je ne trouve pas cet article particulièrement pertinent,
    Essentiellement composé de banalités ne permettant pas de faire avancer une réflexion sur un des sujets car plusieurs sont abordés et de façon confuse: éducation, relation à soi, à l’autre, professionnalisme dans le sport…
    Les individus ont les valeurs que l’on a pu leur inculquer, l’éducation et donc le rôle des parents est déterminant, et il n’y aucune raison que la pratique sportive quel qu’en soit le niveau modifie les comportements si les valeurs transmises sont saines. C’est exactement la même chose dans le monde du travail, aucune spécificité au sport.
    Il est évident que dans tous sports ce sont les individus ayant des prédispositions physiques qui réussissent mais si cela suffisait cela se saurait, il faut bien évidemment une certaine forme d’intelligence pour gérer sa carrière et atteindre les buts que l’on se fixe. Et là encore les valeurs et la culture sont prépondérantes.
    En conclusion, les sujets sont intéressants mais pas abordés de la meilleure des façons.

    1. Merci Luc pour ton commentaire. Je suis totalement d’accord avec toi pour dire que tout cela rejoint des valeurs transmises non pas uniquement dans le sport.

      Les thèmes de relation à soi on déjà été abordé dans le passé sur trimes.

      Mais d’après ce que nous avons observés, les parents ne comprennent pas toujours les particularités du monde des jeunes sportifs et pensent que le support qu’ils doivent donner est avant tout financier.

      Tu as tout a fait raison de mentionner l’importance des parents, il en demeure que selon moi, il serait faux de penser que cela rentre dans la compétence de chacun surtout que les coachs devient une sorte de substitut dans leur éducation lorsque le sport prend une place importante.

      Je pense aussi qu’un athlète peut avoir deux comportements très différents entre sa vie personnelle et celle dans son sport. Mon expérience confirme ce fait. Mais il y a effectivement des athlètes très équilibrés et se sont souvent ceux capables de faire des études et du sport sans compromis.

      Un exemple parfait est l’enfant d’athlète qui a plus de chances de réussir. On parle souvent d’un héritage génétique mais sur le plan personnel, je pense surtout que les parents sont plus présents pour mieux appuyer leurs enfants. Évidemment, cela peut aussi mal tourné surtout lorsque le parent espère voir son enfant réussir ce qu’il n’a pas réussi.

      Pour les aptitudes, je pense qu’il faut faire attention parce qu’au niveau junior et en triathlon, les meilleurs sont tout de même ceux qui s’entraine le plus. Il y a une corrélation qui est évidente. Évidemment, cela est relatif en fonction de la densité du talent…

  7. Bonsoir,
    merci très bel article! vous avez raison tout est fait en résonance avec la victoire, mais la progression ne se fait-elle pas sur une remise en question de ses propres échecs? La victoire est éblouissante et l’on aime à s’endormir sur ces lauriers éphémères qui font perdre la réalité!