Ce que nous avons appris > Chez les U23/Junior à Londres – Championnats du Monde

L’importance de ces résultats.
Tous ces jeunes voulaient gagner, il y a donc très peu d’athlètes qui repartent avec une impression positive. On vous parle souvent du fait que d’anciens champions junior et U23 sont devenus de grands champions. Mais on oublie souvent de dire que d’anciens promus ont aussi disparu.

Alors on devrait avant tout se questionner à savoir si le résultat d’un athlète montre qu’il a le potentiel pour continuer ses espoirs et à croire à la validité de son excellence. Dans la réalité, les gagnants en junior et en U23 n’ont pas encore la vitesse pour faire un top5 chez les élites (c’est différent chez les filles en U23).

En 2010-11, il était impossible d’affirmer que Non Stanford allait remporter le titre en 2013. Elle a effectivement gagné à Auckland en U23, mais elle est avant tout une fille qui a continué à progresser. En 2011, c’était une Polonaise qui avait gagné à Bejing. Soit Agnieszka Jerzyk qui termine cette année 41e au classement WTS en 2013. 

Cela signifie qu’ils doivent tous continuer à se développer et à ce jeu-là, il est presque impossible d’affirmer qu’un athlète en dehors du podium ne progressera pas plus. Ces résultats sont donc des cartes postales (pour reprendre les propos d’un lecteur), sur une carrière.

Évidemment, gagner, c’est mieux, mais une place d’honneur permet aussi de confirmer qu’il est pertinent de continuer à croire en soi et viser plus haut. Il est pratiquement impossible de savoir à quel point un athlète est proche ou pas de son potentiel surtout que certains sont déjà plus dans une vie très proche des élites que d’autres.

Des résultats influencés par le parcours?
Il ne faut jamais oublier que Londres avantageait certains nageurs (gabarit et technique) à cause du wetsuit et certains à cause d’un vélo sur un parcours très plat ou d’autres à cause de la dynamique de la course. D’ailleurs, on a remarqué que ceux qui avaient bien fait à Auckland et qui sont restés dans la même catégorie n’ont généralement pas mieux fait à Londres.

Nouvelle expression, faire une Le Corre-Coninx.
Ceux qui ont écouté le podcast, on remarqué que j’avais une retenue avec Pierre Le Corre, c’était tout simplement parce qu’en étant favoris, il avait une certaine pression puisque seule la victoire signifiait une course réussie. Ces dernières années, avec la domination d’un trio d’athlètes chez les hommes et les femmes, on a oublié que le sport se jouait sur des détails et le statut de favori est souvent une malédiction.

Pourtant nos deux Français ont vraiment répondu à cette pression. Avec cette course, ils viennent de prendre une incroyable confiance pour leur avenir.

Maintenant, il faudra voir la suite. Dans le cas de Pierre, ces récents résultats ont prouvé qu’il est déjà au niveau d’un top 10 en WTS. Il en demeure qu’il a encore besoin de s’améliorer en course à pied. On peut facilement confirmer qu’il est un client. Pour Coninx, il a ce fameux passage en olympique. Ces résultats en U23 montrent déjà un potentiel, mais il devra continuer à progresser pour garder sa réussite.

Nos jeunes Canadiennes confirment.
Dans la spirale canadienne, on peut souvent se questionner si l’on ne surestime pas nos U23 filles. Surtout après le « podium sweep » à Edmonton. Il en demeure que Ellen Pennock, Amélie Kretz et Joanna Brown sont des athlètes très équilibrées dans les 3 sports. La course a donc été favorable pour elles.

Et les autres Canadiens?
Évidemment, ce fut difficile pour nos juniors/femmes. Abandon pour Emy Legault, et une natation qui a rapidement éliminé Gabriel Edwards.

Mais pour nos hommes U23 et juniors, contrairement à ce que La Presse  affirme, ce sont tout simplement les meilleurs résultats des Canadiens. Tyler Mislawchuck prend la 12e place, la 16e pour Xavier Grenier Talavera et 26e pour Alexis Lepage. Dans le cas d’Alexis et de Tyler, ils auraient pu aller chercher un meilleur résultat si leur groupe avait gardé leur avance. Il en demeure qu’il est toujours intéressant pour un athlète en développement de confirmer que la natation n’est pas un point faible.

Chez les hommes Matt Sharpe est tout simplement sorti premier de l’eau. Il m’a d’ailleurs avoué que cela était totalement en dehors de ses espérances… on a aussi vu un Alexander Hinton malheureusement décroché après la natation, mais en mesure d’aller chercher une 13e place. Il vient chercher l’un des meilleurs résultats en U23 pour un Canadien. Il ne faut jamais oublier que le développement d’un Canadien est beaucoup plus compliqué que pour un Européen. Les récents changements avec la nouvelle directrice HP donnent déjà des résultats très intéressants. Il est évident que le Canada a encore du retard sur les autres nations, mais nous avons des éléments à développer.

Comparaison des temps entre U23 et Élite?
C’est un exercice qui est assez périlleux puisque le temps en course à pied dépend tout de même de la dynamique de la course soit l’intensité à vélo. Malheureusement, le parcours des juniors et U23 était différent des élites. Selon nos sources, le parcours était d’ailleurs trop long pour les juniors. On parle de 50m (2 tours) pour les juniors. On ne sait pas pour les U23, puisque le parcours etaient aussi différent (3 tours)

Il en demeure que l’on peut affirmer que les gagnants entre Élites et U23 ont un écart très approximatif de 40s à 1 min. Cela signifie que les gagnants en U23 ont le potentiel de faire un top 10 en WTS. Évidemment, tout cela reste très approximatif puisque nous avons eu l’impression que contrairement à la WTS, les échappés n’ont pas été en mesure de garder leur avantage.

Les dynamiques de courses… Il n’existe pas de nouveau Brownlee?
Les Brownlees sont capables de faire la différence dans les trois sports. Durant toutes ces courses, on a vu personne dominer le vélo. D’ailleurs, aucune échappée n’a été capable de tenir leur écart. On peut donc se questionner si ces nouveaux athlètes qui profitent, des dernières réflexions face aux tendances dans notre sport ne sont finalement pas en mode réponse.

Il est toujours difficile de savoir si le groupe des échappés a vraiment roulé fort. D’après nos athlètes que ce soit en junior ou en U23, ces athlètes ne se sont pas vraiment entendus. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il n’existe pas une sorte de hiérarchie bien établie entre ces athlètes. Ils ont donc tous peur de faire le travail pour un autre. Personne n’a cette assurance à la Brownlee avec une feuille de route à suivre avec une réussite assurée.

Encore une fois, cela confirme  que l’on pourrait refaire ces courses et obtenir des résultats différents.

Des dynamiques identiques pour chaque catégorie?
Chacune des courses a vu son sprint final pour déterminer son champion. Ce n’est pas étonnant pour les juniors, mais cela est différent pour les U23. Surtout chez les femmes puisqu’elles n’étaient que 36 au départ. On peut s’étonner que nous n’ayons pas vu plus une course à élimination. Il était donc prévisible de voir des courses se finir au sprint.

L’ITU pas à la hauteur dans ses diffusions?
Ceci est un point dont l’ITU doit absolument corriger si elle veut vraiment continuer à vouloir exprimer publiquement ses intentions à vouloir faire grandir le sport. Évidemment, les U23 et juniors intéressent uniquement les initiés. Il  reste que les web-diffusions à une caméra ont donné un gout très amer à ceux qui défendent le sport.

C’est d’autant plus un recul. Auckland avait offert une excellente couverture. On doit donc se questionner sur le pourquoi surtout lorsqu’on connait les nouvelles technologies qui étaient à leur disposition.

 

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